Publié il y a 1 an - Mise à jour le 29.10.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1400 fois

SPECTACLE Sans limite, Fabrice Éboué dynamite le public de La Grand'Combe

Fabrice Éboué s'est plié aux exigences du public de La Grand'Combe. (Photo Corentin Migoule)

Fabrice Éboué s'est plié aux exigences du public de La Grand'Combe. (Photo Corentin Migoule)

L'humoriste de 45 ans a ouvert la 3e édition du Festival du rire de La Grand'Combe ce vendredi soir en profitant du cadre intimiste de la salle polyvalente Denis-Aigoin pour dynamiter le public. Après le succès de Plus rien à perdre, Fabrice Éboué régale avec son nouveau spectacle, habilement baptisé Adieu hier, en référence à une époque qui le dépasse.

Telle une rockstar, Fabrice Éboué s'est fait attendre ce vendredi soir, laissant d'abord le public de la salle polyvalente Denis-Aigoin de La Grand'Combe profiter d'une première partie offerte par les danseurs de l'école Soleil dansant. Après quoi, avec sa bouille ronde et ses cheveux hirsutes - dégarnis - qui lui valent régulièrement des comparaisons avec le footballeur brésilien Marcelo, l'humoriste Franco-Camerounais a fait irruption sur scène devant près de 400 spectateurs.

Et s'il assure préférer distiller son texte en ayant recours à l'improvisation qu'à de rares reprises (relire ici), le roi du stand-up a paru inspiré par le public grand'combien qu'il découvrait. En faisant de plusieurs spectateurs placés au premier rang ses "victimes", Fabrice Éboué a multiplié les interactions dans le cadre de son opposition des générations, thème phare de son nouveau spectacle, Adieu hier. Car celui qui a fait décoller sa carrière avec la troupe du Jamel Comedy club n'est pas à l'aise avec son époque, au point de se sentir "plus proche d'un vieux de 90 ans dans un Ehpad que d'un jeune de 20 ans".

Avec Fabrice Éboué, ça passe ou ça casse ! (Photo Corentin Migoule)

Dépassé par les réseaux sociaux et en guerre contre "les toxicomanes des écrans", l'humoriste de 45 ans préférait l'ambiance "PMU" d'un bistrot de province, l'ancêtre du réseau social. "Le bistrot, c'est un réseau social avec des coui∗∗∗∗. On se dit les choses en face !" Volontairement irrévérencieux, corrosif au possible, celui qui a fréquenté la même école que le président de la République Emmanuel Macron déteste "l'hypocrisie" de son temps, dont celle qui entoure les concours de beauté, l'invitant à penser qu'"on regarde Miss France pour voir des culs, si on veut voir des femmes intelligentes on regarde Questions pour un champion".

Des saillies provoquant l'hilarité d'un public surpris, majoritairement composé de novices de la "Éboué-atittude". Car l'interprète de Plus rien à perdre avait tout à gagner en s'exportant en Cévennes pour la toute première fois de sa carrière. Et si l'histoire ne dit pas quel souvenir il conservera de sa venue à La Grand'Combe, il y a fort à parier que les spectateurs de la salle Denis-Aigoin n'oublieront jamais la prestation du talentueux comédien, doté d'une audace sans limite.

Un petit geste amical à notre égard de l'irrévérencieux Fabrice Éboué. (Photo Corentin Migoule)

Plus décomplexé que jamais, parfois sarcastique, Fabrice Éboué s'autorise tout. "Les affaires sordides, c’est mon fonds de commerce", admet-il après une série de vannes piquantes sur la pédophilie dans l'Église et les tueurs en série que sont Francis Heaulme et Michel Fourniret. Le "pleurnicheur" Jonathann Daval en prend aussi pour son grade, tandis que les enfants d'aujourd'hui, lesquels seraient "surprotégés", sont aussi raillés avec une ultime blague borderline : "Le petit Grégory se serait un peu plus débattu, il serait peut-être champion de natation aujourd’hui !"

Un humour noir qui, hier soir, a éclairé les esprits au sujet d'une époque au cœur de laquelle le spectacle vivant semble en mesure de tirer son épingle du jeu. Un jeu qui hisse le rire au rang de valeur sacrée et fait oublier, l'espace d'une soirée, les maux de la société. Ce vendredi soir, Fabrice Éboué, parti sur la cadence infernale d'un éclat de rire toutes les dix secondes, n'a jamais perdu le rythme et allègrement justifié son statut de "sniper".

"Pour ne pas se retrouver complètement con à dire "'Bonsoir Limoges'" alors qu’il est "à Orléans", l'humoriste avait révisé, montrant au passage son intérêt pour la commune hôte en se "payant" le maire, Patrick Malavieille : "Il n’est pas là Patrick ? Le dernier maire communiste de France, on a envie de le voir !" Après une heure et demi de show, alors que retentissait Hier encore de Charles Aznavour, une standing ovation accompagnait la sortie de l'artiste. Ce samedi soir, Patrick Malavieille sera bien là, et c'est devant 1 000 spectateurs dans une salle à guichets fermés que D'Jal se produira.

Corentin Migoule

Corentin Migoule

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio