Ils trônent fièrement dans le centre technique municipal, les 12 chars sont prêts pour la traditionnelle pégoulade de la feria de Nîmes. Ce grand défilé, qui réunit des milliers de personnes, se déroulera sur les grands boulevards de l’Écusson le jeudi 5 juin à 20h30. Cette année, il n’ouvrira pas le bal, car les festivités débutent dès le mercredi avec notamment un roussataïo, le lâcher de chevaux.

Pour cette feria de Pentecôte, la Ville, qui alloue un budget de 150 000 euros, a souhaité rendre hommage aux plus grands peintres de l’histoire. Didier Momper, régisseur de la pégoulade et ses équipes ont sélectionné une vingtaine de tableaux. Le maire Jean-Paul Fournier et son adjoint aux festivités Frédéric Pastor ont arrêté leur choix sur 12 créations mettant à l’honneur 11 artistes : Frida Kahlo (deux chars), Banksy, Andy Warhol, Eugène Delacroix, Giuseppe Arcimboldo, René Magritte, Vincent Van Vogh, Niki de Saint-Phalle, Salvador Dali, Joan Miro et Gustav Klimt.

"On avait un petit peu honte"

Pour la plupart, les décors sont un mélange de plusieurs œuvres. Pour Warhol, c’est le portrait de Marilyn Monroe qui est mis en évidence. « Le plus compliqué, c'était de donner de la dimension, de la grandeur et la profondeur à ces œuvres », explique Didier Momper qui doit respecter des contraintes de taille, de poids et de largeur. Pas plus de trois mètres de large pour pouvoir sortir du hangar et accéder au centre-ville sans souci. Ce défilé est l’événement familial par excellence de la feria où les familles attendent pendant de longues minutes pour apercevoir ces œuvres vivantes.

Une pégoulade qui se veut de plus en plus écologique. « C’est une pégoulade vertueuse, électrique et recyclée. On avait un petit peu honte ces dernières années de voir sortir nos plateaux de bus thermiques polluants au milieu de cet engouement familial. Ce n’est plus le cas », tient à souligner Frédéric Pastor qui a une préférence pour le char d’Arcimboldo, « on le verra de loin », salue-t-il. C’est la troisième édition que la tractation des chars est tout électrique. « On a encore recours à des groupes électrogènes pour alimenter le son et la lumière. Petit à petit, on les remplace par des batteries super performantes, mais qui coûtent très chères. D'ici un an ou deux, il n’y aura plus du tout de thermique, même au niveau de l’alimentation », complètent les équipes des services techniques de la municipalité qui s’efforcent aussi de supprimer au maximum le polystyrène.

"C’est l’événement phare de l’année"

La pégoulade ce sont les chars sublimés par les plus de 400 danseurs présents au sol pour rendre ce tableau vivant au rythme de la musique. Parmi les participants, les majorettes des Arènoises de Nîmes et celles des Motivettes à Caissargues. Âgées de 6 à 70 ans, elles sont 35 majorettes, bâtons en main, à se produire en centre-ville. « Pour nous, c'est l’événement phare de l’année, souligne Sandy Sachy, la présidente des Arénoises, on n’a pas beaucoup de représentations sur Nîmes, c’est une vraie mise en lumière. On s’y prépare depuis le mois de mars. »

Trouver la musique, élaborer la chorégraphie et préparer les costumes, le travail est immense pour être au top le jour j à raison de deux entraînements par semaine. « On est prêtes ! », assure Sandy à 10 jours de l’événement. Surtout que pour les Arénoises, qui fêtent leurs 10 ans cette année et une cinquième participation consécutive à la pégoulade, la pression est plus forte, car elles sont en tête du cortège. Elles auront pour mission d’accompagner le char dédié à Joan Miro. « Parfois les plus jeunes ont un peu honte parce qu'elles se disent que les copains de l’école vont les voir, mais on les rassure », conclut Sandy. Un juste coup de projecteur pour ces majorettes qui vont danser devant toute la ville, et ce, encore pour longtemps.