FAIT DU JOUR Le Seaquarium en quête de Méditerranée

L'équipe du Seaquarium
- Photo SeaquariumAprès trois semaines d'observation de la Méditerranée, le voilier MutualLogistics accostait à Port-Camargue. Les médiatrices scientifiques rapportaient au Seaquarium l'ensemble des données collectées afin d'en faire une analyse et de les présenter au public.
Ce jeudi 23 mai, Port-Camargue marquait le retour du voilier MutualLogistics de l'association Cercle Aventure, accompagné des équipes scientifiques du Seaquarium, qui ont étudié la Méditerranée côté Ouest pendant 21 jours.
Exploration
Le Seaquarium s’est lancé dans une aventure sans précédent à travers la Méditerranée, explorant ses eaux de part en part dans le cadre des expéditions Méditerranée 2024. Des eaux turques aux Baléares, deux expéditions ont été menées durant le mois de mai par l’institut marin gardois et plusieurs équipages.
La première, la mission Gökova, se situe dans une AMP (Aire marine protégée) en Turquie. La deuxième a hissé les voiles vers l'Espagne, les Baléares afin de découvrir la biodiversité immergée et émergée de la Méditerranée. L'association Cercle Aventure a exploré des zones clés comme le détroit de Gibraltar dans le but d'étudier les migrations d'espèces marines.
Saying alive
Les médiatrices, Chloé, Cannelle, Alice et Émilie, ont observé la biodiversité marine à bord du voilier Mutuallogistics, en utilisant des protocoles scientifiques.
L’aventure a également préparé les équipages à l’apprentissage des gestes qui sauvent avec l'application Staying alive, qui géolocalise des secouristes prêts à intervenir. Staying alive, la chanson mythique du groupe Abba, sur le rythme de laquelle les pompiers enseignent le massage cardiaque.
Le coskipper, Jean-François Nivière, sapeur-pompier, a fait une double opération, scientifique et pédagogique. Les médiatrices scientifiques du Seaquarium gardois qui ont participé à l’expédition se préparent à expliquer ce qu’elles ont vu au grand public.
Vulgarisation au public
Beaucoup d’espèces et notamment des vélelles, cette espèce qui ressemble à une méduse et qui se déplace au moyen du vent, faisant voile de son corps. Ces pélagiques profitent de la canicule sous-marine qui tend à s'installer en Méditerranée, dans une mer à 21 degrés du côté de l’Espagne, alors que la baie d’Aigues-Mortes est à 16 degrés aujourd’hui.
Vélelles qui pourraient débarquer bientôt sur les côtes françaises, d'après les médiatrices scientifiques. « C’est une aventure merveilleuse, nous étions cinq en moyenne sur le bateau qui comprend quatre cabines, nous nous sommes relayés par équipes d’une semaine. Nous avons observé une grande diversité de poissons et d’oiseaux. Un banc de barracudas, des dauphins, des puffins, et bien sûr des goélands », indiquent Chloé et Cannelle, qui ont consigné les photos, les quantités et les noms de chaque espèce observée.
Chute des stocks
Avant un inventaire détaillé et scientifique des études réalisées en Méditerranée, les premières constatations ne sont pas particulièrement optimistes. « Nous avons repéré beaucoup d’espèces différentes, mais malheureusement en nombre très restreint. Excepté dans les Aires marines protégées comme celle explorée du côté de la Turquie ou sur le plateau continental espagnol et notamment sur un spot particulier. En dehors de certaines zones, la quantité de poisson reste particulièrement faible. La diminution des stocks s'est effondrée en 30 ans. Il y a toujours des requins, par exemple, mais de moins en moins. Tous ces effectifs sont très écrasés », indique Jean-Marc Groul, le patron du Seaquarium qui déplore une diminution des stocks de poisson de 80 % en 30 ans, mais qui souhaite analyser plus dans le détail les données collectées dans les jours à venir.
Pédagogie
Par cette étude, l'expédition Cercle Aventure Méditerranée du Seaquarium vise à approfondir la conservation de ces précieux écosystèmes marins par la création d’outils pédagogiques. Après analyse, les résultats seront expliqués au public de l'établissement gardois.
Prochaine étape, les îles Columbretes. Situé au large des côtes de la province de Castellón, cet archipel d'origine volcanique abrite une biodiversité exceptionnelle.