Des débats pertinents et ouverts, sans violence ni haine, jusqu’à tomber d’accord, en ces temps, c’est rare ! Mais au Conseil départemental, c’est encore possible. Pourtant, le sujet est complexe. Les huit membres du jury, composé d’élus, d’agents du Département et de partenaires institutionnels, ont mis deux heures pour s’en sortir et souligner les valeurs de ses choix.
Pour rappel, depuis 2022, neuf projets ont déjà été soutenus grâce à ce dispositif, avec des résultats concrets sur le territoire. L’initiative s’inscrit dans la continuité de l’action portée par l’Observatoire des violences faites aux femmes, créé par le Département en 2020, et du fonds de concours dédié à l’égalité femmes-hommes.
Ouvert du 22 septembre au 18 novembre dernier, ce concours visait à mobiliser les associations locales autour de projets innovants pour sensibiliser, prévenir et agir face aux violences faites aux femmes.
Les associations gardoises intéressées peuvent déposer leur candidature en ligne ou par voie postale. Trois prix seront décernés, dotés respectivement de 5 000 euros, 3 000 euros et 2 000 euros, en fonction du budget et de la pertinence des projets présentés.
« Nous avons hâte de découvrir vos initiatives et de vous accompagner dans leur réalisation » lançait la présidente du Conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot, réaffirmant ainsi l’engagement fort du Gard avant même le début du concours.
Cette année, avec son jury, Isabelle Fardoux-Jouve, conseillère départementale en charge du dossier, a reçu 11 dossiers allant de la culture à l’éducation populaire. Deux heures de délibération et trois prix donnés avec le sourire.
Sur la troisième marche du podium, l’association Via Femina Fama avec Stop silence.
Stop Silence vise à les sensibiliser, informer et mobiliser efficacement, en combinant créativité, action citoyenne et prévention. « Une campagne participative pour donner la parole aux jeunes et les mobiliser contre les violences faites aux femmes. Stop Silence est un projet innovant et participatif qui donne la parole aux jeunes, leur permet d'agir concrètement et contribue à faire évoluer les mentalités. Il combine créativité, action citoyenne et prévention, pour une société plus respectueuse, solidaire et attentive aux violences faites aux femmes. »
Arrivé à la deuxième place, le Planning familial pour un projet contre les violences faites aux femmes, déconstruire l'imaginaire masculiniste. Lutter contre les violences et les cyberviolences faites aux femmes en « débunkant » les infos autour du masculinisme chez les jeunes.
Lutter contre la radicalisation (masculiniste, homophobe, raciste, islamophobe) en ligne. Sensibiliser à la prévention des violences de genre et des cyberviolences. Donner des outils pour une consommation critique des réseaux sociaux et des informations (travail autour des fakes news). Favoriser une approche d'éducation au porno déconstruisant les normes sexistes et violentes. Inclure dans le projet tous les acteurs éducatifs.
« Ce nouveau projet s'inscrit dans la continuité de nos actions de sensibilisation à l'égalité fille-garçon et contribue directement à la prévention primaire des violences faites aux femmes en agissant en amont, dès la formation des représentations, auprès d'un public particulièrement exposé. Il s'adresse principalement à des jeunes hommes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire. Ces jeunes, souvent en situation de vulnérabilité socio-économique, sont particulièrement exposés aux contenus en ligne influençant leurs représentations du monde, des rapports sociaux et des normes de genre. L'objectif est de leur fournir des outils pour décrypter ces contenus et développer une posture critique face aux discours extrémistes et sexistes. Ce programme d'éducation aux médias s'appuie sur une approche d'éducation populaire. »
Enfin, le lauréat vainqueur de cette quatrième édition, l’association pour leur travail en milieu rural et pour ce projet de vide-greniers. Vide-greniers solidaire itinérant pour lutter contre les violences sexistes, sexuelles et l'isolement en milieu rural. Créer du lien autrement, par un événement itinérant, bienveillant et fédérateur, c’est l’idée !
« Le vide-grenier solidaire itinérant n'est pas un simple évènement de collecte de fonds. C'est un espace de rencontre où chacun, habitant, visiteur, professionnel, victime, proche, bénévole, trouve sa place. »
L'événement combine un vide-grenier classique (vente, échanges, convivialité), un « village des solidarités » où seront présents des associations, institutions et professionnels, des espaces d'écoute et d'information, tenus dans la discrétion et le respect de la parole.
Ce vide-grenier peut aussi invoquer des animations de sensibilisation, des mini-conférences et des ateliers de prévention.
« L'idée est simple : aller là où les gens vivent, pour qu'ils puissent trouver de l'aide sans la chercher, dans un cadre rassurant, non stigmatisant et ouvert à tous. » Les prix seront remis le 8 mars 2026, à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
Lors de la précédente édition, des initiatives variées avaient été récompensées, telles qu’un spectacle-atelier sur le harcèlement sexiste destiné aux établissements scolaires, une « mallette » pour aider des femmes de différentes nationalités à verbaliser les violences subies, ou encore un parcours de soins pour les victimes de mutilations génitales féminines.
En plus...Il y a des nouveaux outils mis à disposition dans les lieux, du Département, qui reçoivent du public. La plateforme aidesauxfemmes.gard.fr est, elle aussi, actualisée et la lettre d’information semestrielle est, elle aussi, accessible.
