À Nîmes, Alès, Bagnols, Arles ou encore Uzès, des dizaines de retraités se sont mobilisés contre les orientations budgétaires du gouvernement. « Cette fois, on a franchi un cap », affirme Patrick Lescure, de la CGT du Gard rhodanien, notamment avec le gel des pensions en 2026, mesure à laquelle le Premier ministre Sébastien Lecornu s’est dit prêt à renoncer, le gel de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées ou encore le doublement des franchises médicales, qui toucheraient mécaniquement plus les retraités que les actifs.
À Bagnols, 70 personnes ont répondu à l’appel de la CGT, le premier ici à ne concerner que les retraités, ce jeudi matin devant la Poste pour dénoncer « un budget qui ressemble fort à un doigt d’honneur fait aux retraités et aux actifs », lance Patrick Lescure, de la CGT du Gard rhodanien. Et le syndicaliste de mettre en regard les économies programmées sur les retraités et les « 211 milliards d’euros donnés chaque année aux entreprises sans aucun contrôle. »
Le syndicat dénonce le gel des pensions, la sous-indexation des retraites jusqu’à 2030, le gel de l’allocation de solidarité aux personnes âgées, « une mesure terrible, qui s’en prend aux plus pauvres des retraités », affirme Patrick Lescure, ou encore le doublement des franchises médicales, « une honte d’équilibrer un budget sur la maladie des gens ». Autant de mesures auxquelles la CGT appelle à renoncer, tout en augmentant les pensions de 10 %. Et Patrick Lescure de dénoncer « les vrais problèmes pour les retraités : l’accès à un médecin, à des spécialistes, à l’hôpital, les problèmes de mobilité. »
Et il prévient : si les retraités ne peuvent pas se mettre en grève dans les entreprises, ça va de soi, « 90 % des associations de notre bassin tournent sur l’implication des retraités. Si demain on appelle à la grève du militantisme associatif, le territoire s’arrête. »
À Nîmes, une petite centaine de personnes s'était rassemblée devant les arènes avant de se rendre devant la préfecture du Gard pour exprimer leur colère. Huit organisations syndicales et associations ont appelé à la mobilisation ce jeudi. Les revendications : contester les différents budgets en discussion à l'Assemblée nationale et avancer une contre-proposition. Les syndicats dénoncent un "budget des horreurs" avec une "agression sans commune mesure du pouvoir d'achat et des conditions de vie". Un communiqué commun des huit associations et syndicats a été lu par Jean-Pierre Serres, secrétaire section retraités cheminots CGT Nîmes : "Le projet de budget du gouvernement est une véritable déclaration de guerre à l'attention des travailleurs, des privés d'emploi, des jeunes et plus particulièrement des retraités." Et le même de conclure : "Nous n’acceptons pas le mépris de ce gouvernement."
À Alès, ce jeudi matin, plus d'une centaine de retraités se sont rassemblés devant la sous-préfecture d'Alès, sous une pluie fine, pour faire entendre leur colère et leurs revendications. Organisée par huit associations de retraités, dont la CGT, Solidaires et FSU, la manifestation visait à dénoncer la précarisation croissante des seniors. Les orateurs, parmi lesquels Gilbert Pucheral, responsable de la section locale des retraités CGT, ont rappelé l'importance de la mobilisation face à des politiques jugées injustes. S'ils ont tenté de rencontrer Émile Soumbo, le sous-préfet qui était absent, ils ont malgré tout exigé « la revalorisation de 10 % des pensions, le retour à la retraite à 60 ans, des mesures pour les petites retraites, ainsi que le maintien de l’abattement fiscal de 10 % ». Gilbert Pucheral a également fustigé le refus des autorités de recevoir les représentants des manifestants, soulignant l'urgence d'un dialogue social véritable.
Alain Martin, autre figure de la CGT à Alès, a dénoncé avec véhémence la gestion économique actuelle, accusant le gouvernement de favoriser les plus riches au détriment des retraités. Selon lui, « la dette publique est moins le résultat de dépenses excessives que d'un manque de recettes dû à des exonérations fiscales massives pour les grandes entreprises. » Il a critiqué la suppression de postes de fonctionnaires et le doublement des franchises médicales, qui fragilisent encore plus les plus vulnérables. Alain Martin a appelé à une mobilisation renforcée pour contester des choix budgétaires qu'il qualifie de régressifs et inéquitables. Le message des manifestants est clair : ils refusent de rester les oubliés des réformes et entendent défendre, coûte que coûte, leurs acquis sociaux.
À Arles, une cinquantaine de personnes s’est réunie ce jeudi matin, devant la sous-préfecture, répondant ainsi à l’appel des organisations syndicales, sauf Force ouvrière. Comme partout, les manifestants ont dénoncé « les mesures d’austérité » du projet de budget 2026. « Ces attaques visent directement les retraités, les malades et les classes populaires, pendant que les plus riches sont épargnés, a déclaré Anne Verrier, du collectif retraités de l'union locale CGT d'Arles. Mais la prise de conscience progresse, de plus en plus de citoyens refusent cette injustice sociale. » La mobilisation de ce jeudi 6 novembre est, d'après les syndicats, une première étape. Une journée d’étude pour les 80 ans de la Sécurité sociale aura lieu le jeudi 27 novembre à l’Union locale de la CGT d’Arles, en présence d’Emmanuel Defouloy, auteur d’Ambroise Croizat, Justice sociale et humanisme en héritage. « Ce sera l’occasion de construire ensemble un plan d’action à la hauteur des enjeux », a souligné Anne Verrier. Une délégation syndicale a été reçue par les services de la sous-préfecture à l’issue de la manifestation.
À Uzès, une vingtaine de membres, issus de la coordination territoriale de la CGT, se sont réunis devant la mairie pour manifester en faveur des droits syndicaux : « Nous soutenons nos camarades Jacques Martin et Gabriel Massot, tous deux agents territoriaux d’Uzès, militants de la première heure ». Frédéric Anselme, coordinateur des territoriaux du Gard, demande plus de reconnaissance : « Les camarades d’Uzès sont élus au comité social. Les cadres municipaux refusent des journées de formation. Ils sont porteurs d’un mandat mais ils ne peuvent pas défendre les droits des syndicats ni accompagner les agents. »
Avant d’expliquer plus en détails la raison de leur courroux : « En début d'année 2025, ça a commencé avec les décharges d'activité de service (DAS) à moitié acceptées : un jour par mois au lieu des deux jours demandés par la Coordination des Territoriaux du Gard pour Jacques et Gabriel. » Les membres syndicaux devraient être reçus lundi 10 novembre à 10h, par le maire Jean-Luc-Chapon, en mairie d’Uzès. Les discussions porteront sur l’attribution d’un local et le respect des heures syndicales.