Publié il y a 2 h - Mise à jour le 09.11.2025 - La rédaction - 11 min  - vu 841 fois

ÇA RESTE ENTRE NOUS Les indiscrétions de la semaine

Nous sommes le dimanche 9 novembre 2025. Il est 12 heures. Place aux indiscrétions politiques et économiques !

La force tranquille. C'était le slogan de François Mitterrand lors de la campagne présidentielle de 1981, slogan avec lequel il remporta l'élection. Vincent Bouget aura-t-il la même trajectoire à Nîmes dans quatre mois ? On lui reproche, ici même, de ne pas sortir du bois et de ne pas animer médiatiquement les municipales. Il est simplement dans une trajectoire de travail qu’il ne veut pas dévier d’un iota, indique son entourage. En coulisse, ça bosse, assure-t-on ! Déjà 160 points de rendez-vous entre fin septembre et ce mois de novembre réalisés par les 300 personnes engagées dans le collectif pour la victoire. Le nombre de questionnaires complétés ? Plus de 2 500 à cette date. La confiance dans la méthode appliquée depuis un an déjà. Aucune intention de brusquer les choses alors. Et aux détails près. Il faudra attendre le 11 décembre pour avoir la restitution de ce que pensent réellement les Nîmois, et connaître leurs priorités pour l’avenir. Et que chaque composant de la future liste soit en phase. Avant d’enchaîner en janvier avec des propositions et une vision pour un nouveau Nîmes. « On est en novembre », répète le leader de l'Union de la gauche. « Chaque chose en son temps. Aujourd’hui, personne n’a la certitude que les municipales auront bien lieu en mars prochain. » Quand bien même, les premières interrogations pondent. Et l’architecture de la future liste attise les fantasmes. Qui seront les dix premiers ? Des professionnels de la politique vus et revus ? Ou des personnalités militantes qui font Nîmes ? Là encore, l’idée est de laisser aux différents partis politiques qui composent le collectif le soin de s’organiser d’abord entre eux. Avant de proposer ensuite les noms en fonction du nombre de places offertes. Est-ce qu’il y a du tiraillement ? « On a connu pire. On est proche de trouver un équilibre. Chacun joue le jeu. » Bien sûr, la culture du compromis est différente suivant les mouvements politiques. « Mais on est tous de gauche, c’est l’essentiel. » L’idée est donc d’offrir de la place à chacun, non pas forcément sur la liste mais dans les initiatives à venir. Mais les arbitrages seront, malgré tout, essentiels pour donner de la cohérence à l’ensemble. Qui prendra le leadership ? Vincent Bouget et son flegme naturel ? Amal Couvreur et sa fougue légendaire ? Les opposés s’attirent, mais la tête de liste est claire : « Personne ne viendra avec des exigences. Et rien n’est figé. Certaines personnes peuvent se décider au dernier moment. » Procrastiner, c’est bien. Mais la réalité rattrapera les bonnes intentions. « Si on doit gagner, on gagnera », termine un soutien de cette union. Comme une évidence ? Comme une espérance ?

La peur Bardella ? Lundi matin, à la réunion de la majorité au Conseil départemental du Gard, les mines étaient déconfites. La veille, le président du Rassemblement national a fait le plein. Une file d’attente jusqu’au musée de la Romanité pour atteindre la brasserie La Grande Bourse où il attendait les militants et sympathisants d’extrême-droite pour une dédicace. Ce sont surtout les images des vidéos d’Objectif Gard qui ont interrogé. Face à la foule, deux cents opposants à peine s’étaient rassemblés. « On est à côté de la plaque. Il va falloir se retrousser les manches. Il ne reste que deux ans avant les Départementales et le risque est immense. Et davantage si Le Pen est présidente de la République un an avant… », explique un élu très inquiet. L’autre menace concerne les municipales dans le Gard. « Il va y avoir un vote de colère, indéniablement. Et si on gagne Nîmes, la droite humiliée n’aura plus de tabou pour s’allier avec le RN pour nous sortir… »

