Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 25.11.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 416 fois

ALÈS 350 adolescents réunis pour une journée "inédite", les Start Women ont réussi leur pari

Christophe Rivenq et Aïcha Benali à l'heure des discours face aux étudiants. (Photo AL / DR) • Lucien Zoromi

En réunissant près de 350 adolescents à l'occasion de la première édition de la Journée de l'entrepreneure ce mardi au Cinéplanet d'Alès, le réseau Start Women a mis en exergue "sans complexe et sans tabou" sa volonté de tendre vers une égalité hommes/femmes au sein et à la tête des entreprises. 

Ce mardi matin, près de 300 lycéens du bassin alésien et plusieurs dizaines d'apprentis issus des centres de formation locaux ont pris part à un "événement inédit sur notre territoire", organisé par le réseau Start Women en partenariat avec Leader Alès et le Cinéplanet.

C'est d'ailleurs dans l'une des grandes salles du cinéma multiplexe d'Alès que s'est ouverte une série de discours au début de laquelle Aïcha Benali, fondatrice du réseau féminin qui fêtera bientôt ses 4 ans, a laissé transparaître son "plaisir" relatif à l'élaboration de cette journée qui "en appellera d'autres", rappelant par ailleurs les "accusations de féminisme anti-masculin" dont elle a pu être la cible par le passé, "alors qu’un groupe d’hommes qui se réunissent entre eux c’est tout à fait normal".

De passage malgré un emploi du temps "très chargé", Christophe Rivenq ne voulait pas manquer ce rendez-vous "important". "À une époque où la jeunesse semble inquiète de l’avenir que lui propose ce monde, je voudrais vous délivrer un message d’optimisme. Entreprendre, c’est la plus belle chose au monde. Ça permet d’oser et de poursuivre ses rêves. Vous allez trouver des solutions !", s'est convaincu le président d'Alès Agglomération, faisant face à des adolescents masqués.

"Votre génération doit tout bouleverser"

Après quoi une autre Start Woman, en la personne de Virginie Mangini, a dévoilé les objectifs de cette journée, parmi lesquels "une sensibilisation à l'idée d'entreprendre", "le déverrouillage de la peur de l'échec", "l'identification des points de blocage à l'entreprenariat au féminin", et "l'éradication des préjugés et autres stéréotypes".

En qualité de président du réseau Leader Alès, Alexandre Coulet ne disait guère autre chose lorsqu'il a tenté de transmettre "une vision" qu'il a en lui "depuis longtemps". En admettant en premier lieu qu'il n'y a "pas assez de femmes entrepreneures en France", il a ensuite reconnu que "la pandémie a accéléré beaucoup de choses", accouchant des prémices du "monde de demain". "Il faut créer ensemble une véritable transformation morale, sociale et économique. Votre génération doit tout bouleverser ! La folie serait de faire comme la génération précédente !", a martelé un Alexandre Coulet engagé.

Conseillère municipale de la ville d'Alès déléguée à l'Égalité femmes/hommes, Alexandra Lagulhon, a été la dernière à se présenter à l'assistance. Propriétaire d'une boutique historique en cœur de ville (lire ici), cette dernière a partagé son expérience : "Devenir entrepreneur part souvent d’une toute petite envie en soi qui n’a pas d'origine sociale, pas de couleur, et surtout pas de genre." Et de conclure en invoquant la devise des Start-Women : "N'oubliez pas que quand les femmes se soutiennent entre elles, de grandes choses arrivent."

Des courts-métrages lourds de sens

C'est pour aborder "sans complexe et sans tabou" l'ensemble de ces enjeux que les organisateurs ont ensuite procédé au lancement des nombreuses animations concoctées. Il s'agissait tout d'abord de visionner une poignée de courts-métrages sélectionnés par les chefs d'orchestre du festival Itinérances. Ainsi l'auditoire a pu s'émouvoir devant le monologue touchant d'une jeune écolière faisant le récit d'une cohabitation houleuse avec "les garçons de l'école" lors des récréations, en raison d'une appropriation par ces derniers de la cour de l'école et de leur refus d'intégrer les filles aux jeux de ballon.

Il a aussi suivi les aventures de Maxine, jeune adolescente désireuse de devenir mécanicienne, et contrainte pour faire carrière dans le milieu d'outrepasser, malgré des compétences avérées, le refus de son maître de stage de prolonger son contrat au motif que les clients s'inquièteraient de voir le sort de leur voiture confié aux mains d'une jeune femme.

La matinée s'est achevée par deux mini-conférences dirigées par Maryam Bini, cofondatrice de la société Soledge, et Athéna Caperonis, fondatrice d'ASB Group, tandis que l'après-midi a laissé place à des ateliers collectifs, alors qu'un reportage sur la parité réalisé par les élèves de la section Cinéma du lycée Jean-Baptiste Dumas, sous la houlette de leur enseignant, Sylvain Lemajeur, a lui aussi été visionné.

Corentin Migoule

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