Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 08.01.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 6234 fois

ÉDITORIAL Faire chauffer les calculatrices

(Photo Anthony Maurin).

La pétition mise en ligne il y a quelques jours pour dénoncer les 201 587 euros récemment accordés par la municipalité de Nîmes à la société Simon Casas Production, organisatrice de corridas a pris une ampleur considérable. Près de 60 000 internautes - chiffre arrêté hier matin - ont signé ce texte de Nathalie Valentin, une Nîmoise qui juge inadmissible que l'argent du contribuable soit utilisé pour "des spectacles qui consistent à piéger, tourmenter et blesser à mort des êtres vivants (taureaux) à l'aide d'armes blanches", comme elle l'explique dans sa pétition. Sauf qu'en réalité, comme déjà précisé dans nos colonnes, cette somme compensatoire est en lien avec la crise sanitaire et l'annulation des spectacles taurins notamment lors des évènements Rendez-vous en Terre d’aficion et la Feria de Pentecôte programmés au printemps 2020. La ville de Nîmes, ne fait en l'espèce que respecter à la lettre l’article 46-1 du contrat de délégation de service public qui la lie à SCP France. En effet, cet article prévoit les hypothèses et procédure de révision du contrat en cas d’impact significatif sur l’économie de la délégation. Difficile donc d'échapper à une clause contractuelle - certes avantageuse - et de mettre en difficulté son partenaire depuis des décennies qui, pour la première fois, en raison de la crise sanitaire, se retrouve avec des dépenses mais sans chiffre d'affaires... Ajoutons que cette compensation a été validée démocratiquement par un conseil municipal en décembre dernier, réélu la même année. Enfin, précisons que cette pétition "Non aux 200 000 euros pour la corrida" est aujourd'hui surtout l'occasion pour les anti corridas du monde entier de protester contre... la corrida. Et pas contre cette subvention ! En somme, il s'agit ni plus ni loin de remettre en cause nos cultures et traditions. Sauf que dans de nombreux territoires de France, la corrida est autorisée. N'en déplaise aux antis. Reste pour autant une question toujours pas tranchée. Est-ce que cet accompagnement financier de la ville de Nîmes aura un impact politique sur Jean-Paul Fournier face aux mécontentements possibles des commerçants ? Ils pourraient juger que l'aide accordée est disproportionnée par rapport aux avantages dont ils ont pu bénéficier jusque-là de la part de la mairie... Difficile de répondre précisément à ce stade. Les commerces en question, et en particulier, les bars et restaurants sont encore fermés. Et le resteront jusqu'à la mi-février minimum comme annoncé par le Gouvernement hier soir. Les équipes municipales ont donc quelques semaines pour faire chauffer les calculatrices et trouver des solutions pertinentes pour suppléer là aussi aux injustes pertes financières que doivent subir ces chefs d'entreprise.

Abdel Samari

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