Cette année, les organisateurs ont choisi de mettre à l’honneur la Corse, terre de figuiers comme le Gard. « Nous avons beaucoup de parallèles avec cette région : la vigne, l’olive, la châtaigne, et bien sûr la figue », rappelle le maire de Vézénobres, Sébastien Ombras. Et de souligner : « Cette fête est dédiée à notre village et à son histoire. Elle perpétue une tradition qui nous relie à d’autres pays ou régions. Après le Maroc, l’Égypte et l’Espagne, la Corse est aujourd’hui à l’honneur. »

Dans les allées, l’accent insulaire résonne. Charcuterie de caractère, fromages corses affinés, biscuits, confitures et vins parfumés attirent les visiteurs. « Avec ma fille Camille, nous produisons des figues dans un petit village de Corse, sans aucun produit chimique », confie Raphaëlle, venue présenter sa production. « La figue est un fruit riche, naturellement gourmand, mais qui peut aussi se transformer à l’infini : en liqueur, en vinaigre, en biscuit… »

La figue, fruit identitaire et méditerranéen

Les officiels présents n’ont pas manqué de rappeler l’importance de ce fruit pour Vézénobres et pour l’ensemble du bassin méditerranéen. « La figue est bien plus qu’un produit local », insiste Christophe Rivenq, président d’Alès Agglomération. « Elle est un symbole qui unit la Méditerranée. Au-delà de ses qualités gustatives, elle nous relie aux peuples du sud, du nord, de l’est et de l’ouest. C’est un fruit culturel et identitaire. »

Un héritage que Liliane Allemand, présidente de l’association "Site remarquable du goût, Figues de Vézénobres", raconte avec passion : « La figue est le fruit principal du village. Historiquement, ce sont les femmes qui ont porté cette économie. Relancer la fête en 1997, après avoir retrouvé la trace d’une fête ancienne, c’était redonner vie à une tradition. Le succès populaire a été immédiat. »

Entre tradition et avenir

Si la fête se nourrit d’histoire, elle se tourne aussi vers l’avenir. « Le réchauffement climatique change nos cultures », explique une productrice corse. « Mais la figue s’adapte » Un message qui résonne alors que chercheurs et agriculteurs multiplient les échanges autour du développement de la filière.

Au programme du week-end, les visiteurs peuvent découvrir le verger conservatoire et ses 1 000 figuiers, participer à des ateliers de reconnaissance des variétés, assister à des conférences sur la gemmothérapie ou encore profiter de balades contées dans le village.

Un moment de convivialité

Le point d’orgue de la journée s’est déroulé samedi soir, lors d’un dîner-concert qui a réuni plusieurs dizaines de convives autour d’un menu typiquement corse : charcuterie de la Casinca, veau aux olives à la bastiaise, fromages et confiture de figues, moelleux à la châtaigne. Sur scène, les voix de Batti Profizi et Richard Romani ont empli la nuit de polyphonies corses et de chants du monde, dans une ambiance chaleureuse.

Entre patrimoine, gastronomie et rencontres, les Jours de figues rappellent qu’à Vézénobres, la figue n’est pas seulement un fruit : elle est mémoire, fierté et promesse d’avenir.