Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 11.01.2024 - Sacha Virga (à Nîmes), Louis Valat (à Alès) et Thierry Allard (à Bagnols) - 4 min  - vu 733 fois

FAIT DU JOUR Début des soldes d'hiver : peut-on encore faire de bonnes affaires ?

Soldes d'hiver 2024

C'est le début des soldes d'hiver 2024 en France

- Sacha Virga

Deux fois dans l'année, les soldes pointent le bout de leur nez. Pour la période hivernale, les clients pourront se faire plaisir à prix réduits, du 10 janvier au 6 février. Mais entre le Black Friday, les ventes privées ou encore la braderie, les soldes sont-elles encore attendues ? Tour d'horizon à Nîmes, Alès et Bagnols.

Top départ pour l'édition 2024 des soldes d'hiver en France. Une période très attendue pour une partie des Français, qui vont sans doute aller à la recherche de la perle rare pour leur dressing. Dès ce mercredi 10 janvier jusqu'au mardi 6 février, les réductions pleuvent dans les boutiques. Sur les vitrines, le mot "soldes" est bien souvent accompagné de pourcentages de réduction, pour attirer les potentiels clients en leur promettant de faire des affaires.

La boutique Faguo située rue de l'Aspic à Nîmes, appréhende positivement cette période. Ouverte en avril 2023, elle vit ses premières soldes d'hiver, après avoir réussi avec succès celles d'été. En seulement quelques mois, le magasin a pu étoffer son carnet de clients, devenus fidèles. "Nos vêtements risquent de partir assez vite même si on a pas mal de stock. L'avantage que l'on a, c'est qu'on peut commander des pièces si la taille n'est pas disponible", affirme Louisa Harraz, responsable du magasin. 

Boutique Faguo Nîmes
Louisa, responsable du magasin Faguo à Nîmes • Sacha Virga

Ces deux périodes de soldes sont les seuls moments où les prix baissent chez Faguo. Pas de ventes privées, ni de Black Friday, les articles sont en vente à des tarifs assez stables tout au long de l'année. Contrairement à d'autres magasins, la clientèle n'est pas trop regardante sur leur budget : "Généralement les gens qui viennent ici connaissent déjà la marque, ils ont confiance en ce qu'ils achètent et ne font pas vraiment attention à ce qu'ils vont dépenser", dévoile Louisa.

"Je pense que les soldes servent encore à quelque chose"

À quelques rues, le magasin de vêtements Newport démarre bien la période : "On a bien démarré, sur la première heure on avait déjà pas mal de monde", sourit Érika, responsable de la boutique. Malgré toutes les autres tentations pour acheter moins cher tout au long de l'année, elle pense que le maintien des soldes reste nécessaire : "Je pense que ça sert encore à quelque chose, même avec le Black Friday ou les ventes privées. Les gens attendent les promotions et n'achètent pas au prix fort", estime Érika. 

Boutique Newport Nîmes
La boutique Newport à Nîmes • Sacha Virga

Un autre marché vient contrecarrer les plans de la boutique : la vente en ligne. Un mode de consommation partagé surtout par la jeune population. "Pas mal de jeunes viennent en boutique juste pour essayer par exemple des vestes, puis ils vont aller chercher les modèles sur Internet. C'est parfois moins cher avec toutes les réductions que l'on peut trouver.", déplore la responsable. Elle reste tout de même satisfaite de sa clientèle, et propose même de la retouche de vêtements.

"Aujourd'hui le mot 'soldes' n'est plus significatif" 

Boutique de prêt-à-porter pour enfant et tout-petit, Leanne Kids se situe au 6 Rue du Grand Couvent. On y trouve vêtements, chaussures et accessoires à tous types de budgets pour les enfants à partir de 6 mois jusqu'aux ados de 16 ans. Sa patronne Manon ne ressent plus cette effervescence qui stimulait la période des soldes : "Aujourd'hui, le mot 'soldes' n'est plus significatif. Avant, les gens faisaient des affaires, aujourd'hui ils ne sont plus trop surpris d'en faire. Il y a moins d'entrain, avant il y avait des foules dans les rues", se rémémore-t-elle. Suivant les périodes, elle remarque une baisse de fréquentation dans le centre-ville.

Leanne Kids Nîmes
La boutique Leanne Kids à Nîmes propose du prêt-à-porter pour les enfants et les tout-petits • Sacha Virga

La conjoncture actuelle y est peut-être pour quelque chose : "Tout augmente, donc les gens font attention, encore plus pendant les soldes", ajoute la patronne. Et comme pour Érika de la boutique Newport, elle remarque que certains clients prennent les référénces de certains de ses produits pour les chercher sur internet : "Les gens repèrent certains articles, ils les trouvent pour moins cher sur des sites de revente", confirme-t-elle. Les soldes d'hiver lui seront toutefois bénéfiques, Nîmes disposant d'une offre assez restreinte pour le monde de l'enfant.

"Les soldes ? On n’en entend pas parler"

Il fut un temps où il y avait la queue lors du lancement des soldes devant le magasin de prêt-à-porter Jorice, rue de la République à Bagnols, que tient Laurence Meseguer depuis 34 ans. Ce mercredi matin, on en était loin. "Les soldes ? On n’en entend pas parler, certains ne savent même pas que ça démarre aujourd’hui, lance la commerçante. J’espère que ça va réagir, c’est inquiétant." Pourtant, dans sa vitrine comme dans celles des boutiques de la principale artère commerçante de la troisième ville du Gard, les promotions sont alléchantes : -30, -40, -50 et même, sur certains produits de fin de série, -80 %.

Les réductions sont déjà conséquentes dans les rayons du magasin Jorice, à Bagnols • Photo : Thierry Allard

"Il y a encore des bonnes affaires à faire", souffle Florence Meseguer qui estime qu'"à force de faire des promotions toute l’année, les gens ne font plus la différence. On tue le mot ‘soldes’." Même son de cloche à Alès. "Dire qu'il y a un engouement comme avant non, ce n'est pas vrai, mais c’est assez fluide malgré tout", partage une commerçante de la rue Dr Serres, exprimant un enthousiasme teinté de réalisme. Cette fluidité ne parvient cependant pas à dissimuler les défis auxquels font face de nombreux détaillants dans la ville cévenole comme ailleurs. L'influence croissante des ventes privées et l'augmentation du commerce en ligne et de ses promotions permanentes rendent les soldes en magasin difficiles. "Il n'y a plus du tout le même engouement qu’autrefois puisque maintenant tout le monde fait des ventes privées sur Internet, c'est compliqué pour nous", admet la gérante de Quadrishop Skateshop, une enseigne bien connue des Alésiens.

Dans les rues d'Alès aussi les réductions pleuvent en ce premier jour des soldes d'hiver • Photo : Louis Valat

Dans un contexte plus global difficile pour les commerces de centre-ville, le chemin vers la revitalisation, promise notamment par le programme national Action coeur de ville dont Alès et Bagnols font partie, semble encore long. 

Sacha Virga (à Nîmes), Louis Valat (à Alès) et Thierry Allard (à Bagnols)

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