Ce mardi matin, sous un ciel automnal, Christophe Rivenq, maire d’Alès et président d’Alès Agglomération, a coupé le ruban du nouveau centre de valorisation multi-flux de Saint-Hilaire-de-Brethmas. Un équipement "rare en France", selon ses mots, qui marque une rupture avec les anciennes déchèteries du territoire.
Un centre "moderne, fonctionnel et autonome"
Avec 6 500 m² de surface, 17 quais de dépôt et une recyclerie, pour un budget de 3,5 millions d’euros, entièrement financés par la collectivité, le site remplace l’ancienne déchèterie du Mas d’Hours, fermée définitivement le 2 novembre après 30 ans de service. "On passe d’un équipement obsolète à un centre qui répond aux enjeux d’aujourd’hui", a souligné Christophe Rivenq.
Autonomie électrique grâce à des panneaux photovoltaïques, circulation en boucle pour éviter les embouteillages, dépôt à niveau pour faciliter l’accès aux usagers : le centre a été pensé pour accueillir jusqu’à 18 types de déchets, du bois aux déchets électriques, en passant par les textiles et les gravats. "Ici, tout est trié, valorisé ou recyclé. Rien ne part en décharge sans raison", a insisté le président de l’Agglomération.
Un enjeu économique et écologique
La gestion des déchets coûte 26 millions d’euros par an à Alès Agglomération – un quart du budget de fonctionnement. "Chaque année, on jette littéralement un quart de nos recettes à la poubelle", a martelé Christophe Rivenq, rappelant que la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) ne couvre que 21 millions d’euros des dépenses. "Il manque 5 millions. Ça ne peut plus durer."
La solution donc trouvée par les élus ? Mieux trier. Selon les calculs de la collectivité, si 100 % des déchets étaient triés, l’Agglomération pourrait économiser jusqu’à 10 millions d’euros – entre recettes supplémentaires (via les éco-organismes) et réductions des coûts de traitement. "Moins de déchets en décharge, c’est moins de taxes pour les citoyens", a résumé Rivenq, évoquant une possible baisse de 15 à 20 % de la TEOM si les objectifs sont atteints.
Un projet qui a divisé… avant de fédérer
L’implantation du centre n’a pas été sans tensions locales. Jean-Michel Perret, maire de Saint-Hilaire-de-Brethmas, qui accueille ce nouvel espace sur sa commune, a raconté avec humour les coups de fil reçus, y compris du directeur de cabinet du Premier ministre de l’époque, voisin et inquiet des nuisances potentielles. "On nous a dit : ‘Tu vas faire quoi ? Ça va puer, ça va attirer les rats !’". Cette fois-ci, pas de référendum, mais une réunion publique et l’ajout d’un rond-point pour sécuriser l’accès, qui a permis de convaincre les riverains.
"Au final, c’est un équipement qui va servir à tous : les habitants, les commerçants, et même les artisans", a salué Jean-Michel Perret, soulignant que la déchetterie sera ouverte aux particuliers (sur présentation d’une carte d’accès, délivrée gratuitement) mais interdite aux professionnels, sauf exceptions.
"Ce centre, c’est l’avenir. Moins de gaspillage, plus de recyclage et des économies pour tous", a conclu Christophe Rivenq, avant d’inviter les élus et la presse à une visite guidée des lieux. Entre les bennes à gravats, les zones de réemploi et les panneaux explicatifs, le message est clair : "Trier, c’est gagner."
Pour aller plus loin
- Horaires :
- Mardi, mercredi, vendredi, samedi : 8h-15h (été) / 9h-16h (hiver)
- Jeudi et dimanche : 9h-12h toute l’année
- Fermeture : lundi et jours fériés
- Accès : 1 m³ max par jour et par personne (sauf déchets verts, illimités dans certaines déchèteries).
- Interdiction : véhicules > 3,5 tonnes et professionnels (sauf dérogations).
- Adresse : 1870, ancienne route de Nîmes, 30560 Saint-Hilaire-de-Brethmas
- Site d’Alès Agglomération : www.ales-agglo.fr