Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 16.09.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 984 fois

ÉDITORIAL Transport gratuit : pourquoi la Cour des comptes dit non

Photo d'illustration Objectif Gard

La Cour des comptes invite les grandes métropoles à la plus grande des vigilances concernant la généralisation de la gratuité des transports.

À six mois des municipales partout en France, la Cour des comptes jette un pavé dans la marre en publiant un rapport intitulé « La contribution des usagers au financement des transports collectifs urbains ». Dans ce dernier, elle invite les grandes métropoles à la plus grande des vigilances concernant la généralisation de la gratuité des transports. Pour cela, elle s'appuie sur deux villes principalement : Lyon et Montpellier. Après son enquête approfondie, deux observations sautent aux yeux : la gratuité certes permet d'augmenter la fréquentation des bus. Mais souvent pour des courts trajets qui pourraient parfaitement être réalisés à pied ou à vélo. Meilleur pour la santé et l'environnement. D'autant qu'à la fin, la gratuité partout et tout le temps ne semble pas faire baisser outre mesure l'utilisation des véhicules légers personnels. Ensuite, c'est implacable : cela coute très cher ! La perte financière supportée par les collectivités locales l'empêche d'aborder tout volet d'investissement pour améliorer les dessertes, développer de nouvelles lignes et apporter un meilleur confort. Les magistrats ne font pas de la politique, mais de l'arithmétique. C'est ce que l'on peut leur reprocher. Les transports collectifs urbains (TCU) sont toutefois un moyen de transport plus vertueux sur le plan environnemental que les véhicules particuliers. Ils sont pertinents pour les populations les plus jeunes et les plus modestes. Cibles prioritaires de la politique volontariste montpelliéraine ou encore de la Région Occitanie afin d'offrir une égalité d'accès aux transports pour tous. À Nîmes, la question se posera après 2026. La droite, de son côté, a l'intention de poursuivre une politique ciblée, avec des tarifications « solidaires » en faveur des personnes percevant les revenus les moins élevés et les séniors. Une offre en faveur des moins de 18 ans pourrait être proposée. À gauche, rien n'est tranché. Favorablement à la gratuité totale, Vincent Bouget, la tête de liste, suggère désormais d'aborder la gratuité de façon partielle. Un système par étape en ciblant lui-aussi en fonction des publics prioritaires. Cette étude de la Cour des comptes sera donc à coup sûr un argument utilisé par les candidats. Car à la fin, il y a bien quelqu'un qui paie la gratuité. En premier lieu les entreprises du territoire déjà asphyxiées par l'inflation et dorénavant par la grave crise économique. En faisant payer le bus, Nîmes métropole récupère un peu moins de 8 millions de recettes pour un coût de 40 millions en moyenne. Sans compter que l’Agglo finance plus de 30 M€ de matériel roulant afin de verdir son parc pour financer des autobus électriques et des autocars fonctionnant au biocarburant. Et demain ?

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