Publié il y a 1 h - Mise à jour le 17.12.2025 - Anthony Maurin - 4 min  - vu 86 fois

FAIT DU SOIR Le train se (re)met-il en marche ?

SNCF Région Occitanie (Photo Anthony Maurin)

La Région Occitanie (Photo Anthony Maurin)

Face à la dégradation du service, et sur demande de Carole Delga, la SNCF a présenté un plan d’urgence pour l’Occitanie. Plus d’humain, de technique, de robustesse et d’information aux voyageurs.

SNCF Occitanie Région
SNCF et Région Occitanie 

L’Occitanie est un petit pays. D’un bout à l’autre, il est parcouru de territoires changeants, divers et variés. Métropoles, sites naturels sauvegardés, montagnes, plaines, paysages accidentés ou plats, tempêtes et déserts…

La richesse éternelle de l’Occitanie est aussi son premier défi si elle veut rester connectée et unie. Le train permet de désenclaver les plus éloignés, de transporter les plus ordonnés et de desservir les amateurs de voyage partagé.

La France a, peu à peu, abandonné sa belle carte ferroviaire mais dans une région comme la nôtre elle a encore de beaux jours devant elle ! 60 % de la population française à plus de quatre heures de Paris en train réside en Occitanie.

carole delga jean-luc gibelin train
La présidente de la région Occitanie, Carole Delga, avec son vice-président délégué aux Transports, Jean-Luc Gibelin, lors de l'inauguration de la ligne de train rive droite du Rhône, le 28 août 2022. • photo Marie Meunier

D’ailleurs et dans un contexte de forte dégradation de la qualité de service des trains régionaux, Carole Delga, présidente de la Région, avait alerté Jean Castex, président directeur général de la SNCF. La présidente a demandé la mise en œuvre d’un plan d’urgence assorti d’actions immédiates. Elle veut aussi avoir des objectifs clairs et un pilotage renforcé permettant d’améliorer rapidement la ponctualité, la fiabilité et les conditions d’exploitation du réseau ferré.

Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des transports et membre du groupe communiste républicain et citoyen, débute. « Il y a eu une accumulation, en octobre et novembre, à la fois d’événement lié au réseau mais aussi des événements liés à la qualité de l’offre. C’était inacceptable pour la Région donc la présidente a demandé à la SNCF de réagir. »

Le réseau s’étend sur 2 600 km dont 1 400 km de lignes de desserte fine du territoire. Un exemple des problèmes ? La ponctualité des trains régionaux, déjà insuffisante en 2024 (88,3 % des trains à l’heure), a poursuivi sa baisse en 2025 pour atteindre 86,7 % sur les onze premiers mois, et même 80,7 % en novembre, très loin de l’objectif annuel de 90,7 % fixé par la Région à la SNCF. Cela représente près d’un train sur cinq en retard.

La Région au coeur du rail (Photo Laurent Boutonnet).

Et l’élu de poursuivre, « Notre Région a besoin d’être aidée de manière spécifique puisque nous avons toutes ces difficultés que d’autres Régions n’ont pas. Passages à niveau, kilomètres de voies à sens uniques, expositions aux aléas climatique, démographie positive... Et notre Région est toujours enclavée, loin de Paris. Jean Castex a répondu. »

En réponse, la SNCF présente une première série d’actions pour améliorer la qualité du service ferroviaire.

SNCF Réseau mobilise ainsi 60 millions d’euros sur trois ans (dont 20 millions d’euros dès l’an prochain, +25 %) pour renforcer la maintenance et la fiabilité de l’infrastructure en Occitanie, tandis que SNCF Voyageurs engage plus de deux millions d’euros supplémentaires pour améliorer la fiabilité du matériel, l’organisation de l’exploitation et l’information des voyageurs.

La gare de Nîmes/Saint-Césaire
La gare de Nîmes/Saint-Césaire est située sur l'axe Tarascon-Sète • (Photo : Coralie Mollaret)

Avec l’objectif de remettre en 2026 150 trains à l’heure chaque mois, et 270 en 2028. Carole Delga salue cette réaction mais reste attentive à la situation. « La Région restera très vigilante quant à leur mise en œuvre effective, à l’utilisation des moyens annoncés et surtout aux résultats obtenus. Ces engagements constituent une première étape, qui devra être complétée et amplifiée pour produire des améliorations durables. Ce sont bien les résultats concrets, dans les prochaines semaines, qui permettront d’en juger. »

Catherine Trevet, directrice régionale de SNCF Réseau a évoqué le fait que les trains arrivaient à l’heure côté Languedoc-Roussillon mais que du côté Midi-Pyrénées cela posait problème. C’est plutôt sur cette partie que les renforts et les chantiers sont prévus. « C’est un plan d’action ambitieux, nous déployons 80 % de ce plan lors des deux premières années pour aller au plus vite ! »

Les trains ne seront pas bondés (Photo Anthony Maurin).

De nombreux passages à niveaux seront supprimés, des travaux seront effectués pour gagner du temps de voyage, les zones plus impactées par la malveillance et de vandalisme seront sécurisées.

Gaël Barbier, directeur régional de SNCF Voyageurs, poursuit. « Je suis régulièrement sur le terrain mais plus encore ces dernières semaines. La situation est difficile sur certaines lignes, je comprends l’exaspération, dans certains cas. Nous voulons améliorer la situation malgré le contexte car nous avons, en Occitanie, la plus grosse croissance du trafic voyageurs. » Plus d’humain, plus de technique, plus de robustesse et plus d’information aux voyageurs, voilà ce que vise le groupe.

Un objectif de -1,5 % de la part de l’infrastructure dans les retards de trains à l’ouest de l’Occitanie d’ici 2028 (3,2 contre 4,7 aujourd’hui), dont -0,5 % dès 2026.

SNCF Région Occitanie (Photo Anthony Maurin)
La Région Occitanie (Photo Anthony Maurin)

Un objectif de -25 % des incidents relevant de SNCF Voyageurs en 2026, soit un gain de 0,85 point sur les 3,4 % d’irrégularité actuellement imputables aux causes de SNCF Voyageurs.

Pour les travaux de la ligne Saint-Césaire-Le Grau, on ajoute 2,2 millions d’euros et pour celle entre Nîmes et Alès, 4,2 millions d’euros !

« Sauver le réseau ferré français, c’est garantir l’égalité des territoires et réussir demain la transition écologique. La Région Occitanie y est pleinement engagée, avec une seule boussole : l’intérêt des usagers et la qualité du service public » ajoute Carole Delga qui relève tout de même que « Ce plan d’action est un inventaire exhaustif des causes des retards. Il y aura un mois d’abonnement gratuit pour les abonnés et deux mois pour les plus impactés par ces retards. »

Photo d'illustration

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