Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 31.05.2024 - Marie Meunier et Coralie Mollaret - 3 min  - vu 269 fois

EXPRESSO Européennes : beaucoup de panneaux électoraux et trop restent vides

panneaux affichage électoral européennes

Les longues lignées de panneaux d'affichage ont fleuri dans les communes à l'approche des élections européennes.

- photo Thierry Allard

C'est un record en France : pas moins de 38 listes sont candidates aux élections européennes du 9 juin. Cela veut aussi dire 38 panneaux électoraux alignés en enfilade dans les communes. Au-delà de la logistique, certains maires savent pertinemment que certains de ces supports demeureront vides. 

La démocratie, c'est beau, mais c'est aussi fastidieux et chronophage. Les Européennes du 9 juin - 8 pour les territoires d'Outre-Mer - le prouvent à nouveau. La ville de Bagnols-sur-Cèze, 3e commune du Gard avec ses 18 000 habitants, dispose de 15 sites d'affichage pour les élections, répartis aux quatre coins de la commune. Trois de ces 15 sites sont facultatifs. "Pour avoir assez de panneaux pour ces élections, on n'a pas utilisé les trois sites facultatifs pour se concentrer sur les 12 autres", indique-t-on à la mairie.

Après, il suffit de faire le calcul : il y a 12 sites d'affichage et 38 listes pour ce scrutin européen. 12x38, cela fait 456 panneaux. Rien que cela ! Un nombre particulièrement élevé qui a nécessité un gros travail d'installation des services à l'approche de la période estivale, déjà chargée en évènements. Beaucoup de panneaux sont en métal notamment sur la place Mallet ou devant la salle multiculturelle, d'autres en bois, comme le long de l'avenue de l'Europe. Les supports sont disposés en enfilade s'étendant sur plusieurs dizaines de mètres.  

À Bagnols, la Ville avait suffisamment de panneaux pour que chacune des 38 listes dispose d'un espace où placarder sa propagande électorale. Malheureusement, ce n'est pas le cas partout. Certaines petites communes étaient un peu justes pour atteindre le seuil de panneaux requis. À Saint-Laurent-de-Carnols par exemple, un village de 475 âmes dans la vallée de la Cèze, il en manquait quelques-uns et on a dû redécouper certaines planches verticalement pour atteindre les 38. "Malgré tout, on respecte les 60 cm réglementaires", assure le maire, Guy Aubanel. 

Le coup de gueule de Christophe Serre

L'édile précise que des planchettes ont dû être clouées en-dessous des emplacements afin que les listes aient la possibilité de placarder aussi une petite affiche, comme il est préconisé dans le code électoral. "On s'en est bien sorti. Mais il ne faudrait pas encore une dizaine de listes. On est au bout du bout", commente Guy Aubanel, qui ajoute : "L'autre problème, c'est le stockage. On n'a pas des locaux extensibles. Et tous ces panneaux, on ne va sûrement pas les ressortir avant 5 ou 10 ans. On en met lors des élections départementales ou régionales, mais il y en a beaucoup moins."

Certains maires s'agacent aussi des emplacements qui demeurent inutilisés. Aucune affiche n'est collée dessus. Cela a valu d'ailleurs un coup de gueule du maire de Saint-Paulet-de-Caisson, Christophe Serre, ce mercredi soir, sur Facebook. Il a posté des images de surfaces laissées nues et a écrit sur le réseau social : "Quand on est candidat aux élections européennes et que la société d’affichage (France Affichage) ne respecte pas le code électoral… La majorité des communes ont investi en panneaux pour avoir 38 emplacements…pour rien… J’attends que tous les candidats concernés fassent le nécessaire pour faire respecter la loi, sinon à quoi ça sert d’aller voter."

Européennes, un moyen de financer des partis politiques 

Son homologue de Saint-Laurent-de-Carnols déplore en plus que certaines affiches électorales soient collées sauvagement à d'autres endroits du village, pas prévus à cet effet, comme l'abri-bus ou le transfo. À Montpezat, 1 300 habitants, il y a aussi du vide sur les panneaux : « Certains candidats n’afficheront pas chez nous puisqu’ils n’ont pas le pognon pour le faire. Ils vont se concentrer sur Nîmes, Alès, Bagnols… Chaque fois c’est pareil ! », lance le maire Jean-Michel Andriuzzi. Avec son équipe, l'élu a couru chez Weldom à Sommières pour acheter du contreplaqué : « Nous en avons eu entre 1 500 et 2 000 €. Il fallait que nous soyons prêts pour le 27 mai, date officielle de la campagne électorale. » 

Enfin, dans toute cette affaire, les administrés sont en droit de se demander pourquoi il y a autant de listes ? « C’est un record. En 2019, il y en avait moins de 30 (...) C’est une élection nationale qui, comme la Présidentielle et les Législatives, participe au financement public des partis politiques… C’est peut-être l’une des raisons », répond Jean-Louis Biou, chef du service des élections à la préfecture de Nîmes. Ceci explique cela. 

Marie Meunier et Coralie Mollaret

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