Les bons comptes… Toujours à cette même réunion de la majorité, la présidente du Conseil départemental du Gard Françoise Laurent-Perrigot a présenté les comptes. Au moment d’énumérer les chiffres, elle bloque sur un élément surprenant dans le PowerPoint qui défile : l’épargne nette de la collectivité. Inscrite en négatif, elle entame son argumentaire avant de se faire couper par son vice-président Vincent Bouget. Ce dernier fait savoir qu’il y a une erreur : après un rapide calcul, une coquille s’est glissée en effet dans le document. L’épargne nette n’est pas négative, au contraire, elle est encore dans le vert. "C'est Patrice Nergid, le directeur des Finances qui s'est soigneusement planté. Il t'entraine vers un discours de rigueur alors que lui-même en a manqué", tacle un élu présent à la réunion. Quelques moments de flottement et chacun retrouve le sourire un peu crispé…

Y'a pas photo. Julien Plantier a inauguré son local de campagne il y a quelques semaines sur le Jean-Jaurès à la hauteur de la place Séverine. Depuis, ce « forum » parait systématiquement fermé. Le candidat a donc pris l’initiative de lancer un rendez-vous le jeudi soir pour accueillir des Nîmois. Et le reste de la semaine ? « La porte d’entrée nous pose difficulté, car de l’extérieur, on a l’impression qu’il n’y a personne à l’intérieur… » Ce n'est pas qu’une impression ! L’autre problème est bien plus grave. L’opposition de gauche a remarqué que ce local était hors la loi. « La photo du candidat sur la devanture du local de campagne est interdite, car elle constitue une affiche électorale au sens du Code électoral. On peut s’étonner que l’ex-premier adjoint de Fournier ne le sache pas alors qu’il se dit avocat… », prétend un soutien de Bouget. Ce dernier poursuit : « Il s’agit de l’article L.51 du Code électoral : “Pendant la période électorale, l’affichage relatif à l’élection est interdit en dehors des emplacements réservés par la mairie.” En clair : si la photo du candidat est visible depuis la rue (par la vitrine ou sur la façade), elle est considérée comme de la propagande électorale. Donc interdite ! « La jurisprudence est stricte. Même une affiche derrière une vitre, visible depuis le trottoir, peut être sanctionnée par un retrait obligatoire (constaté par la préfecture ou la commission de propagande), voire une amende pour affichage irrégulier. » Alors que des similitudes existent à plusieurs niveaux entre ce local de Julien Plantier et celui de Louis Sarkozy à Menton, ce dernier a finalement tout fait retirer. Pas à Nîmes.

Psychodrame. On aurait aimé être une petite souris pour assister à cette belle engueulade mardi dernier à Nîmes Métropole. Comme indiqué au même endroit la semaine dernière, le conseiller spécial du maire de Nîmes Gérardo Marzo avait l’intention de pousser une gueulante contre l’organisation de l’équipe de campagne de Franck Proust. Tout a très mal commencé car ce dernier est arrivé en retard. Cela ne l’a pas empêché de dire ses quatre vérités à chacun des protagonistes. Face à sa colère, c’est le directeur Frédéric Escojido qui a claqué la porte. « Je m’en vais ! », a-t-il indiqué à toute l’équipe qui n’en est pas revenue. Mais l’affaire a pris une tournure encore plus tendue entre Marzo et Bernard Baumelou, le directeur de cabinet de Proust à l'Agglo. « Tu t’occupes de gérer les affaires courantes de Nîmes Métropole et tu laisses faire les autres, nous n’avons pas besoin de toi », a fait savoir le premier. Bernard Baumelou lui a répondu du tac au tac : « Je suis responsable du programme, je n’irai nulle part. » C’est alors Gérardo Marzo qui a quitté la pièce en furie. L’adjoint au maire de Nîmes, François Courdil, a dans la foulée cherché à reprendre la main sur la réunion pour calmer les tensions. Sans succès. Frédéric Pastor, autre adjoint au maire, a pris la parole, reprochant l’attitude du directeur de cabinet. Valentine Wolber lui a emboité le pas… Le candidat Proust, qui avait demandé, en début de réunion, à chacun de retrouver de la sérénité, en a eu pour son argent… « Franck ne veut se fâcher avec personne. C’est un sentimental. Et il a de la mémoire : quand il était au fond du trou, ce sont ses collaborateurs de Nîmes Métropole qui étaient là… », explique un membre de la réunion. Le candidat officiel de Jean-Paul Fournier a pris l’avion le lendemain en direction de Palerme, en Sicile, pour l'Assemblée régionale et locale euroméditerranéenne (ARLEM) en tant que membre du Comité européen des régions (CdR). Loin de Nîmes, il semble avoir tranché la question. « C’est Valentine Wolber qui va désormais devenir directrice adjointe de la campagne avec Escojido. Bernard Baumelou va se concentrer sur le volet programmatique… » Affaire à suivre.

