À la veille des Assises des manadiers organisées à la manade Vinuesa au Cailar à l’initiative de trois députés Rassemblement National, dont Nicolas Meizonnet, la Région Occitanie, qui ne participera pas à cet événement, a réuni toute la presse locale pour rappeler son engagement en faveur de la Camargue et de sa sauvegarde. Depuis 2018 et le lancement du Plan Camargue, sous la houlette de la présidente Carole Delga, ce sont 30 millions d’euros investis pour préserver la culture camarguaise, soutenir l’économie locale, renforcer l’attractivité touristique et préserver sa biodiversité unique.
« La Camargue n'est ni un folklore, ni un prétexte mais une identité, une exception culturelle, un mode de vie et une économie qui pèse », insiste Katy Guyot, conseillère régionale et déléguée au Plan Camargue avant de rappeler les nombreuses actions soutenues par la collectivité sur différents aspects : environnement, élevage et agriculture, tourisme, sport, patrimoine et aussi culturel. La Région a notamment participé à hauteur de 220 000 euros pour la réalisation du film « Animale » d’Emma Benestan, actuellement à l’affiche sur Canal + et qui raconte l’univers des raseteurs. Durant le Covid, ce sont au total 770 000 euros mobilisés pour soutenir les manadiers durant cette crise sanitaire.
"Reproduire la race s’il y avait un pépin important"
Des actions concrètes que Carole Delga compte bien poursuivre et renforcer avec un Plan Camargue 2.0 dont la priorité est d’aider à la création d’un conservatoire génétique pour le taureau de Camargue pour assurer la pérennité de la race. Depuis 2025, la Région a intégré la « raço di Biou » à son programme de protection des races menacées qui comprenait le cheval de Camargue mais pas le taureau. Cela permet aux éleveurs de recevoir un soutien financier pour sauvegarder cette race unique menacée par les changements climatiques et les maladies. L’Occitanie a d’ailleurs déjà reçu 53 demandes de subvention qui sont à l’étude.
Un projet qui se concrétise avec des premiers prélèvements de sperme sur des taureaux réalisés à titre expérimental à la manade Robert Michel (Lattes). Cela était déjà envisagé il y a quelques années mais tout s’est accéléré avec la maladie bovine de la dermatose nodulaire contagieuse qui sévit actuellement et qui a contraint les manadiers à stopper plus tôt la saison taurine. Ce conservatoire génétique est porté par l’association le Livre généalogique de la Raço di Biòu (LGRB) qui a pour mission la gestion de la race dans son ensemble. « On a 25 ans de retard sur d’autres régions et l’Espagne sur la préservation génétique. En tant qu’association reconnue par le ministère de l'Agriculture, on se doit de montrer notre capacité à reproduire la race s’il y avait un pépin important », constate Philippe Boch, représentant de LGRB. Les prélèvements vont se poursuivre en janvier, de la collecte d’embryons est aussi prévue dans le cadre de ce conservatoire génétique.
La Région Occitanie, qui soutient le projet d’inscription de la Camargue au patrimoine mondial de l’Unesco, a prévu de financer une étude socio-économique sur l’impact de la culture camarguaise dans le Gard et l’Hérault. « Afin d’en mesurer les retombées économiques pour adapter nos politiques publiques », explique Katy Guyot. Jusqu’à présent, l’absence de données consolidées limite la capacité des collectivités territoriales et des acteurs économiques à définir des politiques efficaces. Une prise de conscience de la Région Occitanie qui permet à la Camargue d'aborder au mieux les nombreux enjeux auxquels elle est confrontée.
