FAIT DU JOUR Stéphane Gilli (Paris FC) : "C'est triste de voir où en est le Nîmes Olympique"
Stéphane Gilli est l'entraîneur du Paris FC (Ligue 2), qui se prépare à affronter l'OAC, ce samedi à 15h30 en 32e de finale de Coupe de France. À l'approche du choc, le coach de 49 ans s'est confié sur ses origines gardoises, son envie d'entraîner un jour, son club de cœur, le Nîmes Olympique mais aussi sur l'état actuel de son équipe et de l'Olympique Alès en Cévennes.
Objectif Gard : Cet après-midi, vous affrontez l'Olympique Alès en Cévennes en 32e de Coupe de France, un coin que vous connaissez bien puisque vous êtes né à Ganges, à 50km d’Alès. Qu’est-ce que ça représente pour vous de venir jouer à Pibarot ?
Stéphane Gilli : Je suis né à Ganges mais j'ai toujours vécu à Nîmes et ça fait toujours plaisir de jouer dans sa région. Car il y aura la famille, les amis, surtout quand on a été éloigné puisqu'aujourd'hui je suis sur Paris, avant j'étais au Maroc, donc revenir dans la région c'est toujours bien. Maintenant cela reste un match de compétition, on sait qu'à Pibarot, il va y avoir du monde et ça va être un match compliqué.
C'est un stade que vous avez l'air de bien connaître, vous y avez déjà joué ?
Oui, une fois, je crois. Mais je connais bien le stade. Lorsque l'OAC était en Ligue 2 c'est vrai qu'il y avait beaucoup de monde. Je pense que pour ce match il y aura une belle affluence, ça va être un peu le match de gala alors je pense que les tribunes de Pibarot seront bien remplies.
Vous avez fait vos débuts à Nîmes, puis Vergèze notamment. Racontez-nous vos passages dans ces clubs gardois et l'expérience que vous en tirez ?
Jeune, j'ai longtemps joué au Chemin-Bas-d'Avignon, après je suis parti au centre de formation du Nîmes Olympique où j'ai passé trois ans. J'ai commencé à entraîner jeune ensuite. J'ai passé mes diplômes d'entraîneur avec, à l'époque, Mécha Baždarević*. On a commencé les diplômes ensemble quand il était à Nîmes. Ensuite je suis parti à Vergèze avec Bernard Blaquart où j'ai fait deux saisons. Ensuite, Lunel, où j'ai suivi Bernard Blaquart. Puis j'ai commencé ma carrière d'entraîneur. Ce sont des bons souvenirs. À Nîmes c'était bien, c'était professionnel. Ensuite je suis parti à Vergèze, c'était pour le projet sportif mais on était surtout une bande de potes. On avait une belle équipe, il y avait Laurent Adams, David Brockers et beaucoup d'anciens professionnels. Pour la plupart, on s'est suivi à Lunel avec Richard Goyet, Grégory Meilhac, qui sont des amis aujourd'hui, donc ce sont de très bons souvenirs.
En tant que Nîmois, quel regard portez-vous sur le Nîmes Olympique ?
C'est triste de voir où en est le Nîmes Olympique aujourd'hui, surtout quand on sait que ce qui caractérise le NO, c'est la ferveur de son public ! Nîmes c'était quand même une identité, avec un grand public. Et aujourd'hui, de voir les matchs dans un stade quasiment vide, c'est triste. Après je ne suis pas à l'intérieur du club, je lis et regarde ce qu'il se fait mais quoi qu'il en soit c'est dommageable pour tout le monde, pour le club, pour la ville, les supporters et les joueurs parce que l'on sait que c'est compliqué de jouer dans une atmosphère comme celle-ci. Je pense que tout le monde est perdant. Ça se voit un peu sur les résultats. C'est vrai que l'on parle souvent du douzième homme et moi je me souviens d'une époque où on avait éliminé Monaco aux Costières, avant de perdre contre Lorient en demi-finale de Coupe de France. Et si on avait joué Monaco devant 700 personnes je ne pense pas que l'on serait passé. Le stade des Costières était plein. Le public nîmois amène un supplément d'âme.
C'est un club que vous aimeriez entraîner un jour, le Nîmes OIympique ?
Oui, je ne vais pas dire que je ne veux pas entraîner Nîmes. Ce n'est, par contre, pas une de mes priorités, je n'ai jamais essayé ou forcé pour entraîner à Nîmes. L'an dernier par exemple, je n'ai pas travaillé, j'ai fait mon diplôme et mon fils jouait à Nîmes en U16, j'allais voir tous les entraînements mais je n'ai jamais essayé de pousser ou faire quoi que ce soit. Mais pourquoi pas ?
Entraîner le Nîmes Olympique ? Je ne vais pas dire que je ne veux pas entraîner Nîmes. [...] Pourquoi pas.
Stéphane Gilli
En tant qu’entraîneur aujourd’hui d’un club de région parisienne, quelles valeurs et quels principes appliquez-vous de votre carrière ici dans le Gard ?
Il y a le dépassement de soi et même je dirais au niveau de l'état d'esprit, de l'ambiance. C'est vrai que l'on aime bien chambrer dans le Sud, et il y a Julien Lopez, qui est Marseillais, Ilan Kebbal, qui est Marseillais aussi, mon adjoint Armand Sène, qui est de Lunel. On amène pas seulement ce chambrage, mais cette manière aussi de faire passer des messages, de la bonne humeur, de taquiner les joueurs et faire vivre le groupe avec cette spécificité du sud de la France. Nous avons eu un début de saison assez compliqué et c'est vrai que l'on a toujours gardé cette bonhomie malgré les résultats.
