FAIT DU JOUR Fin de vie : est-il nécessaire d'en faire plus ?
La proposition du Président de la République de préparer une nouvelle loi sur l'euthanasie mais aussi le "cas Lambert" ramène la question de la fin de vie sur le devant de la scène. Sur le terrain on s'interroge sur les évolutions possibles.
Le département du Gard a longtemps été un des parents pauvres en matière de soins palliatifs avec l'ouverture il y a seulement un peu plus d'un an de l'unité du CHU de Nîmes complétée sur le terrain par la présence de plusieurs équipes mobiles et également des réseaux locaux à Nîmes, au Vigan, à Bagnols et dans le bassin alésien. A Alès deux médecins, les docteurs Oana Buzet et Frédéric Augier composent l'équipe mobile avec trois infirmiers, deux psychologues, une assistante sociale et une secrétaire qui interviennent à la demande à l'hôpital mais aussi dans les Ehpad ou à domicile. "En matière de fin de vie, nous avons trois lois qui cadrent notre travail" explique succinctement le Docteur Augier, "la loi de 1999 qui donne un accès pour tous au soins palliatifs, la loi "Kouchner" de 2002 qui introduit les notions de "consentement éclairé" et de "personne de confiance" et qui sort le patient du "paternalisme médical" et enfin la loi Léonetti de 2005". Celle ci met fin à l'acharnement thérapeutique en laissant la possibilité de suspendre des traitements et met en place le système de "directives anticipées" dans laquelle une personne indique par avance sa volonté en matière de traitements pour sa fin de vie. "C'est une loi équilibré et particulièrement bien construite, même si elle est encore mal connue et si l'on a parfois du mal à la mettre en situation. Avec cet arsenal on a normalement de quoi affronter les situations de fin de vie" explique le Docteur Augier.
Le cas Lambert
Le recours au tribunal de la famille déchirée du patient Lambert a abouti à une décision de justice qui semble contradictoire avec la loi Léonetti et une éventuelle jurisprudence inquiète la profession car jusqu'alors la décision finale restait dans le domaine médical et non juridique. Le Président avait promis une nouvelle loi, le "cas Lambert" à convaincu le ministre Marisol Touraine qu'il restait des ambiguïtés à lever. Le fallait-il pour autant ? "La vraie question se trouve plutôt dans l'accès pour tous à des soins palliatifs de qualité et à une formation de l'ensemble de la profession" commente le Dr Augier. Si cela est vrai dans les textes on en est encore très loin dans le concret. "Les soins palliatifs et la douleur font encore les frais d'économies, de professeurs ou de temps pour les étudiants dans les formations initiales. On ne peut pas se résoudre à ce que l'ultime recours du patient soit de demander la mort" ajoute le docteur Augier "or la demande s'atténue forcément si le soin est adapté". Il y a aussi un vrai travail d'information à fournir. Dans le cadre de la loi actuelle il suffit d'un seul écrit pour renseigner à la fois sur la volonté de la personne et désigner le/la personne de confiance sur cette question. "Il faut donc en parler avec les patients avant tout".
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