Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 02.10.2024 - Yannick Pons - 2 min  - vu 2724 fois

AIGUES-MORTES Les frères charcutiers menacés d'expulsion

Bernard et Marc Sabdes

- Photo Yannick Pons

Victimes d'une captation d'héritage, les deux frères Sabdes, figures bien connues des habitants d'Aigues-Mortes, sont sous la menace d’un arrêté préfectoral d’expulsion.

Succédant à leur père, Marc et Bernard ont tenu pendant plusieurs dizaines d’années une charcuterie-rôtisserie située au 22 Grande rue Jean-Jaurès, la rue qui relie la porte d'entrée principale de la ville à la place Saint-Louis.

« C’est cette dame, déjà condamnée pour usage de faux papiers, qui a organisé la vente de notre maison, en occultant la mise sous tutelle de notre père et avec l’aide d’un notaire véreux, au prix dérisoire de 400 000 euros »

Bernard Sabdes

Selon les deux frères, la nouvelle épouse de leur père aurait profité de sa faiblesse afin de revendre un à un les biens familiaux à son profit. Aujourd’hui, Marc (70 ans) et Bernard (63 ans), expliquent que la maison dans laquelle ils ont vécu toute leur vie, a été revendue, à leur insu en 2015, à un boulanger aigues-mortais pour un montant qui était déjà deux fois inférieur à sa véritable valeur à l'époque. Roland, le troisième frère qui habite un peu plus loin, confirme la situation.

La maison des frères Sabdes, située dans la rue principale qui mène à la place Saint-Louis • Photo Yannick Pons

« C’est cette dame, déjà condamnée pour faux, qui a organisé la vente de notre maison, en occultant la mise sous tutelle de notre père et avec l’aide d’un notaire véreux, au prix dérisoire de 400 000 euros. Elle a vendu notre maison alors que notre père était sous tutelle », confie Bernard. Selon plusieurs agences immobilières de la région, le bien, qui valait un million d’euros au moment de la vente, en vaudrait deux millions aujourd’hui.

Mobilisation

À l’initiative de Sodol Colombini, ancien maire de la Ville, les Aigues-Mortais se sont mobilisés afin de soutenir les charcutiers. « Quelles que furent les histoires de leur père et les péripéties de la vente de leur maison, ils doivent avoir le droit de pouvoir vivre dans la maison de leurs parents, là où ils sont nés. Leur faire subir une telle épreuve serait faire preuve d'une inhumanité sans nom. J’invite la population à se mobiliser contre l'expulsion, il en va de la dignité de notre cité », martèle celui qui était aussi conseiller général.

Cette affaire est au cœur des préoccupations de la municipalité, qui s'efforce de trouver la solution la plus appropriée. Les deux frères, qui ont soulevé de lourds poids toute leur vie dans le cadre de leur travail, sont physiquement diminués et psychologiquement abattus. Après un premier avis d'expulsion domiciliaire au 1er octobre, ils sont susceptibles d’être expulsés à partir du 21 octobre. Le temps presse…

Yannick Pons

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