Il est 11 heures sur les terrains de pétanque du Mont Duplan. Les cigales chantent, les conversations se font entendre et les carreaux résonnent. Un coup difficile pour les joueurs du dimanche, mais pas pour le jeune Mathéo : “C’est mon coup préféré, le plus beau pour moi”. Ce matin, le prodige de 21 ans s’entraîne déjà avec un groupe d’ami. Une chose est certaine, la compétition n’a pas remplacé la passion : “C’est une très grande passion, et cela, depuis mon plus jeune âge”, confie Mathéo.

Originaire de Nîmes, il est licencié cette saison à l'Amicale Caverac, Mathéo a passé son enfance sur les terrains de boules. "J'ai commencé à quatre ans grâce à mon père et mon oncle. Ça m'a tout de suite plu, j'ai accroché direct", se souvient-il.

Un début remarquable en national

Déjà champion du Gard en tête-à-tête cette année, il a récemment franchi un nouveau cap. Il a disputé son premier championnat de France en senior, les 26 et 27 juillet à Saint-Yrieix-sur-Charente, " C’était ma première participation. J’ai perdu en quart de finale, c’est ma plus belle performance jusque-là. C'était une compétition marquante pour moi."

Son ascension jusqu'aux championnats de France s'est faite progressivement. Plus jeune, il participait déjà aux Championnats du Gard junior, en les remportant à plusieurs reprises. Ces compétitions lui ont permis d'apprendre à gérer la pression des grands jours : "Quand j’ai commencé, je ressentais beaucoup de pression à cause de tout ce monde qui me regardait", confie-t-il. Mais avec le temps, cette sensation a laissé place à une confiance solide. "Maintenant, j’ai pris confiance, ça ne me déstabilise plus." Lors des épreuves, il parvient à s’isoler mentalement du bruit ambiant. "Quand je suis en compétition, je suis dans ma bulle. Je reste très concentré". Car, comme il le souligne : "dans ce sport, si tu n'es pas concentré, tu ne peux pas gagner".

Des soutiens essentiels à sa réussite

S’il a franchi un cap cette saison, Mathéo ne l’a pas fait seul. Derrière lui, un cercle familial fidèle, toujours présent en bord de terrain. Son père, son frère et ses cousins viennent le soutenir en compétitions, même quand celles-ci sont loin. "Mon père m'a beaucoup fait travailler, et j'ai souvent joué avec mon oncle qui s'entraînait lui-même aux côtés de grands joueurs", raconte-t-il. "Je suis heureux de pouvoir rendre fière ma famille" ajoute-t-il.

Licencié depuis cette année à l’Amicale Caverac, Mathéo y voit l’opportunité de franchir un cap. "J’y suis allé pour progresser, passer à l’étape supérieure. Il y a beaucoup de bons joueurs à l’entraînement", confie-t-il. En janvier, il a d’ailleurs représenté le club, en équipe, lors du Trophée des Villes, une compétition prestigieuse dans le monde de la pétanque.

De ses inspirations à ses ambitions d'élite

Depuis ses débuts, Mathéo s'inspire des plus grands. "Quand j'étais petit, mon modèle était Joseph Molinas", se souvient-il en évoquant son idole passée par le club de Nîmes. "Aujourd'hui, j'aspire à faire partis des plus grands, comme Philippe Quintais, que j'admire. J'aimerais un jour atteindre un tel niveau", ajoute le jeune Gardois. Son prochain objectif : l’équipe de France. "J'aimerais porter un jour le maillot bleu, blanc, rouge." En attendant de représenter un jour son pays, le Nîmois espère d'abord remporter des tournois majeurs.