Publié il y a 1 h - Mise à jour le 11.11.2025 - La rédaction - 10 min  - vu 75 fois

FAIT DU SOIR Une journée pour ne pas oublier le sacrifice des Poilus

Les anciens combattants portaient les drapeaux français.

- Photo : Norman Jardin.

Comme chaque année depuis 1920, la France a commémoré l’Armistice du 11 novembre 1918 et la fin de la Grande Guerre. Ce rendez-vous solennel permet de perpétuer la mémoire de la Première Guerre mondiale, de rendre hommage aux Poilus et d’y impliquer les jeunes générations.

À Nîmes 

À Nîmes, la cérémonie s’est déroulée, comme chaque année, au Monument aux morts du square du 11-Novembre. Ce sont d’abord les jeunes générations qui ont pris la parole. Ils étaient venus du lycée Hemingway pour lire un extrait de la déclaration de Georges Clemenceau, le 11 novembre 1918. Puis des lycéens de l’établissement Gaston-Darboux ont fait la lecture de la lettre d'un Poilu prénommé Jean-Claude, adressée à sa fiancée Ginette. Les collégiens d’Ada-Lovelace ont lu un court passage de Fragment de vie de Germaine Tillion.

Les jeunes générations ont pris part à la cérémonie.   • Photo : Norman Jardin.

Sur un ton plus grave, c’est ensuite Jean-Paul Boré, qui au nom de l’Union des associations d’anciens combattants de victimes de guerre du Gard a évoqué le Soldat inconnu : « La nation a décidé d’honorer un soldat symbole de toutes les souffrances et, depuis 1923, une flamme est allumée tous les jours, même pendant l’occupation. Il faut rester conscient de la fragilité de la paix ».

C’est enfin Jérôme Bonet, le préfet du Gard, qui a fait la lecture du message de Catherine Vautrin, ministre des Armées et des Anciens combattants, et d’Alice Rufo, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées et des Anciens combattants, dont voici un extrait : « Le 11 novembre, la France écoute battre son cœur. Elle se recueille devant les noms de ceux qui ont donné leur vie pour que nous vivions libres. Elle se rassemble pour commémorer la victoire et célébrer la paix. C’était il y a 107 ans. Au fracas des armes succédait le silence des plaines dévastées de Champagne, des vallées de la Meuse, des forêts d’Argonne. »

Des gerbes ont été déposées dans le monument aux morts. • Photo : Norman Jardin.

La cérémonie s’est terminée par l’appel aux morts pour la France depuis le 11 novembre 2024, le dépôt des gerbes et la Marseillaise.

À Alès

"Aujourd'hui, la France écoute battre son coeur". Plusieurs centaines de personnes se sont réunies au square Verdun ce mardi matin pour "rendre hommage a ceux qui ont porté le poids de la guerre, victimes, soldats, familles et citoyens". Mais aussi pour pour "célébrer la victoire et commémorer la paix" et ne "jamais voir s'éteindre la flamme du souvenir".

Car "la paix se cultive, se defend et se transmet". Le maire Christophe Rivenq a appelé tout un chacun, des élus aux simples citoyens, du conseil municipal des jeunes à l'Union nationale des combattants d'Alès, à "apprendre et s'engager à être source de responsabilité et citoyenneté en entretenant ce devoir de mémoire qui ne se limite pas au passé."

11 Novembre Alès
Élus, autorités, conseil municipal des jeunes et représentants d'associations ont déposé une gerbe • CD

D'autant plus que nous sommes dans des temps où "nous réapprenons que la guerre est possible", insiste le sous-préfet Émile Soumbo, citant la déclaration de la ministre Catherine Vautrin.

11 Novembre Alès
Les Jardins du Bosquet ont une nouvelle fois attiré du monde pour ce 11 novembre • CD

À Saint-Gilles

La jeunesse, l’espoir de la paix. Plusieurs élèves des écoles Jean-Moulin et Li-Cigalou ainsi que du collège Jean-Vilar ont participé cette année encore à la cérémonie commémorative de l’Armistice du 11 novembre 1918 et d’hommage à tous les morts pour la France, à Saint-Gilles. Ces enfants et adolescents ont défilé dans les rues de la ville aux côtés des porte-drapeaux, des représentants des forces armées, des anciens combattants, du Souvenir Français ainsi que des élus municipaux, de la place Gambetta jusqu’à la place Jean-Jaurès où est érigé le Monument aux morts. Une stèle sur laquelle sont gravés les noms des 158 Saint-Gillois tombés lors de la Grande Guerre, le maire Eddy Valadier les a tous cités lors de sa prise de parole.

