ALÈS Astier et Rouvière rallument la flamme des Camisards au théâtre

Entre le département, Alès Agglomération, Alès Mécénat, le Cratère, ou encore les auteurs et metteur en scène, les institutions étaient bien représentées.
- Romain FiorePrès de 17 ans après la Nuit des Camisards, l'Alésien Lionnel Astier, revient avec la suite,"Élise, la colère de Dieu". Une pièce mise en scène par Gilbert Rouvière et portée par la compagnie Zinc Théâtre et Théâtre en Forêt pour 19 représentations du 18 juillet au 15 août prochain dans le Gard et la Lozère.
"Pardon, je ne vais plus oser vous parler si on est avec Shakespeare", ironise Christophe Rivenq en présence de Gilbert Rouvière, le metteur en scène, et de Lionnel Astier, l’auteur du nouveau spectacle itinérant Élise, la colère de Dieu, de quoi poser les bases d'une bonne ambiance à propos de cette pièce. Puisqu'à l’occasion d’une conférence de presse, les deux Cévenols bien connus des planches — Lionnel Astier et Gilbert Rouvière — ont présenté cette pièce qui s’inscrit dans la continuité de La Nuit des Camisards, produite en 2008 et jouée plus d’une centaine de fois.
Une immersion historique et émotionnelle
Une pièce importante pour son auteur, comédien et acteur, qui signe ici un retour aux sources entre ses Cévennes natales et Paris : "Le fait d’écrire sur les Cévennes et leur histoire, c’est important. On parle d’actualité, on fait le lien. C’est une chance que nos racines nous permettent de parler de notre enfance, de nos connaissances et d’aujourd’hui. C’est une proposition contemporaine de comment les Cévenols ont basculé dans la révolte."
L’histoire suit Élise, déjà personnage majeur dans La Nuit des Camisards. En tant que mère, elle tente de sauver le dernier enfant qui lui reste, après avoir perdu son mari et son fils aîné à la guerre. Une aventure humaine, traversée par la peur et une colère profonde. "C’est une pièce pas facile à monter, avoue Gilbert Rouvière. C’est un texte plus étrange, plus lourd, donc très intense. L’idée de départ, c’est d’immerger le spectateur dans le XVIIIe siècle."
Une grande tournée en plein air
La pièce sera jouée du 18 juillet au 14 août, de Saint-Chély-d’Apcher jusqu’à Aigues-Mortes, en passant par Alès, Rousson, Florac et les environs. En tout, 19 représentations en pleine nature sont prévues, notamment à Alès, à côté de la Mine témoin. Elle sera portée par la compagnie Zinc Théâtre et Théâtre en Forêt, déjà à l’œuvre pour le premier opus, il y a une quinzaine d’années.
Pour cette nouvelle création, 22 personnes seront mobilisées, comprenant les acteurs, réalisateurs et techniciens. Un projet d’envergure qui marque la première collaboration structurée entre le fonds de dotation Alès Mécénat et les collectivités territoriales (département du Gard, Alès Agglomération, communes partenaires).
La culture est un combat de tous les instants. L’inculture est presque devenue normale pour certains. Il faut remettre la culture en tête de gondole. L’urgence culturelle peut sauver les consciences.
Patrick Malavieille
Un partenariat qui prend vie grâce à une nouvelle dynamique impulsée par Frédéric Paterne (fondateur d’Agarta), récemment arrivé à la tête du fonds de dotation. Alès Mécénat souhaite désormais soutenir activement les projets culturels et sportifs sur le territoire alésien.
Un mécénat revitalisé
Le fonds a présenté ses grandes orientations pour la saison à venir, en annonçant le soutien à trois projets : Élise, la colère de Dieu, le festival Jazzoparc à Anduze fin juillet et l’installation artistique Gaïa de Luke Jerram, visible en décembre au Théâtre éphémère du Cratère.
"Notre objectif est de fédérer le territoire alésien et de relancer la dynamique, affirme Frédéric Paterne. Nous avons investi 52 000 € cette année dans ces projets et nous avons élargi le mécénat aux particuliers, car nous voulons développer un mécénat de compétences." Alexandre Coulet, président de Leader Occitanie, renchérit : "Investir dans la culture et le sport, c’est un minimum pour les entreprises du territoire. Il faut s’engager et être unis." Patrick Malavielle, vice-président à la culture du département du Gard, conclut avec vigueur : "La culture est un combat de tous les instants. L’inculture est presque devenue normale pour certains. Il faut remettre la culture en tête de gondole. L’urgence culturelle peut sauver les consciences."