Seront-ils deux à la Table du 2 ? Julien Plantier a pris son téléphone pour appeler Franck Proust dans l’objectif d’organiser une seconde rencontre très prochainement. On se souvient que c’est le président de l’Agglo qui avait pris l’initiative de la première. « Les émissaires de Julien ont rencontré les équipes de Franck il y a une dizaine de jours. Les propositions sont sur la table. On va voir si les deux hommes vont se mettre d’accord », explique confiant un élu nîmois. Franck Proust, superstitieux, aurait aimé un armistice avec le président de Nîmes Avenir le 11 novembre. Cela tombe bien : le lendemain, il organise une conférence de presse pour lancer officiellement sa campagne à la Table du 2.  « Certains se mettent à rêver que les deux soient ensemble le 12 novembre pour acter leur alliance. » Il faut dire que le temps presse ! Au-delà des frais de campagne déjà engagés, Franck Proust et Julien Plantier ont bien conscience que le Rassemblement national est en embuscade. Et pourrait profiter de la désunion. « Trois listes de la droite et du centre, le RN pense l’emporter dans un trou de souris », explique un militant mariniste. « Julien Sanchez a demandé à Marine Le Pen un peu de temps pour désigner la tête de liste. Il veut y aller si les conditions sont réunies. » Comprenez : si c’est la guerre entre Proust, Plantier et Rouverand…

Le 12 avec qui ? On l'a vu plus haut : on sait que Franck Proust organise une conférence de presse le 12 novembre au restaurant La Table du 2 en haut du musée de la Romanité. Comment ne pas y voir un clin d’œil à Jean-Paul Fournier ? C’est à ce même endroit que le maire sortant avait organisé une conférence de presse de lancement de sa campagne à la fin de l’année 2019. « Il cherche à faire un remake de Fournier. Mais Proust, ce n’est pas le même logiciel, ni le même tempérament. Cela ne marchera pas. C’est comme si quelqu’un proposait aujourd’hui de faire une nouvelle version des Dents de la mer de Spielberg. Cela a déjà été fait. Les gens préféreront toujours l’original », explique un proche de Plantier. Quand bien même, Franck Proust marche dans les pas du maire. « Car au-delà de sa loyauté et de son amitié, il mesure l’incroyable confiance de Jean-Paul Fournier à son égard pour lui confier les clés de la Ville qu’il aime tant… » Pour sa prise de parole de campagne, Franck Proust ne sera pas seul. Selon nos informations, sa fille et son fère seront là. Et personne d'autres. Même s'il se murmure que des chefs d’entreprise pourraient prochainement rejoindre sa liste. Les noms de Stéphanie Sagnard, Serge Sanchez sont cités. Tout comme l’avocate Michèle El Baz. Trois personnalités qui n’étaient pas dans l'équipe de Jean-Paul Fournier… « La suite se prépare avec deux principes : la continuité et le renouvellement. »

Vidéo gag. La présidente de Renaissance dans le Gard, tête de liste à Nîmes, Valérie Rouverand poursuit sa campagne. Pour le moment, elle semble rencontrer quelques difficultés à passer le mur médiatique. « Ça patine, mais les Nîmois ne sont pas encore pleinement dans les municipales. Pour le moment, les échos sur le terrain sont favorables. Il y a un rejet de Macron, mais pas d’elle », explique un membre de son équipe. Les rendez-vous publics dans les quartiers nîmois ont toutefois été décalés de quelques jours. C’est donc sur les réseaux sociaux que la direction communication de la campagne s’active. Pas toujours avec grande inspiration, selon un témoin de l’équipe de Proust. « Ils font des petites vidéos soi-disant avec des Nîmois, mais comme ils n’ont personne, c’est Jérôme Talon, le DGS de Bagnols, qui se met en scène. C’est ridicule. » Jérôme Talon n’est pas habitant de Nîmes, c’est vrai. Mais comme en 2020, il est activement présent. « Il rencontre, consulte et tente de trouver des passerelles, y compris avec la droite pour le second tour. »


