-M-, Fatoumata Diawara et Balla Diabaté ont célébré sur la scène gardoise le projet Lamomali, lancé en 2017 et relancé par un nouvel album, Lamomali Totem, conçu comme un hommage à Toumani Diabaté, décédé en 2024. Plus qu’un concert, la performance a été un véritable manifeste musical. Guitare électrique, percussions africaines, solos inspirés, chants Bambara et refrains populaires se sont entremêlés dans un tourbillon de sons et de lumières.

-M- fait exploser le public avec le riff de “Thunderstruck” (reprise d’AC/DC). « Avec un son parfait, de belles lumières et surtout avec Fatoumata Diawara , nous nous connaissons depuis longtemps, la première fois que je l’ai engagée, elle n’avait pas d’agent. J’ai pu l’inviter partout où j’ai travaillé l’année dernière encore au Nîmes Métropole jazz festival, Fatoumata est exceptionnelle, l’apprentissage de la guitare a été un combat pour elle puisque c’est interdit au Mali pour une femme d’en jouer », confie Stéphane Kochoyan, directeur artistique de Jazz 70.

Fatoumata Diawara livre un superbe solo dédié aux femmes. Les titres phares de -M-, tels Mama Sam, Je dis aime ou Machistador, ont été revisités avec ferveur dans cette fusion entre tradition mandingue et rock hexagonal. Et puis des multiples références à Stevie Wonder, Jimi Hendrix, Prince, AC/DC. -M- impressionne par son inventivité musicale et sa prestance scénique. Il trace des chemins inédits où se rencontrent les styles, avec une énergie de showman saisissante.

Performance exceptionnelle, -M- est un musicien innovant, inspiré, qui invente et crée des métissages sur des chemins jusqu’à présent jamais empruntés, porté par une grâce scénique aussi magnétique qu’explosive.

Maalouf chauffe la scène

En première partie, Ibrahim Maalouf prend possession des Arènes avec son 19e album Les Trompettes de Michel-Ange. Le trompettiste franco-libanais, au sommet de son art, offre une performance autant musicale que narrative. Sur scène, il propose un véritable mariage au public, évoquant l’histoire de son instrument à quatre pistons inventés par son père, les racines de sa musique, et les souvenirs qu’il s’apprête à transmettre par l’enseignement de la trompette.

Le trompettiste prodige continue sa belle histoire avec Nîmes, théâtre Christian Liger, Jardins de la Fontaine , arènes. Il se souvient et évoque ce concert sans public organisé par Jazz70 et la Ville de Nîmes. Il invite sur scène ses jeunes élèves trompettistes à jouer avec lui. À ses côtés, le grand batteur d’origine arménienne Julien Tekeyan donne une très belle pulsation pendant tout le set…

Son charisme naturel, ses interventions pleines d’humour, et surtout ses nouvelles mélodies ont conquis une salle comble. À la manière d’un chanteur lyrique, Maalouf a modulé les sons de sa trompette dans des variations infinies, jouant des silences, des envolées et des rythmes orientaux. Il a fait sauter, chanter le public, debout, qui a répondu aux appels du musicien comme dans une célébration collective.

Les deux formations se sont retrouvées sur scène, en communion avec le public, à la fin du concert.