Bouchez-vous le nez et avancez les yeux fermés comme si de rien n'était. Depuis plusieurs semaines, les habitants du 4 avenue Sully Prudhomme, à Alès, pour la plupart faibles et/ou âgés, n'ont d'autre choix que de passer par une cave au huitième et dernier étage pour accéder à leur logement.
En cause, une personne venue brûler l'ascenseur sans raison apparente en pleine nuit, le condamnant, en attendant que le bailleur social alésien puisse le réparer. La centaine de personnes occupant les 32 logements concernés monte donc depuis grâce à l'ascenseur de l'immeuble adjacent, au 4 avenue Sully Prudhomme, mais doit passer par la cave reliant les deux adresses, malgré l'odeur, les pigeons et les déchets accumulés.
Tout un symbole pour une habitante du quartier dont la mère de 93 ans habite l'immeuble "et a vu le quartier péricliter" au fil des années. "Ils ont détruit l'immeuble à côté, mais les dealers sont juste passés d'un immeuble à l'autre", déplore-t-elle, pointant du doigt les graffitis à l'entrée des bâtiments. Une autre résidente abonde : "J'ai peur quand je promène le chien. Ça fait des semaines que les lampadaires ne fonctionnent pas, et rien n'est fait. Ça devient même dangereux pour les élèves d'à côté (collèges Diderot et Jean-Moulin) qui rentrent chez eux."
Située juste derrière le bâtiment, l'antenne Logis Cévenols du quartier affirme que les choses "devraient changer d'ici aux prochaines semaines", à commencer par une réunion d'information et de présentation du projet de rénovation aux résidents le 27 novembre prochain : "On manque de budget et le temps administratif est long, entre les devis et les interventions. Il faut souvent passer plusieurs fois pour régler les problèmes." Les habitants, eux, vont devoir prendre leur mal en patience.