Publié il y a 19 h - Mise à jour le 11.05.2025 - La rédaction - 10 min  - vu 2846 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 11 mai 2025. Il est 12 heures. C'est l'heure des indiscrétions politiques et économiques de la semaine…

Après la madeleine, l’huître Proust. Dans la lutte qui s’annonce à droite à Nîmes, la situation n’a guère évolué depuis plusieurs semaines. Du côté de Franck Proust, on joue la montre. Aucun intérêt à se précipiter dans des alliances de circonstance. On est au travail pour convaincre les Nîmois que l’après-Fournier sera aussi positif que les vingt dernières années. Entre les inaugurations, les réunions des divers comités de quartier, les rencontres économiques, sociales et sportives, le planning est chargé. Et la bobine du successeur du maire de Nîmes est visible de tous et partout. Reste à savoir comment le premier adjoint, président de Nîmes métropole, trouvera l’énergie pour les dix prochains mois. Le sprint final est loin. La course de fond sera longue. Son concurrent, Julien Plantier, est dans une autre dynamique. Son agenda s’est sévèrement allégé. L’accès aux rendez-vous municipaux a fondu comme neige au soleil. Il lui reste beaucoup de temps pour favoriser les échanges informels, se rendre à quelques invitations triées sur le volet. Et à arpenter les rues de Nîmes et des marchés ambulants. Il sera cependant difficile d’exister dans le noir, sans quelques coups politiques et annonces fracassantes pour se différencier de l’équipe municipale sortante. Dont il répète à longueur de journées qu’il la soutient toujours, même après s’être fait couper la tête et jeter dehors comme un malpropre. La question centrale aujourd’hui : les deux personnalités sont-elles susceptibles de se réconcilier ? Les avis divergent. Plus le temps passe et plus la capacité de discuter est compliquée. « Franck Proust ne montre aucun signe d’ouverture. Il est fermé comme une huître et ne veut pas discuter », explique un proche de Julien Plantier. Les tentatives d’accès à l’homme fort de la droite nîmoise sont vaines, à ce stade. Mais quelques émissaires tentent une approche par Bernard Baumelou, le directeur de cabinet de Proust. « Cela ne marchera pas. Franck Proust est doublement déçu. À la fois de l’immense manque de respect vis-à-vis du maire et par les dossiers très mal gérés depuis 2020. Il perd du temps et de l’énergie à régler des problèmes au lieu de faire campagne. » S’il n’y a pas de contact, il n’y aura pas d’accord. Sauf que toutes les têtes pensantes de la politique nîmoise l’ont compris : trois ou quatre listes au centre et à droite, c’est la défaite assurée. « Pour le moment, on attend de savoir qui sera le prochain président des Républicains : Retailleau ou Wauquiez. En fonction, la stratégie ne sera plus tout à fait la même… Et des négociations nationales auront lieu avec la Macronie partout en France », pense savoir un proche du locataire du Colisée. Même pour les municipales, c’est toujours Paris qui décide…

Les vieux de la vieille contre le RN. Les législatives de l’été dernier sont restées en travers de la gorge à la Région, ainsi que chez les ténors socialistes gardois. Plus question de s’incliner devant un accord électoral national qui contraindrait à laisser la place à des seconds couteaux. Selon nos informations, en cas de dissolution et de législatives anticipées, plusieurs personnalités devraient s’engager. Le premier, le sénateur Denis Bouad. L’ancien président du Département partirait au combat face au Rassemblement national sur la 6e circonscription. Le président de l’EPCC Pont du Gard, ancien maire de La Grand’Combe, Patrick Malavieille, devrait lui s’engager sur la 5e circonscription. « Hors de question de se retrouver avec six députés d’extrême-droite comme aujourd’hui dans le Gard. On le voit bien, ils ne servent à rien », explique une source à la Région. Certes, Bouad et Malavieille ne sont pas de la première jeunesse, mais comme on dit, c’est dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe. 

Assaf : on remet ça ? La catastrophe sportive du Nîmes Olympique, relégué en N2, est dans toutes les têtes. Chaque supporteur cherche les coupables. Le président, bien sûr, mais pas seulement. La ville de Nîmes est aussi pointée du doigt pour avoir laissé faire depuis trop longtemps. « La responsabilité, c'est d’abord celle de Sébastien Larcier. Le recrutement n’a pas été à la hauteur. Une bonne partie de l’équipe n’avait aucune envie de sauver le club. L’entraineur n’était pas non plus au niveau attendu », explique un défenseur de Rani Assaf. Ce dernier, comme à l’accoutumée, est silencieux depuis vendredi soir. « Je peux vous dire qu’il est dégouté. Il aurait préféré rester en National, mais on lui a fait comprendre à Nîmes qu’il n’était plus le bienvenu. Il a pris les reproches au pied de la lettre. » Et maintenant ? « Il va remercier l’entraineur et Sébastien Larcier. Confier les rênes à une nouvelle équipe. Les comptes du club sont sains, il peut encore voir venir une nouvelle saison, même en N2. » Selon nos informations, à ce stade, il n'y a pas de possibilité de départ pour Rani Assaf, car il n’y a aucun acheteur fiable qui s’est présenté. Pour autant, du côté de Nîmes métropole, on active tous les réseaux pour envisager, dans l’été, une passation de pouvoir. « Franck Proust enchaîne les contacts et des rendez-vous à Paris. Il ne dit rien pour l’instant et espère concrétiser quelque chose d'ici à la fin de saison. Déjà, il a ficelé le dossier de rénovation du stade des Costières. La dernière étape, il faut que Rani Assaf parte. Pour cela, il faut que toutes les conditions soient réunies… »  

Le palace en place. Alors que les rumeurs s’enchaînent sur un contexte tendu au sein du seul palace nîmois, à la Maison Albar, la sérénité est de mise. « Nous avons fait un meilleur mois d’avril que l’an dernier et le début du mois de mai est exceptionnel », explique la direction à Objectif Gard. Circulez, il n’y a rien à voir ! Contacté par nos soins, Jean-Bernard Falco, président-fondateur associé du groupe hôtelier Centaurus, auquel appartient l’Impérator, en voyage professionnel en Chine, s’amuse du folklore nîmois : « Vous avez quand même passé l’âge de croire aux rumeurs. » La seule réalité à ce stade est l’information diffusée il y a un mois maintenant par un magazine spécialisé dans l’immobilier d’entreprise haut de gamme. CF News Immo révélait en exclusivité que le groupe familial Centaurus, qui opère la marque 5* Maison Albar Hotels, était officiellement mis en vente. « Comme de nombreux groupes en France et dans le monde, il peut y avoir un changement d’actionnaires, mais cela ne remet strictement rien en cause sur les investissements passés. À Nîmes comme ailleurs, des chefs peuvent quitter les lieux pour de nouvelles aventures et ils sont remplacés dans la foulée. Quelques fois même par des chefs plus prestigieux », explique une source économique locale du monde de la restauration.

Édouard Philippe + Julien Plantier =… Depuis plusieurs semaines, et après notre sondage, un rapprochement entre le centre et le candidat sans étiquette à droite, Julien Plantier, est annoncé. À ce stade, il n’en est rien. « Peut-être que le 17 mai à Marseille, où Édouard Philippe se déplace, une rencontre pourrait avoir lieu ? », interroge une source politique. Contacté, l’intéressé ne dément pas formellement, mais l’assure : « Il n’y a pas de contact à ce stade avec l’équipe d’Horizons. » Est-ce que, pour autant, il n’y en aura jamais ? « Yvan Lachaud n’a que cela en tête. Il veut que Julien Plantier soit son candidat pour 2026 avec l’étiquette Horizons. Un an avant la présidentielle où Edouard Philippe est très bien placé, il y a une carte à jouer », explique un élu municipal proche de Julien Plantier. Reste à savoir ce qu’en pense Valérie Rouverand ? « Elle ne veut pas rentrer dans des négociations pour le moment, c’est trop tôt, mais un ticket avec Julien Plantier l’intéresse… » 

Pour 10 € l’entrée, une polémique offerte. Julien Plantier poursuit son bonhomme de chemin dans le cadre de sa campagne électorale en vue des municipales de l’an prochain. Avant son opération, la semaine prochaine, dans les différents marchés ambulants de la ville, c’est en vidéo qu’il a décidé de mettre en scène son équipe et les différentes thématiques abordées. Cependant, sa tentative d’organiser une réunion publique à destination des jeunes au Café Olive à Nîmes avec une participation financière de 10 euros est mal passée. « Alors qu’il n’y a personne à ses réunions, si maintenant il fait payer l’entrée, il est mal barré ! », balance avec acidité l’un de ses concurrents. « On le voit bien, sa campagne fait un bide. Et il accentue ce sentiment avec ses vidéos sur lesquelles chaque membre de son équipe est toute seule, mise en scène. » Sans bruit, Julien Plantier ne semble pas atteint par les critiques. Mais il a toutefois retiré la mention appelant à payer 10 euros pour participer à cette réunion… 

Pour 0 € l’entrée, une victoire de la gauche ? Du côté de la gauche, on enchaîne les réunions publiques dans tous les quartiers de la ville. Alors que chaque échange semblait attirer l’attention, les choses se sont compliquées à Pissevin et Valdegour. « Personne n’est venu. Certains par crainte. D’autres parce qu’ils ne se sentent pas concernés peut-être... », explique un proche de Vincent Bouget. Dommage, car l’avenir de Nîmes passera aussi par les quartiers populaires… « Le peu de personnes présentes ont manifesté leur colère sur la mobilité. En effet, les transports ne fonctionnent pas bien dans les quartiers et favorisent l’isolement… » Le transport fait d'ailleurs partie des premières propositions qui seront dévoilées par l’union de la gauche. « La gratuité pour certaines catégories de la population est actée. Mais cela passera aussi par une remise en cause de la délégation de service public. » En effet, comme chez LFI, Vincent Bouget et ses amis ont bien l’intention de mesurer l’efficacité des services publics confiés au privé. « À la fin, quand on voit le temps passé par Nîmes métropole pour contrôler ses délégataires, on se dit qu’il y a peut-être mieux à faire… »

Bouget, candidature en septembre ? Alors que l’hypothèse d’une candidature avant la feria de Pentecôte était sur la table, il y a du changement dans l’air. Désormais, c’est davantage à la rentrée de septembre, voire début octobre que l’annonce devrait être faite. « On veut rester dans notre calendrier de travail. Il ne faut pas se précipiter. D’autant que nous n’avons rien négocié avec nos partenaires de la gauche. On va commencer à rentrer dans le dur… », explique un communiste nîmois. « Vincent Bouget fait l’unanimité pour la tête de liste, mais pour les places suivantes, cela commence à tirailler partout… » Après avoir négocié pour rentrer tout le monde, il sera l’heure de présenter le programme largement discuté en amont. « Pas avant décembre ou janvier 2026. » Et si les négociations échouent sur les places et le programme ? « Vincent partira seul. Et plus rapidement. Nous sommes sûrs de notre coup. On gagnera avec ou sans les partenaires… Quand on voit que les socialistes élisent leur premier fédéral du Gard avec 39 voix à peine… Ils ne vont pas pouvoir tirer longtemps sur la corde. » La confiance règne. Un peu de dédain aussi…

La maison Saurel ou la DSP ? La semaine dernière, ici-même, on vous expliquait que l’opérateur Edeis, en charge des monuments romains nîmois, pourrait remettre en cause l’économie globale du projet de la rénovation de la Maison Saurel dans les Jardins de la Fontaine. Adieu bistrot et salle de séminaire. Pour ne laisser place qu’au projet culturel. Une information qui a mis en colère l’opposition de gauche. « On nous a vendu la délégation de service public sur une durée de neuf ans parce qu’Edeis allait refaire à neuf la Maison Saurel avec une offre de restauration dans les Jardins de la Fontaine. On apprend sur Objectif Gard que cela pourrait ne pas avoir lieu. C’est inadmissible ! Et rend caduque à nos yeux le marché de délégation de service public global », expliquent les équipes de Vincent Bouget. Lors du prochain conseil municipal, l’élu communiste compte bien poser la question à la majorité. Et si d’aventure il n’obtient pas satisfaction, il aura déjà un premier sujet à trancher à partir de 2026, s’il arrive aux manettes de la ville…

Un seul être vous manque... De retour à Nîmes après congés, Gerardo Marzo se démène depuis plusieurs jours pour trouver un point de chute à la réunion publique de Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur et candidat pour la présidence des Républicains. « Comme d’habitude, Antoine Roger, le directeur de cabinet ne sert à rien. Alors qu’il devait s’occuper du sujet, il n’a rien trouvé de mieux que de renvoyer la patate chaude au conseiller du maire en vacances » explique un administratif. Après avoir envisagé l’accueil au Petit Parnasse, occupé ce jour-là par un gala de boxe, la grande salle de la Halle des sports, réservé pour une opération carritative, c’est finalement dans la salle de gymnastique rythmique que la rencontre devrait avoir lieu. Sauf changement de dernière minute… Il restera sinon les arènes de Nîmes ? Pas sûr. « Malgré l’afflux de nouveaux adhérents, la droite locale a perdu de sa superbe et ne parviendra pas à remplir 10% de l’amphithéâtre… » tacle un ancien LR.

Jeu de cartes. Nicolas Blanc, le nouveau DGA de la ville de Nîmes, est aujourd’hui prédestiné pour remplacer, après les municipales de 2026, le directeur général des services historique Christophe Madalle… « Rien n’est fait. Christophe Madalle est à la tâche pour le moment » glisse-t-on dans les couloirs de la mairie. Sauf que les dernières réunions de travail montrent bien cette volonté de changement. « Nicolas Blanc prend de plus en plus de place et projette déjà plusieurs dossiers pour l’après. » Très proche de Gerardo Marzo, le conseiller spécial de Jean-Paul Fournier, le nouveau DGA a aussi bonne presse à l’Agglo. « Il a un discours de rassemblement. Il rappelle qu’il faut rester soudé les 10 prochains mois… » À la différence de Christophe Madalle qui semble prendre ses distances avec le quotidien de la mairie et ne partage plus grand-chose avec le cabinet du maire. « Nicolas Blanc se plait et veut rester à Nîmes. Un bon point pour la suite… »

Deux monuments. Le photographe et cinéaste mondialement connu, Raymond Depardon, a été aperçu, il y a quelques semaines, sur le site du Pont du Gard en pleine séance photo. Immédiatement, visiteurs comme spécialistes de la photo l’ont reconnu et tout imaginé. Celui qui s’est fait une place de choix dans le monde de l’image contemporaine, à la tête de plusieurs expositions grandioses et dont les collections photographiques sont présentes dans les plus prestigieux musées, pourrait-il jouer un rôle l’année de l'anniversaire des 40 ans de l’inscription mondial à l’Unesco du Pont du Gard ? Il se murmure en effet que le grand Raymond Depardon devrait être de la partie… L’annonce est imminente !

FIP, flop. C’est le jeudi 22 mai à 19 heures que la radio de service public FIP a décidé d’organiser un concert dans les arènes de Nîmes. Un concert de musique électronique dans le cadre de la collection de concerts immersifs de FIP•360. En effet, ce spectacle musical aborde un système de son spatialisé pour immerger totalement le public dans une expérience sonore exceptionnelle. Sauf que sur le papier, l’offre ne semble pas séduire. Selon nos informations, à peine 1 500 places ont été vendues. « FIP n’a fait aucune promotion alors que le concert est dans 10 jours. Toutes les craintes sont là », explique une source municipale. Peut-être qu’il aurait fallu proposer, comme à l’époque de TF1, un concert gratuit à la population ? Et peut-être pas uniquement un concert de musique électronique ? 

Changement de com ! Nîmes métropole vient de finaliser l’attribution de son dernier marché de la communication. Désormais, à partir du 1er juin 2025, exit MGT Quidam et Wonderful. Seule Sedicom, agence historique de la droite nîmoise avec Christophe André a sauvé sa peau. Et une nouvelle agence fait son entrée : Verywell à Toulouse. Elle a été préférée pour son offre tarifaire explique-t-on dans les couloirs de l’Agglo. Cette dernière s’occupera donc de faire la promotion de l’Agglomération nîmoise. Habituée de l’action publique, son carnet d’adresse est fourni avec la mairie et la métropole de Toulouse, Airbus, la Cité de l’espace ou encore, plus proche de nous : la Région Occitanie. Reste à savoir si ce choix est stratégique pour l’équipe Proust à 10 mois des municipales…

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