Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 01.04.2023 - Tony Duret - 2 min  - vu 18886 fois

FAIT DU JOUR « Le 49.3 », ce nouveau restaurant alésien interdit aux plus de 64 ans

Soraya Messeleka et Dorothée Pascal font leur premier pas au 49.3. 

Soraya Messeleka et Dorothée Pascal font leur premier pas au 49.3. 

- Corentin Migoule

Surfant sur l’actualité, un nouveau restaurant baptisé « Le 49.3 » vient d’ouvrir ses portes à Alès. En plus d’une carte originale, le restaurant aura la particularité de ne pas servir les plus de 64 ans.

« C’est parfaitement légal », coupent tout de suite Soraya Messeleka et Dorothée Pascal, les patronnes de ce nouvel établissement qui répondent à un client étonné par ce critère d’âge. « C’est la même loi que celle qui autorise des hôtels à ne pas accueillir les enfants, les fameux « Adult only ». Sauf que nous, on n’accepte pas les retraités », poursuivent celles qui co-dirigent aussi le restaurant Le D’Artagnan dans la galerie marchande de l’Intermarché des Allemandes.

Soraya Messeleka et Dorothée Pascal font leur premier pas au 49.3. 
Soraya Messeleka et Dorothée Pascal font leur premier pas au 49.3.  • Corentin Migoule

Pour répondre aux nombreuses questions de leurs clients autour de cette ouverture, Soraya et Dorothée, qui invitaient le Tout-Alès hier soir à un cocktail dinatoire, avaient aussi convié leur avocat. Maître Lambert est formel : « C’est l’article L225-1 du code de commerce. » Imparable !

« Qu’ils ne viennent pas se plaindre ! »

Imparable peut-être sur le plan juridique, mais la morale, elle, qu’en dit-elle ? Les plus de 64 ans ont-ils à payer une réforme du Gouvernement qu’ils n’ont pas demandée ? Jason, jeune actif qui vient pour la première fois au 49.3, n’est pas choqué : « On sait très bien que les seuls Français qui soutiennent la réforme des retraites sont ceux qui y sont déjà. Alors qu’ils ne viennent pas se plaindre des répercussions. »

Ce n’est pas Soraya et Dorothée qui contredireront Jason. Farouches opposantes à la réforme des retraites, les gérantes ont fait de ce nouveau restaurant une arme politique. Et on peut dire qu’elles ont trouvé leur public. « C’est une super idée d’appeler son resto le 49.3. Au départ, j’ai eu peur qu’elles nous fassent une formule à 49,3 €, mais ça va, elles ne sont pas passées en force », plaisante Jean-Marc, fidèle du D’Artagnan.

S’il y en a un qui est contrarié par cette ouverture, c’est Michel, l’ami de Jean-Marc, qui vient justement de fêter ses 64 ans. Vous l’avez compris, le sexagénaire est trop âgé pour rentrer au « 49.3 », et ça l’agace : « C’est injuste ! Du coup, je milite pour la retraite à 65 ans histoire de pouvoir rentrer. »

Le Mac’ron choco s’arrache

Si Michel tient tant à fréquenter cet établissement, c’est que la cuisine y est excellente. Pour une quinzaine d’euros, la formule rapide (plat-dessert), le 47.1, permet de déjeuner sur le pouce. Elle rencontre déjà un franc succès. Pour ce premier service, les clients avaient le choix : un couscous royal dans une méga bassine (12,50 €), une escalope au lard chet (10 €), des pâtes au Morreti (14,90 €) ou encore le burger « Born to be alive » (10 €). Et en dessert, celui qui a fait un carton auprès des gourmands, le Mac’ron choco (3,50 €) tout simplement délicieux.

Soraya Messeleka et Dorothée Pascal dévoilent la formule 47.1
Soraya Messeleka et Dorothée Pascal dévoilent la formule 47.1 • Corentin Migoule

Autant de saveurs qui passent sous le nez de Michel. Mais le retraité peut toutefois nourrir quelques espoirs, comme l’expliquent les patronnes : « Si la réforme des retraites est retoquée par le Conseil constitutionnel le 14 avril prochain, ce sera tellement la fête qu’on reviendra nous aussi sur notre mesure en ouvrant à tout le monde. » Les « sages » du Conseil constitutionnel savent ce qu’il leur reste à faire.

Tony Duret

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