Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 20.10.2020 - corentin-corger - 3 min  - vu 1089 fois

FAIT DU SOIR Pénurie de vaccin contre la grippe : "Ça nous rappelle le gel et les masques"

Thibaut Grangette, pharmacien à l'établissement situé à proximité de l'esplanade Charles-De-Gaulle à Nîmes (Photo Corentin Corger)

La tendance nationale se répercute sur le Gard : une semaine après le lancement de la campagne de vaccination, les pharmacies sont en pénurie de doses. Les pharmaciens attendent une deuxième livraison qui permettra à l'essentiel des personnes fragiles de pouvoir être vacciné d'ici mi-novembre.

"Tout ce que l'on avait, on l'a vendu", dixit Thibaut Grangette employé à la Grande Pharmacie de l'Esplanade située à Nîmes. Les 400 premiers vaccins contre la grippe qu'il a reçu sont partis en seulement trois jours. Une razzia attendue mais difficile de pouvoir répondre à cette forte demande car les commandes sont passées en janvier, époque où le covid-19 n'était pas encore devenu notre première préoccupation. Les pharmaciens ont donc commandé quasiment le même volume en se basant sur les chiffres de l'année dernière. Pour encaisser ce flux inédit, "si on avait eu la possibilité de commander plus, on l'aurait fait", poursuit-il.

Au total en France, les officines ont acheté 13 millions de doses et 2,6 millions ont été commandées par l'État qui, pour la première fois, a pris la précaution de constituer un stock. Un chiffre qui correspond à peu près à ce que représente la population dite fragile (15 millions) composée des personnes de plus de 65 ans, des diabétiques, asthmatiques ou encore les femmes enceintes. Les autorités sanitaires espèrent que 75% de ce public se fera vacciner contre seulement 47,8% l'an dernier.

Des listes d'attente

D'où la consigne nationale donnée aux établissements de servir en priorité les patients concernés munis du fameux bon délivré par la Sécurité sociale qui permet le remboursement du vaccin (coût de 12,19€ plus 6,30€ en cas de vaccination sur place). Thibaut attend désormais sa deuxième livraison d'environ 300 doses, prévue mi-novembre avec une liste d'attente déjà bien remplie "d'une centaine de personnes".

Environ la moitié des gens a désormais choisi de se faire vacciner directement à la pharmacie comme c'est possible depuis trois ans. Une tendance également ressentie par Guillaume Pierret, gérant de la Pharmacie des arènes.

Les pharmacies sont en pénurie de vaccin contre la grippe (Photo Corentin Corger)

Actuellement c'est des appels toute la journée pour savoir s'il reste des doses. Une situation déjà vue il y a à peine quelques mois au début de la crise sanitaire : "Ça nous rappelle le gel et les masques à l'époque du confinement, compare Thibaut. J'ai même refusé d'en donner à une cliente de Montélimar, même si elle avait le bon, pour privilégier ma clientèle habituelle locale", explique Guillaume qui lui aussi attend impatiemment la prochaine livraison après avoir vendu près de 300 vaccins et une rupture de stock actée dès le vendredi. Au total, ce sont près de 5 millions de vaccins délivrés sur la première semaine sur tout l'Hexagone. Du jamais vu.

10 000 morts par an

Le pharmacien des arènes avait anticipé cette pénurie en demandant à ses clients fidèles de venir dès le 13 octobre, premier jour de la campagne, pour être sûr d'être vacciné. Pour lui aussi, la liste d'attente est déjà bien fournie. La peur d'attraper la grippe en plus du covid-19 a donc poussé une grande majorité à se ruer en pharmacie pour obtenir le précieux sésame. Mais la tendance est que les Gardois qui en ont le plus besoin auront pour la plupart la possibilité d'être vacciné au vu de ce système de priorité mis en place.

Concernant Guillaume, s'il concède que cette large opération de vaccination une bonne chose il fait néanmoins remarquer avec le recul que c'est certainement l'année où les gens en auront le moins besoin, "avec les masques, le gel et bientôt le couvre-feu c'est peut-être moins grave si les gens ne sont pas vaccinés." Les mesures prises pour stopper la propagation du covid-19 seront donc aussi bénéfiques pour limiter la transmission du virus de la grippe qui s'étale généralement de décembre à février et est responsable chaque année d'environ 10 000 décès.

Corentin Corger

Corentin Corger

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio