Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 20.03.2022 - marie-meunier - 3 min  - vu 1179 fois

MONTAREN ZAC des Sablas : le collectif imagine encore une alternative pour ces terres

Chaque 3e dimanche du mois, le collectif pour la sauvegarde de l'Uzège donne rendez-vous pour son "printemps des Sablas". (Marie Meunier / Objectif Gard)

Ce dimanche 20 mars marque le premier jour du printemps. Une bonne occasion pour le collectif pour la sauvegarde de l'Uzège de se remobiliser pour les Sablas. Après un pique-nique entre les gouttes et quelques chansons, toutes les personnes rassemblées ont nettoyé la parcelle. Les membres du collectif donnent rendez-vous tous les troisièmes dimanches du mois sur place aux habitants pour réfléchir à des alternatives au projet de ZAC (Zone d'aménagement concerté). 

De "concerté", ce projet n'a que le nom selon Sophie Mazon, présidente du collectif pour la sauvegarde de l'Uzège, depuis sa structuration officielle en 2016. Année où les premiers débroussaillements sont survenus et où un mas a été démoli en bordure de route. Mais la première fois que les élus de la CCPU (Communauté de communes Pays d'Uzès) ont commencé à parler d'une éventuelle ZAC des Sablas, c'était en 2012.

Dix ans se sont écoulés et rien n'est encore construit. Ça ne saurait tarder. "En tout, on a déposé trois recours en justice. Tous ont été rejetés par le tribunal administratif de Nîmes. On n'a pas fait appel pour les deux premiers. Mais sur le troisième oui, c'est le plus important", raconte Sophie Mazon. Ce troisième recours, porté avec la Soreve, était contre l’arrêté préfectoral autorisant la création de la tranche 1 de la Zac. Le dossier a été transféré à la Cour d'appel de Toulouse et il faudra attendre de longs mois pour voir aboutir la procédure. Rien de bloquant pour la CCPU puisque l'appel n'est pas suspensif. Les travaux peuvent donc commencer d'un moment à l'autre.

"Autre chose est possible pour le territoire"

Alors que Jean-Luc Chapon, maire d'Uzès, parle de la "fin d'un marathon judiciaire", le collectif ne perd pas espoir. "La décision est difficile. Elle s'ajoute à une période covid où on n'a pas pu se voir et en discuter. C'est pour cela qu'on est là ce dimanche : on continue de faire entendre nos propositions, nos alternatives et on demande toujours de la concertation. Autre chose est possible pour le territoire, tout en respectant l'environnement", assure la présidente.

Les terres pressenties pour devenir la future ZAC des Sablas se trouvent à l'entrée de Montaren en face d'Intermarché. (Marie Meunier / Objectif Gard)

La première tranche de la ZAC s'étend sur 4,3 hectares "avec un potentiel de 12 000m2 de bâti", rappelle-t-elle. Une première partie des lots sera vendue par la CCPU, la seconde par un propriétaire privé. Le projet prévoit aussi un bassin de rétention de 4 000m2. Une importante superficie due à la géologie du terrain : "Ça fait perdre de l'espace constructible. Pourquoi faire ce projet ici étant donné les contraintes ?", pointe Sophie Mazon. Les arguments du collectif sont nombreux : ne pas imperméabiliser les sols, préserver le paysage d'entrée de village, le foncier agricole... "Développer des zones en entrée de ville, c'est fini. Il faut arrêter de s'étaler, de consommer des espaces et se concentrer sur le bâti existant ou les bâtiments à dépolluer", insiste la présidente.

"Installer une zone commerciale sur des terres arables, c'est un peu du gaspillage"

Avec le collectif, ils ont imaginé un projet alternatif prônant la souveraineté alimentaire, avec l'installation de plusieurs agriculteurs en maraichage, de la pédagogie, un lien entre l'alimentation et la santé, de la culture... Une description qui rappelle celle du projet alimentaire territorial de la CCPU, qui achète du foncier agricole pour y installer de jeunes agriculteurs : "Ici, aux Sablas, il y a onze hectares, ça serait possible." Et Francis, un autre membre du collectif de rebondir : "Installer une zone commerciale sur des terres arables, c'est un peu du gaspillage."

N'empêche que le manque de foncier dans l'Uzège a fait fuir plusieurs entreprises, la brasserie Meduz étant la dernière en date. Lors d'un point presse en octobre 2021, la CCPU avait assuré vouloir construire une "zone qualitative" et "à dominante artisanale", et gardera un droit de regard sur la partie privée. Pas de quoi totalement rassurer le collectif qui y voit des incohérences avec le PLU (Plan local d'urbanisme) de la commune de Montaren-et-Saint-Médiers.

Marie Meunier

Le collectif pour la sauvegarde de l'Uzège vous donne rendez-vous pour le "Printemps des Sablas" tous les troisièmes dimanches du mois, à partir de midi (dimanche 17 avril, dimanche 15 mai et dimanche 19 juin). 

Marie Meunier

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