Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 02.11.2022 - stephanie-marin - 2 min  - vu 740 fois

FAIT DU SOIR Les "histoires-portraits" de Christophe Loiseau ne laissent pas de glace

Lors de la prise de vue de la version de Christophe Loiseau de l'oeuvre "Judith et Holopherne" du Caravage. (Photo : T.N.)

Avant l'exposition finale prévue à l'automne 2023, le photographe Christophe Loiseau présente ses premières réalisations très largement inspirées de l'oeuvre du célèbre peintre italien Il Caravaggio, au théâtre de Nîmes jusqu'au 26 novembre.

Le photographe Christophe Loiseau et quelques-uns des participants au projet "histoires-portraits" au théâtre de Nîmes. (Photo : T.N.)

Christophe Loiseau alterne depuis vingt ans des projets photographiques commandés par des institutions, des théâtres, des collectivités et un travail de vidéaste. Cette première étape de ce travail intitulé "Hors champ de la lumière" co-produit par le théâtre de Nîmes (*) qui s'étendra sur deux années, a eu lieu entre le mois d'octobre 2021 et juin 2022.

La reproduction de l'oeuvre Les Tricheurs du Caravage. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

Comme il l'avait fait en 2017, le photographe lillois s'est associé à la Fondation Abbé Pierre et la pension de famille SPAP (société protestante des amis des pauvres) Lumière et vie de Nîmes pour réaliser une nouvelle série de ses "histoires-portraits" inspirée de l'oeuvre du Caravage. Inspirée car "je ne souhaite pas reproduire les toiles initiales, explique-t-il dans sa note d'intention. Avec les participants, nous imaginerons ensemble de nouvelles images, en nous appuyant à chaque fois sur un élément d'un tableau, une situation, une lumière, un personnage."

Lors de la séance de prises de vue pour l'interprétation de l'oeuvre du Caravage, Les Tricheurs. (Photo : T.N.) • CHRISTOPHE LOISEAU

Une quinzaine de pensionnaires se sont portés volontaires, ainsi que d'autres modèles amateurs venant de tous horizons. "La mixité est au cœur de ce projet, chacun s'implique, chacun est moteur de ce travail, tout le monde est au même niveau", explique Adèle Brouard, chargée des relations avec le public au théâtre de Nîmes.

"Rendre l'art accessible à tous, de lever les barrières, les préjugés"

Car il ne s'agit pas seulement de poser devant l'objectif du photographe, seul maître du processus. Bien au contraire, pour chaque oeuvre désignée comme source d'inspiration découle un travail préparatoire d'analyse de la lumière, de la posture, des costumes. "Cela permet aussi de rendre l'art accessible à tous, de lever les barrières, les préjugés", ajoute Adèle Brouard. Les pensionnaires de la maison Lumière et vie partiront à Rome dans le courant de ce mois de novembre pour découvrir les œuvres du Caravage.

La photo de Christophe Loiseau avec ses modèles amateurs, exposée au théâtre de Nîmes. (Photo : S.Ma/ObjectifGard)

Les premiers tirages de ces "histoire-portraits" sont visibles au théâtre de Nîmes. Six photographies de très grand format qui créent l'illusion d'un tableau. On retrouve les scènes des Tricheurs, du Garçon mordu par un lézard, du Souper à Emmaüs, le tout inscrit dans la contemporanéité. "Christophe Loiseau est un véritable artisan de la photographie", assure Adèle Brouard. Cette dernière en veut pour preuve, ce procédé astucieux qui donne de la matière à ses clichés, et notamment matière à réfléchir. Le photographe lillois a en effet placé ses portraits derrière des blocs de glace sur lesquels il a projeté des colorants. Une technique qui, malgré l'absence de l'épée, rend sa version de Judith et Holopherne bien plus violente que l'originale.

La Mise au tombeau et Narcisse seront les prochaines œuvres sur lesquelles Christophe Loiseau et ses modèles volontaires travailleront entre novembre et décembre. L'exposition finale est prévue dans le courant de l'automne 2023, pour l'heure le lieu n'est pas connu, mais une chose est sûre, ce sera à Nîmes.

Stéphanie Marin

*Avec le soutien du Fonds de dotation chœur à l’ouvrage, de la SPAP, de la Fondation Abbé Pierre, des bibliothèques de la ville de Nîmes, du ministère de la Culture / DRAC Occitanie.

Stéphanie Marin

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