ÉDITORIAL Les municipales de 2026 impactées par la dette française ?
Il est à prévoir inéluctablement un impact fort sur les prochaines échéances électorales.
Au cœur de l'été, Bercy épinglait les collectivités territoriales dans le cadre de la préparation du budget 2025. Bruno Le Maire, ministre démissionnaire des Finances à l'époque, pointait l’augmentation extrêmement rapide des dépenses des collectivités. Faisant craindre un dérapage budgétaire sur des finances publiques déjà exsangues. Des chiffres contestés, depuis, par les élus locaux et le représentant des maires, l'Association des maires de France (AMF). Les chiffres connus de la direction générale des Finances publiques pour 2024 font état en effet d'une hausse des dépenses de fonctionnement, notamment des frais de personnel et des charges incompressibles. Difficile de reprocher aux territoires d'avoir augmenté la rémunération des fonctionnaires alors qu'ils ont été contraints par l'État dans le cadre de la hausse du point d'indice. Impossible aussi de pointer du doigt la hausse des charges après les augmentations significatives du coût de l'énergie sans bouclier tarifaire pour y faire face. Aujourd'hui, face à une politique de rigueur annoncée, la Cour des comptes suggère de supprimer 100 000 emplois dans les collectivités. Sans compter les économies attendues en matière d'investissement. Il est à craindre un ralentissement très fort de l'économie locale. Quand la crise est là, si la collectivité ne vient pas contrebalancer, qui le fera ? Et mieux encore, des lendemains très inquiétants. Il est à prévoir inéluctablement un impact fort sur les prochaines échéances électorales. Dans un contexte d’économies budgétaires, difficile de faire la chasse aux doublons, de reporter les projets ou les lisser sur de nombreuses années et de voir n'importe quels candidats en 2026 proposer des projets les plus extravagants financièrement les uns des autres. Est-ce à dire qu'il faut s'attendre à des programmes électoraux au rabais ? Probablement qu'ils souffriront d'un principe de réalité. Mais surement que les électeurs se tourneront alors vers des prétendants sérieux et honnêtes qui ne promettront pas la lune sans avoir les moyens de l'atteindre. Il est bien moins question alors de faire rêver certes. Il est l'heure d'assurer le minimum syndical. Se contenter déjà peut-être de ce que l'on a. Ce n'est déjà pas si mal quand on regarde autour de nous...
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