Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.04.2022 - anthony-maurin - 3 min  - vu 1771 fois

GARD Peruzzo et le kiwi rouge, une alternative à l'importation ?

Sylvain Colleville, Antonio Ruffo et -Tony Saglietto (Photo Peruzzo group).

Le kiwi rouge (Photo Peruzzo group).

Un acteur majeur de l’agro-alimentaire basé à Châteaurenard, possédant quelques hectares dans le Gard, a trouvé une solution écologique qui pourrait s’adapter à plusieurs cultures et permettre l’indépendance fruitière et énergétique.

C'est un projet équitable et d’actualité pour Sylvain Colleville, le directeur du développement et de la production du groupe Peruzzo. En effet, se lancer dans la culture du kiwi rouge en France, c’est six années d’attente avant d’obtenir la première récolte. La culture de cette nouvelle variété devrait plaire aux consommateurs pour sa saveur exceptionnelle.

Le groupe Peruzzo a découvert le kiwi rouge, lors d’un voyage il y a trois ans. Cette nouvelle variété de kiwi, à la saveur gustative innovante, riche en vitamine C et en antioxydants, rassemble les meilleures caractéristiques des variétés de kiwi déjà existantes et plait énormément aux consommateurs pour son goût de fruits rouges sucré. Depuis, le groupe entreprend de développer sa culture en France ; ayant à cœur de proposer aux agriculteurs et nouveaux producteurs, un projet "clé en mains" écologique, à très faible investissement. Bienvenue à l’agrivoltaïque c'est à dire à la possibilité de produire sous serre ou ombrières photovoltaïques. Mais la solution peine à voir le jour.

Trouver une alternative

Explications de Sylvain Colleville, directeur du développement et de la production pour le groupe Peruzzo : "Nous nous heurtons à des règlementations en vigueur qui ralentissent énormément le dispositif "clé en mains" que nous souhaitons proposer aux producteurs. En effet, pour le kiwi rouge, comme pour le kiwi jaune, il faut un minimum de deux années pour un permis de construire de serre, sans garantie d’obtention, et quatre années pour ensuite avoir une première récolte, donc une immobilisation de la terre agricole et pas de revenus durant au moins six ans. Cela décourage les producteurs. De plus, il existe aussi beaucoup de freins sur les PLU et sur les PPRI. Dans le contexte actuel, il est plus que d’actualité de se pencher sur notre indépendance énergétique, les députés européens en parlent mais qu’en est-il sur le terrain ? (...) Nous avons reçu une cinquantaine d’appel de producteurs qui souhaitent planter du kiwi rouge et jaune pour n’avoir à ce jour que deux projets aboutis, les délais ont fait fuir les autres".

Alors que le coût des investissements des structures pour les arboriculteurs a augmenté de l’ordre de 40 %, et que le coût des produits phytosanitaires pour protéger les fruits des intempéries s’envolent, l’agrivoltaïque permettrait, selon les intéressés, de répondre aux deux problématiques. Cela serait une solution dont les avantages seraient doublement bénéfiques à la fois pour l’agriculture et pour le développement de l’énergie verte.

Que des aspects positifs ?

En pratique et côté agriculture, la production sous serre ou ombrières photovoltaïques permet l’implantation de nouvelles variétés de fruits sur le territoire français (kiwi rouge, avocat...). Elle permet aussi une protection robuste, adaptée contre les épisodes de pluie, de gel, de grêle et de vent et une production sereine pour les fruits les plus fragiles, une réduction des intrants, une récolte possible même les jours de pluie (cerises, abricots... Mais elle offre également une facilité de tuteurage ou de palissage et un coût de structure et de plantation financé en partie ou intégralement par la vente d’électricité.

Côté énergétique, les avantages sont également multiples avec un coût de production du KWH inférieur au coût des autres énergies (nucléaire, gaz, charbon), une énergie renouvelable et non polluante et, enfin, une réelle facilité de raccordement au réseau.

Anthony Maurin

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