Qu’est-ce que représente pour vous la Coupe de France ?
J'ai eu deux épopées, celle dont je parlais précédemment avec le Nîmes Olympique où on a perdu en demi-finale à Lorient. C'était un regret de ne pas avoir atteint la finale. Et la deuxième c'était avec Grenoble, où, pareil, on perd en demi-finale, chez nous, contre Rennes (le 21 avril 2009, défaite 0-1, NDLR) et de ne pas arriver au Stade de France c'est frustant. Aller au moins une fois en finale, ça aurait été quelque chose de marquant et d'exceptionnel. Mais pour le moment je n'ai pas eu cette chance. Ce sont de belles épopées mais avec un goût amer.
"Face à Alès, je vais mettre l'équipe la plus compétitive"
Au vu de votre situation en Ligue 2, êtes vous pleinement concentré sur le top 5 que vous visez en championnat ou sur la Coupe de France ?
On a eu un début de saison difficile avec une vingtaine de joueurs partis, treize arrivées, un changement de staff, un changement de projet de jeu, ça a mis du temps à se mettre en place. Puis on a eu énormément de blessés, ce qui fait que l'on a dû composer, souvent, pour trouver un onze. Les objectifs du club sont, à court ou moyen terme, d'essayer d'accéder à la Ligue 1. Aujourd'hui l'objectif est le même : d'être le plus haut possible et essayer de chercher ce top 5. Mais concernant la Coupe, c'est ce que je dis à mes joueurs depuis la reprise, l'objectif est de se qualifier et aller au tour suivant. On ne va pas la mettre de côté. Face à Alès je vais mettre l'équipe la plus compétitive, je ne vais pas faire tourner. C'est un match de reprise, qui arrive après la trêve hivernale, cela va permettre de remettre en place notre système de jeu, de retravailler notre projet et notre animation.
Il n'y a pas de matchs amicaux. Nous sommes des compétiteurs et la Coupe de France nous la jouons pour aller le plus loin possible.
Stéphane Gilli
Comment percevez-vous le niveau de l’OAC et quelles seraient les clés pour sortir vainqueur de ce 32e de finale face à une équipe de N2, venue notamment à bout de Martigues au tour précédent ?
Déjà, nous avons eu deux tours précédents contre des équipes de R1, la première dans la région parisienne, Villejuif, où en étant objectif, on est pas loin de prendre 3 buts à 1. Les joueurs l'emportent lors de la séance de tirs aux buts. Puis un deuxième match, contre une R1 de La Réunion, Saint-Denis, où on a davantage maîtrisé notre match, mais pareil ça a été difficile. Là, on tombe contre Alès, une N2 en difficulté un peu en championnat, c'est une équipe qui a marqué 14 buts, qui en a pris 25, donc qui encaisse pas mal. Elle a du mal à gagner chez elle. J'ai préparé ce match comme si c'était une Ligue 2, nous avons fait de la vidéo mercredi, de leur animation défensive et offensive. Nous avons regardé plusieurs matchs de cette équipe, notamment en championnat, mais au tour précédent contre Martigues, nous avons vu une toute autre équipe d'Alès, avec un tout autre visage. Les joueurs seront transcendés c'est certain. Sur un match de Coupe de France il n'y a pas de vérité.
Quelle va être la clé du match selon vous ?
Nous savons qu'en Coupe les niveaux se nivellent, c'est surtout l'état d'esprit, l'engagement et la volonté qui comptent. Sur l'aspect athlétique, il faut être aussi performant que l'adversaire. Pour Alès c'est le match de l'année. Enfin, s'ils passent ce tour, il peut y en avoir un autre de match de l'année bien sûr, mais ce que je veux dire c'est qu'au niveau de la motivation, de l'implication et de l'intensité, les joueurs en face vont être à 200 %. Dès la première minute il faudra être concentré et gagner la bataille au niveau des duels, puis mettre notre jeu en place. On est une équipe qui joue, qui ressort, qui aime avoir la possession, donc on ne va pas changer cela.
Dans quelle forme est votre équipe aujourd’hui ?
Depuis le reprise j'ai l'impression que l'on ne s'est pas arrêté. Le groupe est revenu avec la même volonté, les mêmes ambitions et le même état d'esprit. Je le dit souvent mais j'ai la chance d'avoir un groupe vraiment exceptionnel, dans l'investissement, et dans tout ce que l'on met en place à l'entraînement, ils sont très réceptifs et je pense que d'avoir eu un début de saison compliqué ça aide, on a pas envie de retomber dans cela. Commencer l'année par une qualification pour bien entamer le premier match de championnat face à Annecy.
Informations
Le 32e de finale de Coupe de France, OAC - Paris FC, se jouera ce samedi à 15h15 et sera à suivre en Live Multiplex, sur Objectif Gard.
*Mécha Baždarević est un ancien joueur du Nîmes Olympique de 1996 à 1997, avec qui Stéphane Gilli a collaboré en tant qu'entraîneur adjoint à Istres, l'ES Sahel, Al-Wakrah, Grenoble, Sochaux, l'équipe nationale de la Bosnie-Herzégovine puis au Paris FC.
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