« Aujourd’hui, plus aucun survivant de cette Grande Guerre ne peut témoigner, il est donc important de faire ce travail de mémoire. Transmettre cette mémoire à notre jeunesse, c’est construire un avenir commun, c’est lui permettre d’appréhender la complexité du monde et éviter de réitérer ces atrocités en portant haut le drapeau de la paix », a déclaré Nadia Archimbaud, conseillère municipale déléguée aux Cérémonies protocolaires. La jeunesse est revenue dans chacun des discours prononcés ce mardi à Saint-Gilles.

Lors du défilé dans les rues de Saint-Gilles juste avant la cérémonie solennelle. • Photo : Stéphanie Marin.

L’Union française des associations de combattants et de victimes de guerres qui « oeuvre à l’interdiction du recours à la guerre pour le règlement des différends internationaux », défend « ardemment le droit de chaque être humain à la paix », en particulier les jeunes générations, « nos successeurs en tant que passeurs de mémoire, invités à devenir des citoyens d’un monde tolérant, sans haine, ni guerre. »

Les porte-drapeaux suivi des jeunes de Saint-Gilles. • Photo : Stéphanie Marin.

À Saint-Gilles, le message de la ministre des Armées et des Anciens combattants de France, Catherine Vautrin, lu par Dominique Tudela, 1ère adjointe au maire, a eu une résonance toute particulière, illustrée dans les rangs de l’assemblée. « Chaque année, devant les Monuments aux morts de nos communes, les générations se rejoignent.»

Le dépôt de gerbe par les enfants de Saint-Gilles. • Photo : Stéphanie Marin.

Cette jeunesse réunie sur la place Jean-Jaurès a pleinement pris part à cette cérémonie. En tant que porte-drapeaux pour certains, d’autres plus jeunes, les écoliers de Jean-Moulin ont interprété la chanson Le Soldat de Florent Pagny. Un moment d’émotion salué par des applaudissements, tant pis pour le protocole. Les élèves de la classe Défense du collège Jean-Vilar ont ensuite lu la lettre d’un Poilu, juste après la lecture d’un récit écrit par Michel Destate, ancien militaire et père d’un de leurs camarades, Ayssar, qui a prêté sa voix au texte.

Eddy Valadier, maire de Saint-Gilles a cité les noms des 158 Saint-Gillois tombés lors de la Grande Guerre. • Photo : Stéphanie Marin.

En voici un extrait, les dernières lignes : « Été 1914 [...]Huit millions d’hommes âgés de 18 à 45 ans sont ainsi mobilisés pour défendre la patrie, les plus vieux motivent les plus jeunes, dont certains sont presque joyeux de partir en campagne. Mais la fête est de courte durée, bien vite ces hommes sont encadrés, habillés, reçoivent leurs bardas et uniformes, une arme d’assaut, un grand fusil et sa baïonnette. […] Les bataillons sont formés et embarqués dans les trains qui montent à grande vapeur vers le front. À peine arrivés, c’est la tranchée, l’horreur de la guerre, des morts entassés, le gémissement des blessés. C’était il y a plus de 100 ans déjà. Mais nous, les enfants d’aujourd’hui, nous ne vous avons pas oubliés, nous ne sommes pas insensibles au sacrifice de votre sang versé. »

À Aujac

Costumes d'époque, en version militaires et civils • François Desmeures

Trois membres de l'association des Poilus de la Marne ont participé à la traditionnelle commémoration aujaquoise, en compagnie des membres de l'association du château d'Aujac, habillés en vêtements d'époque. Une reconstitution qui a attiré une assemblée inédite autour du monument aux 37 enfants du village, tombés sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale. 

Lors de la lecture du message de la ministre des Armées par le maire, Patrick Larmagnat • François Desmeures

Originaires d'Ariège pour deux d'entre eux, du Vaucluse pour le dernier, les Poilus ont tenu le rôle des anciens combattants au cours d'une cérémonie où le message de la ministre des Armées a rappelé les vertus d'une cérémonie du souvenir. "Unis dans cette mémoire, nous rendons visible l'idéal qui nous tient debout, le sens que nous avons donné à notre histoire, le projet collectif que nous poursuivons par-delà les tragédies : 'Construire un ordre tel que la liberté, la sécurité et la dignité de chacun y soient garanties', selon les mots du général de Gaulle en 1941. Ce projet porte un nom : la République."

