Depuis maintenant plusieurs mois, des années. Les réseaux sociaux sont devenus un déversoir de haine. Rien de nouveau. On pensait qu'il s'agissait uniquement de vaguelette de la fachosphère au moment des échéances électorales. C'est devenu un torrent de boue quotidien. Désormais, notre titre est aussi touché systématiquement. Tous nos articles, particulièrement politiques ou liés à des faits divers, sont remplis de commentaires négatifs ou insultants. Racistes bien sûr. Tout cela est organisé largement par des faux comptes. Ou des vrais groupes organisés dont c'est la seule mission quotidienne. On peut d'ailleurs s'interroger sur le temps passé par tous ces gens. Ils travaillent ? Leur patron est au courant qu'ils passent leur journée rivés sur leur téléphone à commenter tout et n'importe quoi au lieu d'exercer le job pour lequel ils sont payés ? La télévision est à présent touchée aussi par ce phénomène. La galaxie Bolloré, de Cnews à Europe 1 et les nouveaux médias comme Frontières, détournent régulièrement la réalité uniquement dans le but d'un agenda politique identitaire. Après avoir tenté de manipuler l'opinion par une vidéo tronquée entre des journalistes de France Inter et un parti politique, désormais, on veut nous faire croire que tous les Français veulent un référendum contre les immigrés. Une pétition à l'initiative de Philippe de Villiers complètement bidon. Il suffit de rentrer un nom, un prénom, et une adresse mail, même 100 fois, et à chaque fois, le vote est pris en compte. Rien n'est vérifié. Mieux, car plus c'est gros, plus ça passe, dans le même temps, on peut aussi s'abonner au contenu du Journal du Dimanche, qui appartient au milliardaire Vincent Bolloré. Une presse dans laquelle l'ancien député prophétise souvent l'apocalypse. Rien de bien sérieux. C'est dommage parce que notre pays aime la politique. Et le débat sans tabou. On en est loin. Tout cela ressemble furieusement à la campagne présidentielle de 2022. Si on avait tenu compte uniquement des votants sur les réseaux sociaux, l'éditorialiste Eric Zemmour serait le président de la République. Élu dès le premier tour. On connait le résultat. Lui qui devait sauver la France, il a fini dans les choux. Et lors des législatives ratées par Emmanuel Macron quelques semaines plus tard, il n'a même pas réussi à se faire élire député. C'est dire ! Cette réalité est donc évidente : les plateformes sociales, ce n'est pas la vraie vie… Les citoyens ne passent pas leur vie à commenter la vie publique et privée de Pierre, Paul et Jacques. Ni celle de Mohamed ou Gilberto. Ils veulent d'abord vivre en paix. Et qu'on leur foute la paix.