Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 13.01.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 919 fois

ALÈS Soldes d'hiver : débuts poussifs pour les commerçants alésiens

Laurent, co-propriétaire de cinq boutiques de textile sur Alès. (Photo Corentin Migoule)

Alors que les soldes d'hiver ont débuté ce mercredi 12 janvier, le prêt-à-porter alésien n'est pas à la fête. Ces trois commerçants du cœur de ville évoquent des débuts "très timides" qu'ils attribuent à diverses causes.

Ils attendaient ce jour avec impatience et ne peuvent être que déçus de ces débuts pour le moins poussifs. Ce mercredi 12 janvier, les commerçants alésiens ont levé le rideau de leur magasin avec le secret espoir de se voir assaillir par une horde de clients déchaînés. Il n'en a hélas rien été pour le premier jour des soldes d'hiver. 24 heures après ce qui aurait pu être un petit événement, trois commerçants dressent un premier bilan.

"Il y a un peu plus de passage et de démarches d'achats que l'an dernier à la même époque, donc tout ce qui est un peu mieux est à prendre", note la souriante Émilie, responsable du magasin franchisé "Pause Café", rue Taisson. Si les vêtements exclusivement dédiés à une clientèle féminine qu'elle propose font majoritairement l'objet d'une réduction à hauteur de 30%, certains articles sont déjà soldés à -50%. "On n'ira pas au-delà", prévient la jeune femme, qui dit avoir "bien travaillé" lors des trois premières semaines de décembre grâce à une clientèle "fidèle" et reconnaît "un creux" entre Noël et le jour de l'An.

Même son de cloche en ce qui à trait au mois dernier du côté de la rue Saint-Vincent, où Sabrina Serody a pignon sur rue depuis le 1er décembre avec son magasin de prêt-à-porter féminin "2S". Cogérante de la structure, la jeune femme avait mis les bouchées doubles avec sa partenaire d'aventure pour achever les travaux à temps et ne pas manquer "le rush vers Noël". "Sans que ça soit exceptionnel, on a plutôt bien travaillé en décembre. On pensait rester sur la même dynamique en enchaînant avec les soldes, mais pour l'instant c'est très calme. Il y a trop peu de monde dehors", se désole la jeune femme.

Des "soldes déguisés" toute l'année

Ce n'est pas Laurent Jacques, co-propriétaire de cinq boutiques en cœur de ville d'Alès (Le Loft, Calzedonia, Lollipops, So what for women, So what for men, Ndlr), qui la contredira : "C'est très très timide. Chaque année on se rend compte que les soldes ont de moins en moins d'impact. À mes yeux c'est à cause d'Internet et de ces chaînes qui font des promos toute l'année s'apparentant à des soldes déguisés." Même les ventes privées à destination des clients fidèles, opérées lors des quinze jours précédents le début des soldes, n'ont pas été folichonnes pour ce gérant d'enseignes très connu des Alésiens.

La théorie échafaudée par le dernier nommé est largement partagée par ses deux consœurs. "Ce n'est plus pareil qu'avant. Il y a des promos toute l'année donc les gens n'attendent plus les soldes pour acheter", expose la responsable de "Pause Café". Et Sabrina Serody de compléter : "Je me rappelle quand j'étais gamine, on attendait toutes le premier mercredi des soldes pour aller faire les magasins. Tout ça c'est fini !"

Chez "2S", la dernière nommée a commencé "tout doux" avec des réductions à -20%. "Peut-être que les gens attendent les prochaines démarques", s'interroge la jeune femme qui prévoit de proposer de "meilleures promotions" dès ce lundi 17 janvier à l'occasion de la foire d'Alès, premier événement commercial de l'année dans la capitale cévenole.

"L'Alésien aime sa ville"

Par ailleurs, le très loquace gérant de So what for men, qui démarre "pour la toute première fois" les soldes avec une démarque à -40% sur la majeure partie de la boutique, remarque une baisse de la consommation plus marquée chez la gent masculine. "On sait comment fonctionnent les hommes. Quand ils ne sortent pas, ils se s'apprêtent pas. 70% des mecs achètent des vêtements uniquement quand ils ont besoin de s'habiller pour une occasion particulière." Ainsi, le patron alésien établit une corrélation évidente avec la fermeture des boîtes de nuit et la baisse de fréquentation des restaurants en raison des craintes liées à la pandémie.

Déçu par ce début de campagne timoré, le dernier cité reste aussi sur sa faim eu égard aux fêtes de fin d'année, pointant notamment "le problème du stationnement" et la difficulté pour les automobilistes d'accéder à la "Porte des étoiles" en raison d'une rocade "souvent bouchée". "Le champ de foire a été occupé pendant plus d'un mois, idem pour la place Gabriel-Péri avec la fête foraine. Mes clients me disaient 'Laurent il faut vraiment qu'on t'aime pour venir car c'est galère pour se garer' !", se souvient-il.

Une période durant laquelle il est vrai que la ville avait mis le paquet en matière d'illuminations et d'animations, tandis que l'association Alès commerces en ville avait rempilé pour la deuxième année consécutive avec son grand jeu baptisé "Passeport de Noël", destiné à encourager les Alésiens à consommer local. "On a quand même la chance d'avoir beaucoup de choix en matière de commerces. Donc les gens aiment malgré tout venir consommer en centre-ville. Et puis l'Alésien aime sa ville !", jure Laurent Jacques, désireux de terminer sur une note positive pour combattre la morosité ambiante.

Corentin Migoule

Corentin Migoule

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