Dépôt de gerbe par le maire et un enfant du village • François Desmeures

Pendant la cérémonie, la propriétaire du château d'Aujac, Marlène Léautier, portait à la main le portrait d'un ancêtre en tenue militaire, Louis Rigal, grand-oncle tombé lors de la bataille des Dardanelles. Son arrière-petite-nièce, Aurore, lui a rendu hommage en évoquant son propre voyage sur les lieux de la bataille méconnue de 1915. "J'y suis allée et j'ai vu les forêts de tombes. Mais la sienne, celle de Louis, elle n'y était pas. Alors j'ai demandé, beaucoup parlé, beaucoup cherché. Sur le registre, il était écrit 'immergé'. Immergé ? Les guerres ramènent l'humain à un pragmatisme désarmant. Pour éviter les propagations des épidémies, sous le feu des bombes, on immergeait le corps des soldats (...) Immergé, comme le sont les marins. Sans amis et sans famille pour assister à la cérémonie."

La famille Rigal a évoqué le souvenir de Louis, tombé lors de la bataille du dcétroit des Dardanelles • François Desmeures

Un matin de juin 2024, Aurore a finalement pu déposer une couronne en mer. "Le pêcheur a bien voulu m'emmener au large, là où le turquoise de l'eau s'assombrit brusquement. Ces taches sombres au fond de l'eau, ce sont les épaves des bateaux qui attendent dans le silence du détroit." Et l'espace d'un instant, les épisodes tragiques de ce détroit marin prirent vie en Cévennes. 

La commémoration aujaquoise n'avait pas connu telle affluence depuis bien longtemps • François Desmeures

Mairie, Souvenir Français, Poilus de la Marne et association du château réunis pour la photo en fin de cérémonie • François Desmeures

À Saint-Julien-les-Rosiers

L'histoire n'existe que parce qu'elle est transmise. Alors pour s'assurer que cette existence perdurera, un "trait d'union entre ceux qui se sont battus hier et ceux qui se battront demain" a été tracé ce 11 novembre à Saint-Julien-les-Rosiers en faisant de la jeune Alicia Lecenes une porte-drapeau. La collégienne de 12 ans, issue d'une famille de marins, gendarmes et autres soldats se destine déjà à intégrer les brigades canines de la police.

Fière de son passé et déjà portée vers l'avenir, elle a récupéré le drapeau sous l'arbre de la Liberté, place de la paix, afin d'assurer le "lien entre les générations". Elle aura cette responsabilité jusqu'à ces 18 ans, avant de le transmettre à sa camarade Lison, elle aussi présente pour l'occasion et arrière-petite-fille d'Émile Bedos, ancien président de l'association qui a donné son nom à l'école maternelle communale.

11 Novembre Saint-Julien-les-Rosiers
Alicia Lecenes, à droite et Lison, à sa droite, avec le conseil municipal et les présidents d'associations d'anciens combattants • CD

Au Pin 

Dans les petits villages gardois, le 11-Novembre est aussi célébré dignement. Une cérémonie solennelle s'est déroulée ce mardi dans la commune de 500 habitants. Le Préfet du Gard Jérôme Bonet a fait le déplacement. Accompagné notamment du major de la gendarmerie de Laundun-l'Ardoise, celui-ci a mené les troupes, en direction du cimetière, avec l'équipe municipale à ses côtés. Des écoliers ont lu une lettre d'un Poilu à tour de rôle.

11 novembre Le Pin
Le Préfet du Gard Jérôme Bonet a assisté à la commémoration du 11 novembre à Le Pin.  • Erwan Robert

Derrière la plume, c'est Damiel Palisse. Grand père du maire actuelle Patrick Palisse, cet agriculteur a été engagé durant le conflit. Blessé, il survivra mais restera handicapé, jusqu'à son décès en 1963. Son frère Amédée, grand oncle de l'élu municipal, a quant à lui été tué le jour de l'Armistice, le 11 novembre 1918. Une journée placée sous le signe du recueillement et du souvenir : "Nous sommes tous ici pour accomplir notre devoir de mémoire et la transmettre. Aucun hommage ne peut-être à la hauteur des sacrifices consentis", a salué le maire du Pin.

11 novembre Le Pin
Le Maire Patrick Palisse a pu rendre hommage à deux membres de sa famille.  • Erwan Robert

Jérôme Bonet a lu la lettre des armées : "Ce patriotisme demeure une nécessité vitale", a t-il prononcé. Le préfet du Gard a tenu à féliciter le corps enseignant et les enfants de leur intervention en fin de commémoration. Neuf soldats originaires du Pin, sont morts pour la France, durant la Première Guerre mondiale : Augusta Pujade, Léonce Praden, Paul Brunel, Félix Sac, Alexandre Nicolas, Eugène Arène, Amédée Palisse, Henri Tastevin et Victorin Tastevin.  

11 novembre Le Pin
Les soldats originaires de Le Pin Morts pour la France en 1914-1918. • Erwan Robert

À Bagnols/Cèze 

Le 11 novembre est une cérémonie sacrée à Bagnols/Cèze, si l'on se fie à la haute fréquentation. Noir de monde, le Monument aux morts a accueilli la commémoration, pour rendre un vibrant hommage, à ceux qui ont péri, pour la liberté de la France. En l'absence du maire Jean-Yves Chapelet, pour raisons personnelles, Maxime Couston, le 1er adjoint, était chargé de diriger la cérémonie.

