CÉVENNES Des montagnes à la Méditerranée, Matthieu Mercier donne à lire rivières et fleuves
Après un premier opus en 2019, qui scrutait les rivières cévenoles finissant leur vie en Atlantique, Matthieu Mercier a réalisé le second volet, dédié aux cours d'eau cévenols qui se dirigent vers la Méditerranée, de la Beaume, en Ardèche, à la Vis, entre Gard et Hérault, en passant évidemment par les Gardons, la Cèze ou l'Hérault. Il assure actuellement le financement participatif de l'ouvrage, qui fait déjà saliver les amateurs d'eaux vives cévenoles, que ce soit pour leur côté sauvage, leur attrait pour la pêche ou la recherche de la fraîcheur estivale. Découverte.
Des années qu'il arpente les fonds de vallées cévenoles, quand ce n'est pas vers la Dordogne qu'il avance ses chaussures de marche et pointe son appareil photographique. Juriste en droit de l'environnement, Matthieu Mercier est devenu moniteur guide de pêche dans les Cévennes, en 2017. Et s'est passionné pour les cours d'eau cévenols, très pacifiques ou trop tumultueux, selon la période, en choisissant de découper son travail en deux : un premier ouvrage, édité en 2019, sur les hauteurs cévenoles et les causses, pour s'intéresser aux rivières au long cours, en direction de l'Atlantique. Et un second, qu'il cherche actuellement à faire financer via une cagnotte en ligne (la cagnotte est à retrouver ici), qui s'intéresse aux rivières cévenoles qui descendent vers le sud, et finissent leur course dans la Méditerranée, directement ou pas.
"Pour compléter le diptyque, je parle de tout le versant méditerranée, à partir du Vivarais cévenol, avec la rivière la Beaume, jusqu'à l'Hérault, en passant par les Gardons, la Cèze, la Vis, le Chassezac, l'Altier, etc.", explique Matthieu Mercier. Le fruit de plusieurs années de recherche disséminées au gré des divers projets du pêcheur-randonneur-photographe. Si l'ouvrage présente toujours la morphologie des rivières, leur histoire et leur cheminement, de la source à la confluence, il contient, comme son prédécesseur, des itinéraires de randonnée autour des cours d'eau, ou encore des sites de baignade. "J'ai essayé d'être un peu plus exhaustif sur les randonnées cette fois-ci", souligne Matthieu Mercier, avec 93 propositions.
Pour les coins de baignade, et parce que Matthieu Mercier a développé un partenariat avec le Parc national des Cévennes, les 70 lieux qu'il conseille ont tous été vérifiés par l'Agence régionale de santé en matière sanitaire. Car, au cours des années qui balisent son travail, Matthieu Mercier a tout de même assisté à quelques évolutions en lien avec le changement climatique. "Notamment sur les aires de répartition des espèces sténothermes, explique-t-il. Par exemple, la truite cherche des températures favorables, fraîches. Si la température monte sur plusieurs années, on voit vraiment la population changer."
"De manière générale, le territoire est plus fragmenté qu'au début de mon travail, poursuit Matthieu Mercier, comme si le sol géologique avait été chiffonné. Parfois, les crues ont stérilisé les lits." Par rapport aux cours d'eau traités dans son premier opus, Matthieu Mercier identifie les rivières qui partent vers la Méditerranée, "aux ramifications complexes", comme "des zones très marquées : on voit des zones très sauvages, des zones à étiage très important, comme sur le Galeizon ; sur l'Arre, on constate beaucoup de décharges sauvages, ou des reliquats d'anciennes décharges".
Alors qu'il ne devait plus écrire de livres après 2011, Matthieu Mercier réfléchit à la suite, une fois l'ouvrage Gorges et rivières, des Cévennes aux Garrigues édité (la cagnotte atteint 57% de son objectif de 6 000 €). "Peut-être sur les rivières sauvages de Lozère, évoque-t-il, sans doute l'un des départements les moins impactés au-dessus du Tarn." Et, aussi, sans doute, l'un des plus grands terrains de jeu en matière de cours d'eau sauvages.