Il a rapidement décidé. Emmanuel Macron n'a pas perdu de temps après le départ forcé de l'un de ses historiques soutiens, François Bayrou. Loin de l'interminable été 2024 où il avait fini par nommer sans conviction Michel Barnier, Premier ministre, à la rentrée suivante. C'est donc le ministre démissionnaire des Armées, Sébastien Lecornu, qui aura la lourde tâche de convaincre les oppositions depuis Matignon. Et les agences de notation. Vingt-quatre heures après le vote refusant la confiance à son camp. Pas une mince affaire. Le fidèle parmi les plus fidèles du chef de l'État est aussi le symptôme de la persévérance. Ou plutôt de l'acharnement d'Emmanuel Macron à s'enfermer dans sa tour d'ivoire. Le président semble ne pas voir que l'Assemblée nationale, le Sénat et une bonne partie de la France ne veulent plus de lui et de sa politique. Comment faire ? Les oppositions les plus virulentes annoncent déjà une censure. Le Rassemblement national attend de voir. Et les Socialistes sont dépités. La seule chose qui peut faire pencher la balance pour quelques mois : revoir totalement le profil du budget pour l'année prochaine. Est-ce que Sébastien Lecornu en a l'intention ? Il n'a pas vraiment le choix. À la veille du 10 septembre, cette nomination peut être considérée, à juste titre, comme une provocation. Sans le signe d'un profond changement dans la politique conduite à la fois sur le pouvoir d'achat, sur l'accompagnement des entreprises et sur le volet sécuritaire, toutes les manœuvres seront vouées à l'échec. L'Élysée peut bien espérer de la stabilité politique et institutionnelle, il finira par obtenir le chaos, voire le blocage des institutions. On a du mal à comprendre alors comment l'impossible entente entre les forces politiques depuis des mois et des mois deviendrait possible avec Sébastien Lecornu ? On le dit fin négociateur. Parviendra-t-il à mettre autour de la table les Socialistes jusqu'aux Républicains afin d'obtenir une majorité relative ou absolue à l'Assemblée nationale. L'espoir fait vivre…