11 novembre Bagnols/Cèze
Grosse affluence pour le 11 novembre à Bagnols/Cèze. • Erwan Robert

Les élèves du collège du Bosquet ont joué un rôle essentiel au cours du protocole. 120 élèves étaient présents au total pour entonner la chanson "Liberté, Égalité, Fraternité". Avant d'hausser un peu plus la voix encore, lors de la Marseillaise, l'un des moments forts de la commémoration, dans la capitale du Gard Rhodanien.

11 novembre Bagnols/Cèze
Les collégiens du Bosquet aux rendus hommage aux Poilus. • Erwan Robert
 
11 novembre Bagnols/Cèze
La députée du Gard Pascale Bordes a déposé une gerbe. • Erwan Robert

Après le dépôt de gerbes, en présence de la députée, Pascale Bordes, habitants, le CMJ, la classe défense, la chorale, les volontaires du SNU et les portes-drapeaux, ont rejoint le square Joseph Thome, aux sons de la Peña del Fuego. De nouvelles gerbes ont été déposées. Jean-Claude Mougenot, président de l'amicale des anciens combattants de Bagnols/Cèze, a eu une pensée émue à l'égard de son fidèle compagnon de route décédé, Raymond Masse. Un élu municipal qui a oeuvré corps et âme pour le souvenir des Poilus. Car là est tout l'enjeu du 11 novembre : se souvenir pour ne pas oublier les fracas de la Guerre 1914-1918. 

11 novembre Bagnols/Cèze
Dépôt d'une gerbe, par l'équipe municipale bagnolaise, présidée par Maxime Couston. • Erwan Robert

À Arles

À Arles et dans tous ses villages ont eu lieu des cérémonies commémoratives de l'Armistice du 11 novembre 1918 et d'hommage à tous les morts pour la France, avec la participation du piquet d'honneur du 25e régiment du génie de l'air d'Istres. Élus, représentants des forces armées et des associations patriotiques, la Reine d'Arles etc, étaient réunis devant le Monument aux morts, boulevard des Lices, en milieu d'après-midi.

Cécile Lenglet, sous-prèfète d'Arles. • S.Ma

Cécile Lengletsous-préfète d'Arles, a procédé à la lecture du message de la ministre des Armées et des Anciens combattants de France, Catherine Vautrin et rendu hommage à Fany Claudin, maréchal des logis au sein du 121e régiment du train, décédée le 15 novembre 2024, lors d'une opération d'escorte de convoi sous les couleurs de la Force intermédiaire des Nations Unies, au Liban. Elle avait 23 ans.

Michel Fournier, représentant de l'Ordre national du Mérite et Francis Guillot, président de la société des médailles de la Légion d'honneur du Pays d'Arles. • S.Ma

Une quinzaine de collégiens de l'établissement Van Gogh a pris place dans les rangs de l'assemblée, aux côtés de leur professeur d'histoire-géographie, Hicham Lachkar et leur principal Christophe Personnettaz. Trois d'entre eux, Lisa, Louka et Arthur, ont lu le message du président général du Souvenir Français. "On est fiers d'avoir rendu hommage aux soldats. Il faudrait que les jeunes soient davantage sensibilisés à cette transmission de mémoire, c'est important", réagissent d'une même voix ces élèves de 3e. Depuis trois ans, Philippe Vial, président du comité arlésien du Souvenir Français et général de brigade (2S) intervient dans les classes du professeur Lachkar.

Les collégiens de l'établissement Van Gogh, accompagné de Philippe Vial, de leur professeur Hicham Lachkar et de leur principal Christophe Personnettaz, devant le Monument aux morts à Arles  • S.Ma

Un moment fort pour lui, fidèle à la mission qui lui tient à cœur : partager auprès des jeunes générations les valeurs de la République et la mémoire de celles et ceux qui se sont sacrifiés pour la France. "On a de la chance d'avoir pu accueillir et échanger avec un Général. C'est impressionnant, l'uniforme, les décorations", détaille Arthur, 13 ans, déjà volontaire pour participer à d'autres commémorations. Ces collégiens se rendront à Verdun au mois de juin 2026, pour découvrir des sites riches en histoire, en mémoire et "se rendre compte de ce qu'ont vécu les Poilus", complète leur professeur d'histoire. Les cadets de la sécurité civile des collèges Robert-Morel et Ampère ainsi que les jeunes sapeurs pompiers du Pays d'Arles ont également participé cette cérémonie.

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