Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 01.06.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 1322 fois

FAIT DU JOUR Les ruisseaux couverts cévenols les plus dangereux sont en fin de diagnostic

Devant le ruisseau couvert de Rochessadoule aval

- François Desmeures

Le diagnostic des plus dangereux parmi les 30 kilomètres recensés de ruisseaux couverts, issus de l'exploitation minière, est proche de la fin. Le syndicat intercommunal, créé en 2019 avec sept communes, en a accueilli quatre de plus depuis, sur les quinze concernées par la problématique. Reste maintenant à déterminer ce qui sera fait, souvent une sécurisation des lieux, parfois une déconstruction complète, pour remettre à l'air libre ces ruisseaux dont les chapes s'usent. 

Henri Chalvidan et Aurélie Génolher au débouché du ruisseau Rochessadoule aval • François Desmeures

C'est pour vérifier l'utilisation de près de 80 000 € de subventions de la région Occitanie que la vice-présidente de la commission eau et risques naturels, Aurélie Génolher, est venue rencontrer Henri Chalvidan, maire de Robiac-Rochessadoule et président du SIVU des Ruisseaux couverts. Avant une petite visite sur le terrain, pour que la conseillère régionale se rende compte de la problématique, Henri Chalvidan lui a fait un point de la situation depuis l'effondrement d'un des ruisseaux couverts de sa commune, sur environ vingt mètres de diamètre et huit de profondeur. Des ruisseaux recouverts d'une voûte et de remblais, lors de l'exploitation minière, afin de créer des plateformes, des espaces plus vastes que ce que permettaient les vallées encaissées. Et sur lesquels, bien souvent, on a bâti.

"En 2012, ce sont 80 personnes, âgées, qui ne pouvaient plus se déplacer que par une piste", rapelle Henri Chalvidan, tout en se réjouissant de n'avoir pas compté de cadavre alors que l'effondrement a eu lieu sous des terrains de sport de la commune, à Rochessadoule. Malgré les aides de l'État, la commune a tout de même dû mettre 250 000 € de sa poche pour rendre les lieux praticables. Le syndicat intercommunal à vocation unique (SIVU) des ruisseaux couverts a été créé en 2019, à l'incitation du sous-préfet d'Alès d'alors. 

François Desmeures

"Depuis, des étudiants de l'école des Mines sont venus, on est allés à Lyon rencontrer des bureaux d'étude, les ruisseaux couverts ont été modélisés en 3D, etc.", détaille Henri Chalvidan. Sur la quinzaine de communes concernées, onze ont finalement adhéré, dont le poids lourd La Grand'Combe récemment, après des années d'hésitation. "Mais le sous-préfet avait dit : seuls ceux qui entreront dans le syndicat seront aidés", précise le président du SIVU, sous une forme de donnant-donnant, les communes membres acceptant de financer 20 % des travaux. 

"Si j'avais mis 250 000 € dans l'embellissement de la commune, je serais réélu immédiatement"

Henri Chalvidan, maire de Robiac-Rochessadoule

"C'est sûr que si j'avais mis 250 000 € dans l'embellissement de la commune, je serais réélu immédiatement", sourit le maire de Robiac-Rochessadoule, conscient que ce qui est dépensé pour la sécurité des habitants n'est pas forcément porteur électoralement. Mais il faut le faire. "On est partis sur un cadre PAPI (programme d'actions de prévention des inondations), précise Henri Chalvidan, qui nécessite un PEP (programme d'études préalables). Il nous faut aller dans le sens de l'État parce toutes nos communes sont plus pauvres les unes que les autres", confie-t-il. 

Le camping de La Valette a été fermé après l'effondrement du ruisseau couvert de Rochessadoule amont, le ruisseau couvert de la Valette passe justement sous la piscine • François Desmeures

"On a sélectionné les ruisseaux les plus dangereux pour les diagnostics et les relevés 3D. On classe en hiérarchie des risques." Des diagnostics qui seront disponibles fin juin "pour ceux de la phase 1, les plus dangereux". Un site Internet très bien documenté (*) renseigne sur ce qui a déjà été fait, commune par commune. "On est actuellement en négociation avec l'établissement de bassin, ABCèze, pour équiper certains ruisseaux de pièges à embâcles", précise Henri Chalvidan à Aurélie Génolher, lors de la visite.

Mais pour cela, de nouvelles études sont nécessaires. Henri Chalvidan est rompu à la chose et ne paraît pas proche de lâcher l'affaire, alors même que les premiers travaux pourraient être lancés. Et, même s'il devait ne pas se représenter en 2026, il serait là pour rappeler à son successeur qu'il est indispensable de poursuivre le combat, alors que l'effondrement reste la première menace, avant même les crues, alors que les ruisseaux semblent avoir été majoritairement bien calibrés pour cela. 

(*) Site internet à retrouver ici

François Desmeures

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