Publié il y a 10 jours - Mise à jour le 01.10.2024 - Yannick Pons - 2 min  - vu 1086 fois

CAMARGUE Cadavres de poissons dans le canal du Rhône à Sète : les analyses sont en cours

Poissons morts sur le canal

- Illustration Photoshop Generate fill

Des dizaines de cadavres de poissons ont été aperçus flottant à la surface du canal du Rhône à Sète ces dernières semaines. Pollution chimique ou manque d’oxygène ? Les analyses sont en cours.

La "malaïgue", confie Kéké, un pêcheur du Grau-du-Roi. Début septembre, après plusieurs épisodes de pluies, quelques poissons morts ont été aperçus flottant à la surface du canal, du côté du port de plaisance d’Aigues-Mortes. Et puis au milieu du mois de septembre, le phénomène s’est amplifié. Des poissons ont été aperçus du côté du Grau-du-Roi, mais aussi vers Saint-Gilles et Carnon, sur le canal du Rhône à Sète. Des mulets ou même des loups mesurant jusqu’à 50 cm.

Analyses en cours

« On parle de quelques centaines de poissons. Ils ne comportent aucun signe d’hémorragie, ni de plaie ou de nécrose », confie Michel Leblanc, qui a fait nettoyer le bassin situé devant les remparts. L’étang de pêche de la Marette a été fermé momentanément. L’adjoint à l’environnement a rapidement contacté l’Agence régionale de santé (ARS). Ainsi, l’Office français de la biodiversité (OFB), effectue actuellement des analyses sur les spécimens prélevés.

Les épisodes de mortalité massive de poissons, qui peuvent être naturels, deviennent de plus en plus fréquents dans le monde. Selon les scientifiques, nous sommes responsables de leur multiplication. Puisqu'aucune blessure ou nécrose n'ont été observées sur les poissons, deux causes principales sont étudiées : la pollution de l’eau par des substances toxiques ou des pesticides par ruissellement et le manque d’oxygène dans l’eau.

Pollution ou oxygène ?

La cause la plus directe des épisodes de mortalité massive de poissons reste la pollution de l’eau par les produits chimiques ou les substances toxiques.

« On parle de quelques centaines de poissons. Ils ne comportent aucun signe d’hémorragie, ni de plaie ou de nécrose »

Michel Leblanc

Les spécialistes scientifiques comme Quentin Grafton, directeur du Centre for Water Economics, Environment and Policy, affirment qu’en perturbant les écosystèmes, l’Homme détruit les habitats, réduit le volume d'oxygène et pollue les eaux.

La hausse des températures peut expliquer la surmortalité des poissons. Les eaux plus chaudes contiennent moins d'oxygène, explique James Renwick, climatologue à l'université Victoria de Wellington. Mais le scénario le plus courant se retrouve du côté des pluies. Elles provoquent l'explosion des populations dans la rivière, entraînant en retour la prolifération des bactéries et des microorganismes qui privent alors la rivière d'oxygène et les poissons lorsque les eaux se retirent, provoquant la mort par asphyxie.

Selon le journal National Géographic du 15 juillet 2023, ce que l'homme déverse dans l'eau impacte également la faune et la flore. Les exploitations agricoles et les usines, par exemple, répandent des engrais ou des déchets dans les rivières, offrant ainsi aux algues les conditions idéales pour proliférer. Lorsqu’elles meurent, ces dernières servent de nourriture aux bactéries, qui consomment alors l'oxygène dont les poissons ont besoin pour respirer et les font suffoquer. 

Courant faible, couverture nuageuse, sècheresse, nuits qui rallongent, peuvent réduire le volume de la photosynthèse des plantes sous-marines, empêcher la bonne oxygénation de l’eau et entrainer la suffocation des poissons. En attendant le résultat des analyses, le phénomène n’est plus observé ces derniers jours.

Yannick Pons

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