ANDUZE Installé au bord de la voie verte, Andu'Zen promet bonne restauration abordable et moments de détente

Romain Bénéfice et Charlotte Gardenier ont ouvert Andu'Zen au milieu du mois d'avril
- François DesmeuresLongtemps vacant, l'ancien restaurant la Bergerie reprend du service avec une nouvelle impulsion et un nouveau concept, que laisse transparaître le nouveau nom, Andu'Zen. Pour Charlotte Gardenier, c'est l'occasion de se mettre à son compte dans un métier qu'elle connaît déjà sur le bout des doigts. Pour Romain Bénéfice, la reconversion professionnelle rime avec qualité de vie et affaire familiale. Tous deux placent de grands espoirs dans ce qu'ils souhaitent être un lieu de vie et de plaisirs partagés.
L'avantage, c'est que Charlotte Gardenier n'aura pas eu besoin de faire une étude de marché avant de penser reprendre l'ancienne Bergerie, à la sortie de la ville, route de Nîmes. Originaire d'Anduze, elle a non seulement vécu dans la commune, mais y a également travaillé, justement dans le secteur de la restauration, à la Ferme de Cornadel ou au Garage des Cévennes, deux enseignes qui ne font pas partie des plus empotées de la zone... "Avec Romain, on vient d'avoir un bébé, tranche Charlotte Gardenier. Ça m'a motivé à me lancer". Car, outre l'indépendance, la jeune entrepreneuse a aussi vu la possibilité d'aménager plus facilement son emploi du temps en ayant, au sein du même bâtiment, son affaire et son logement.
Dans la restauration depuis 20 ans, Charlotte Gardenier a commencé chez son oncle traiteur, est partie en Corse, avant de revenir vers la Porte des Cévennes. "Je promenais mon chien sur la voie verte. J'ai bien vu le potentiel du lieu, mais il n'y avait pas de panneau, pas d'annonce." Pourtant, le restaurant est vide, inoccupé depuis cinq ans, alors, et même pillé et endommagé. "Il avait été squatté, c'est peut-être ce qui avait découragé le propriétaire." Charlotte Gardenier réussit à le trouver et le contacte au début de l'été dernier. "Et la visite des lieux a confirmé mon envie."
Une envie partagée par le propriétaire, puisqu'il ne s'est pas fait prier pour remettre les lieux en état, en refaisant l'électricité, dont les câbles avaient été volés, la plomberie, ainsi que sols et plafonds. "Il voulait rester propriétaire, mais cherchait quelqu'un avec un projet". Le couple et le propriétaire des lieux étaient donc faits pour s'entendre. Les travaux d'ensemble ont démarré en septembre, ceux du logement, en novembre. Avec un luxe pour les nouveaux gérants : "La cuisine, qui était délabrée, a été refaite selon nos plans."
"Une cuisine simple, entièrement fait maison mais pas trop chère"
Charlotte Gardenier
Ouvert en avril, Andu'Zen souhaite être, avant tout, "un lieu familial, avec un esprit guinguette, où mes enfants se sentent aussi bien accueillis, détaille Charlotte Gardenier. On veut une cuisine simple, entièrement fait maison, mais pas trop chère, pour attirer une clientèle locale, en premier lieu." Le restaurant se verrait bien être le rendez-vous privilégié des ouvriers et artisans du secteur, à la recherche d'un plat du jour nourrissant et abordable. "On restera ouvert de 10h à 18h en hiver, lundi compris, avec une formule du jour. Juin, juillet, août et septembre, on va ouvrir aussi le soir." Andu'Zen restera aussi ouvert l'après-midi, notamment dans les mi-saisons et en été, et ainsi profiter de sa proximité avec l'entrée de la voie verte vers Cardet "pour les glaces, les crêpes de l'après-midi, etc."
"La carte évoluera forcément un peu en fonction des saisons, poursuit Charlotte Gardenier. Et on gardera toujours deux burgers, dont un végétarien et deux salades, ainsi que des planches de charcuterie, végétarienne, végane et même sans gluten." Plusieurs omelettes - plat rapide et très abordable - resteront en permanence à la carte. Charlotte et Romain promettent aussi "une belle gamme de desserts maison".
Après un brunch d'ouverture pris d'assaut, Andu'Zen a enregistré une semaine entre 15 et 20 couverts de moyenne. "On est contents, résume Charlotte, et on a eu que des compliments sur la cuisine et sur le lieu." Le tout grâce à l'aide de la famille, alors que matériel et matières premières "sont arrivés au dernier moment", sourient les deux gérants. Un peu de stress sous une enseigne "zen". "Zen, c'est un peu mon état d'esprit, dit calmement Charlotte Gardenier. Je veux qu'on se sente bien, que l'ambiance soit cool. On m'a toujours dit, dans mes métiers, que j'étais zen et de bonne humeur. Alors..."
Si le couple de gérants a trouvé une cheffe "dont on est très contents", Charlotte mettra sans doute la main à la pâte. Mais surtout Romain, qui progresse chaque jour en cuisine. Après "17 ans d'usine chez Axens", il envisage la reconversion avec le sourire. Et la satisfaction de voir sa fille plus souvent, et avec moins de fatigue, qu'en rythme de travail 5X8.
À terme, Romain et Charlotte aimeraient aménager et exploiter les deux caves de la bâtisse, "qui pourraient servir pour des réceptions, des repas d'entreprise, des cours de yoga, etc." Alors qu'un ruisseau s'écoule jusqu'à un bassin, le couple imagine encore "une aire de jeux pour enfants" autour de cet espace rafraîchissant, "pour que les gens viennent passer un bon moment ou développer des ateliers pour enfants". Des idées pour les familles, alors que "l'idée était de travailler en famille, dans un métier prenant. Le seul moyen était d'avoir notre affaire". Et pour l'instant, le projet de vie ne connaît pas d'accroc.