Il est vraiment Douais... Il est l’objet de rumeurs depuis quelque temps. Xavier Douais voudrait obtenir plus que le simple rôle d’élu au sein du groupe Nîmes Avenir. On lui prête même des velléités avec Yvan Lachaud pour l’étiquette Horizons si d’aventure Julien Plantier refusait. Ce qui semble bien être de plus en plus le cas… « C’est faux et archi-faux. Xavier est très engagé dans la campagne de Julien. Il est le responsable du porte-à-porte. Et il a de très bons résultats. Chaque soir, nous avons une équipe composée de trois à cinq binômes qui tourne dans Nîmes. Et c’est lui qui fait le boulot de coordination et de remontée des informations. » Reste à savoir ce qui adviendra de ce fidèle en cas d’accord avec Proust ? « Il sera en très bonnes places car il est Proust-compatible. Ce qui n’est absolument pas le cas de certaines personnalités dans l’équipe de Julien. »

Plus de Porto, mais de la sangria ? Véritable succès depuis son ouverture en 2023, la ligne Nîmes-Porto (Portugal) est arrêtée depuis quelques jours. Une décision prise par Ryanair dans l’incompréhension générale. Car cette ligne rencontrait un vif succès. Encore en 2024, l'aéroport nîmois présentait un taux de remplissage global de 93 %, en augmentation de 4,5 % par rapport à 2023, avec plusieurs destinations internationales qui faisaient le plein : Londres (93 %), Charleroi (91 %), Dublin (85 %), Porto (91 %) en Europe ou Fès (97 %) et Marrakech (96 %) au Maroc. Des chiffres de même hauteur constatés pour le moment en 2025. À l’Agglo, on minimise cet arrêt hivernal, même si un spécialiste du secteur pense savoir que cette ligne est définitivement arrêtée. Le couperet devrait tomber dans les prochains jours. « Nous recevrons les propositions de Ryanair à la mi-novembre, rien n’indique cet arrêt à ce stade », explique-t-on dans les couloirs du Colisée. « Il pourrait y avoir peut-être une surprise avec une ligne supplémentaire en 2026. » Selon nos informations, anticipant un maintien aux affaires après mars, Franck Proust a demandé à Edeis, gestionnaire de l’aéroport, de prendre attache avec de nouvelles compagnies. « Nous avons déjà deux touches intéressantes avec des compagnies du même niveau international que Ryanair. » Et si le candidat Proust voyait son rêve se réaliser avec un départ de Nîmes vers l’Espagne ? Attendre et voir.

Embouteillage. Dès l’ouverture de la cérémonie de présentation du Calendrier de la Reine d'Arles, vendredi soir, le maire d’Arles, Patrick de Carolis, a adressé ses salutations à l’assemblée. Et énuméré l'ensemble des élus présents. Devant lui, côte à côte, figuraient le député, le conseiller régional, ainsi que les élus de la majorité et de l’opposition. Avec une ironie à peine voilée, il a lancé : « Il se prépare quelque chose, non…  », faisant allusion aux prochaines élections municipales. La remarque a été accueillie par des sourires chez certains, mais pas chez tous. Même dans un moment dédié à la tradition, l’ombre des enjeux politiques n’est jamais bien loin. Bien que les candidatures ne soient pas encore officiellement annoncées, la campagne, elle, est assurément en marche. 

Le poison du soupçon. La campagne semble avoir démarré à Marguerittes. Le maire sortant Rémi Nicolas a annoncé sa candidature pour un second mandat. L'avocat d'extrême droite Stéphane Guillemin lui a emboité le pas, espérant récupérer le fauteuil. Pour parvenir à ses fins, l'entourage de ce dernier a décidé de jouer le coup à fond par des attaques plus personnelles que programmatiques. Ainsi, la petite musique qui monte concerne les collaborateurs du maire. "Cet ancien agent du Conseil départemental, secondé par une première adjointe, également issue du CD30, a fait le choix de se doter d'une équipe « Conseil Général canal historique » : après avoir créé un cabinet, avec un directeur de cabinet, bien connu au Département. Puis remplacer son DGS par un nouveau venu des services routes du département, en 2021. Et depuis cet été, deux directeurs adjoints ont été nommés, dont un, débauché au Département du Gard !" Le message est clair pour l'opposition au maire : le vice-président du Département en charge des finances place ses pions pour s'assoir dans le fauteuil de président de Département en 2028.

C'est la rentrée du Club. Mercredi soir à 21 heures, ne manquez pas le retour de votre émission TV en direct Le Club sur Objectif Gard & Arles. Désormais en hebdomadaire, c'est une nouvelle formule que nous vous proposons avec des invités, du débat et une grande interview politique. Rendez-vous ce mercredi sur Objectif Gard & Arles et les plateformes sociales de votre journal pour suivre la première !

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