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Publié il y a 9 mois - Mise à jour le 01.06.2023 - Abdel Samari - 2 min  - vu 1189 fois

ÉDITORIAL 850 nouvelles places de prison à Nîmes : réalité ou fiction ?

Photo d'illustration DR

Le rapport sur la situation des prisons en France, en date du 25 mai et rédigé des mains du député Les Républicains Patrick Hetzel, rapporteur spécial des crédits de la mission justice de l’Assemblée nationale, est pour le moins inquiétant.

Il pointe du doigt surtout et avant tout l’incapacité du ministère de la Justice à lutter contre la surpopulation carcérale et à atteindre les objectifs qu’il s’est fixés dans le cadre de ses différents programmes de construction de nouvelle prison. Et prend pour exemple le dernier grand projet du Gouvernement annoncé en 2018 qui prévoyait la construction de 7 000 places à l'horizon 2022. En réalité, seulement 2 441 places ont été mises en service. Pire, la majorité des places restantes ne seront pas livrées avant 2027, ce qui laisse craindre que les délais prévus ne seront pas tenus. L’enjeu est pourtant de taille comme le rappelle le député avec l’encombrement des cellules. En mars 2023, le taux d’occupation des établissements pénitentiaires atteignait plus de 118 % en moyenne et plus de 140 % en maison d’arrêt. Il faut dire que le nombre de personnes écrouées détenues, qui s’élevait à 45 420 en 1990, a fortement progressé pour atteindre 51 441 personnes en 2000 et enfin 72 351 personnes en mars 2023 (+ 59 %). Un chiffre d'ailleurs en totale opposition avec ceux qui répètent matin et soir que la France est laxiste... Autre préoccupation majeure du rapport parlementaire : la vétusté du parc pénitentiaire en contradiction avec la convention européenne des droits de l’homme visant à garantir des conditions dignes de détention. La prison de Nîmes en la matière est particulièrement concernée. Raison pour laquelle, elle fait partie du plan « 15 000 », annoncé en octobre 2018. Dont le premier volet prévoyait la construction de 7 000 places de détention supplémentaires d’ici la fin de l’année 2022, dont 150 pour la capitale du Gard d'ici 2024 à partir d'une extension de la maison d'arrêt. En ce qui concerne la seconde tranche des 8 000 places, elles n’ouvriront pas avant 2025 et la grande majorité des livraisons (7 360) est attendue pour 2027. Comme l'indique le député dans son rapport : "Tout porte donc à croire que ce délai ne sera pas tenu et qu’un reliquat significatif de places sera livré d’ici 2029 ou 2030." La ville de Nîmes est là aussi concernée avec 700 places attendues pour 2027 dans la seconde prison imaginée sur les anciennes bases Oc'Via. Mais pour le moment, tout cela est au stade des études préalables en cours comme pour dix autres opérations en France. Pourtant, il y a urgence quand on sait que les projections du nombre de détenus dans les prochaines années montre un accroissement de 5 %. 75 000 places au total pour 75 000 détenus d'ici 2027 ? Un taux d'occupation de 100 % imaginé par l'exécutif. La réalité risque bien de bouleverser cet équilibre très fragile...

Abdel Samari

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