Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 14.01.2021 - tony-duret - 2 min  - vu 8201 fois

SAINT-GILLES 18 mois de prison avec sursis pour l’agression du professeur du collège Jean-Vilar

Maître Charlène Moussavou a défendu les intérêts de l'accusé, Jean. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Hier après-midi, un professeur du collège Jean-Vilar à Saint-Gilles était agressé à la sortie des cours. La réponse pénale a été rapide : l’agresseur, un parent d’élève, a été condamné en comparution immédiate à 18 mois de prison avec sursis.

« Les faits sont inadmissibles. Ils ont gravement troublé l’ordre public », gronde la procureure, Fanny Camelio. Face à elle, dans le box des accusés, Jean n’en mène pas large. Ce Saint-Gillois de 33 ans, père de trois enfants, militaire de profession, n’avait jamais fait parler de lui. Mais « sous la pulsion », comme il l’explique au président du tribunal, Jérôme Reynes, il a agressé un professeur à la sortie du collège ce mercredi 13 janvier.

Tout a commencé il y a plusieurs mois à cause d’une rumeur aussi idiote qu’infondée. Des collégiens prétendent qu’un professeur regarderait des vidéos pornographiques pendant ses cours. La rumeur est toutefois suffisamment grave pour être vérifiée. Et ça ne donne rien. L’enquête démontre que les enfants ont tout inventé. La procureure rebondit et prévient l’accusé : « Votre fils a reconnu qu’il avait menti et il y aura des poursuites contre lui pour dénonciation de faits imaginaires ». Jean ne bronche pas. La justice aurait apprécié qu’il garde le même sang-froid quelques heures plus tôt.

Maître Julie Castor du cabinet Eleom a défendu la victime. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Car ce mercredi après-midi, l’agression est digne d’un film d’action. À la sortie des classes, Jean croit repérer le professeur incriminé par son fils, sauf qu’il se trompe d’enseignant. En planque dans son véhicule, il l’observe, le laisse prendre le volant et le suit quelques instants avant de lui couper subitement la route. Là, Jean, cagoulé, se rue sur la voiture du professeur et fracasse la vitre d’un coup de coude. La victime est terrorisée, mais parvient à expliquer à son agresseur qu’il s’est trompé de cible.

Depuis cette agression, qui a provoqué un véritable émoi, « le corps enseignant est désemparé », explique à l’audience maître Julie Castor du cabinet Eleom. « C’est l’ébullition au collège de Saint-Gilles », complète la procureure qui évoque le « contexte particulier » lié à l’assassinat de Samuel Paty le 16 octobre dernier. « Ce n’est pas utile de faire un amalgame. Les motivations de mon client ne sont pas celles de l’agresseur de M. Paty. On en est bien loin », lui répond Me Charlène Moussavou pour la défense de Jean.

Elle tente de faire baisser les réquisitions de 12 mois de prison dont la moitié avec sursis en expliquant que Jean a « perdu pied » et qu’il est en dépression depuis le décès de sa nièce. « Il a eu un coup de folie », conclut-elle. Celui-ci lui coûtera 18 mois de prison avec sursis avec l’interdiction de se présenter aux abords du collège, d’entrer en contact avec les deux professeurs (sa victime et celui qu’il voulait viser à l’origine). Il devra par ailleurs verser 600€ à sa victime.

Tony Duret

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