Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.03.2022 - corentin-corger - 3 min  - vu 577 fois

CLARENSAC Le Centre d'éducation conductive menacé : le Département alerte l'État

Le Centre d'éducation conductive du Gard (Photo DR)

Le centre d'éducation conductive accueille les enfants souffrant de problème de motricité (Photo mairie de Clarensac)

Françoise Laurent-Perrigot, présidente du Conseil départemental, a adressé une lettre à Sophie Cluzel, secrétaire d’État en charge des personnes handicapées, afin d'alerter sur le Centre éducation conductive du Gard, qui accueille des enfants en situation de handicap, menacé de fermeture à cause d'un manque de ressources financières. Cela fait plusieurs semaines que la directrice Fanny Grau sollicite les collectivités locales de cette situation délicate, le Département vient enfin de s'emparer de cette problématique. 

Ce mardi 22 mars, Françoise Laurent-Perrigot s’est rendue au Centre d’éducation conductive du Gard à Clarensac, accompagnée de Christophe Serre, premier vice-président, délégué à l’autonomie des personnes âgées et handicapées, de Huguette Sartre,  conseillère départementale du canton de Saint-Gilles, à l’origine de l’initiative, et du directeur général adjoint aux solidarités de la collectivité, pour étudier avec la direction en place des solutions face au menace de fermeture de cette structure.

Ce centre sous statut associatif, créé en 2015, accueille des enfants en situation de handicap rare avec déficience motrice et apporte son soutien à leurs aidants familiaux. Ce déplacement a permis à la présidente du Conseil départemental de renouveler son soutien à l’établissement et à son équipe mais surtout de mesurer toute la pression qui pèse sur son avenir malgré la satisfaction des familles et des partenaires qui en dépendent. Afin d’alerter sur cette situation, elle adresse ce jour un courrier à Sophie Cluzel, secrétaire d’état chargée des personnes handicapées.

"Malgré de nombreuses rencontres et évaluations, aucune reconnaissance officielle n’est à ce jour venue valider l’important travail de ce centre pourtant réalisé au bénéfice des enfants et de leurs familles, à la satisfaction des nombreux partenaires comme l’Education Nationale, les IME, les hôpitaux, les réseaux professionnels de santé et les associations familiales. Pourtant, au sein de cet établissement à vocation médico-sociale, le caractère transversal et multi partenarial des problématiques prises en charge en termes de santé publique, d’éducation, d’accompagnement social, d’aide à la parentalité s’inscrit parfaitement dans la réflexion que nous conduisons actuellement dans notre département pour élaborer un schéma unique des solidarités sociales", commente Françoise Laurent-Perrigot.

Le CEC est une petite structure associative parentale à but non lucratif. Il a été fondé en 2015 par le docteur Fanny Grau Coppieters, maman d’un enfant handicapé qui en assure la direction. L’établissement accueille chaque année plus de vingts enfants porteurs de handicaps moteurs dès l’âge d'un an, répartis selon leur niveau de développement. Son organisation, basée sur la méthode Petö, aussi appelée éducation conductive, a pour objectif de permettre à un enfant porteur de handicap moteur de développer son autonomie fonctionnelle. Un conducteur formé de façon pluridisciplinaire, accompagne l'enfant dans son développement global, tout au long de son éducation.

Une absence de reconnaissance officielle

Bien que l’éducation conductive ne soit pas reconnue par la Haute autorité de santé (HAS) comme une spécialité médicale à caractère thérapeutique, cette méthode permet d’apporter des solutions concrètes pour les familles et la communauté médicale. Ainsi le centre de Clarensac permet aux enfants accompagnés de bénéficier de parcours inclusifs en milieu ordinaire en complément d’une prise en charge spécialisée. Les CEC, au nombre de huit en France, ne peuvent prétendre au statut d’établissement médico-social et sont donc non reconnus par l’Etat. L’absence de cette reconnaissance officielle en qualité d’établissement de service accompagnant des personnes handicapées exclut les CEC de des bénéfices qui en découlent et en particulier des financements qui concourent à leur fonctionnement. De même, les départements ne peuvent mobiliser la Prestation de compensation du handicap (PCH) pour ces structures non autorisées, intervenant à la limite des champs du handicap et de l’éducation.

Avec un budget de fonctionnement annuel de l’ordre de 200 000 €, le CEC du Gard peine donc à s’autofinancer. La ville de Clarensac prête les locaux mais les aides des collectivités et de l’Etat ne dépassent pas 15% du budget. Fragilisé par des difficultés budgétaires récurrentes accentuées ses derniers temps par la pandémie, il a dernièrement intenté sans succès des interventions auprès de la Présidence de la République et des autorités de tutelle nationales (Secrétaire d’Etat chargée des personnes âgées) et locales (ARS), ouvert une pétition en ligne qui a recueilli plus de 23 000 signatures et lancé une campagne médiatique régionale et via les réseaux sociaux, adressé un courrier au Conseil départemental et à la Région.

Bien que hors compétence obligatoire, le Conseil départemental (CD30) lui apporte actuellement son soutien au titre de la PMI et des fonds d’animation locale à hauteur de 5 750 €. La Présidente annonce dans son courrier qu’elle soumettra prochainement au vote de l’Assemblée départementale le renforcement financier de la structure.

Retrouvez l'intervention de Fanny Grau, directrice du CEC du Gard, lors de sa venue dans l'émission Bonsoir le Gard, le 5 février dernier :

Corentin Corger

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