Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.04.2021 - marie-meunier - 3 min  - vu 3048 fois

GARD RHODANIEN L’Agglo tranche, ce sera Gifi sur l’ancien site Arcelor-Mittal de L’Ardoise

L'entrée de l'ancien site Arcelor-Mittal de l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

À la toute fin du très long conseil communautaire de ce lundi, une délibération concernait le site d’Arcelor-Mittal situé sur la zone industrielle de L’Ardoise. Deux projets étaient en balance pour la reconversion du site. L’assemblée délibérante a tranché, malgré des avis divergents : ce sera Gifi.

Pour rappel, le site Arcelor-Mittal a fermé définitivement ses portes en 2004, entraînant la suppression de 400 emplois. « Beaucoup de projets se sont succédé depuis, mais sans réaliser la concrétisation », contextualise le président de l’Agglomération, Jean-Christian Rey.

Aujourd’hui, l’Agglomération est à la fin d’un cycle et doit trancher entre deux projets : une plateforme logistique rail/route LEF (L’Ardoise éco-fret) ou une plateforme logistique route Gifi. Afin de respecter la souveraineté communale, le président de l’Agglo a proposé aux élus de se ranger derrière l’avis du conseil municipal de Laudun-l’Ardoise et de son maire, Yves Cazorla.

Ce dernier a fait part de la retenue de plusieurs élus laudunois. Certains demandent des études complémentaires sur les flux routiers, d’autres la prise en compte de la voirie non-adaptée et la sécurisation piéton ou encore la concertation des riverains. Les groupes d’opposition ont demandé à ce que la décision soit ajournée, comme le justifie Philippe Pecout, conseiller communautaire, mais aussi sur les bancs de l’opposition laudunois : « Ce n’est pas une petite épicerie qui va être construite mais des établissements conséquents qui méritent réflexion. Ça impacte la vie de centaines d’habitants qui vont côtoyer ces activités. »

Pas question de reporter pour le président de l’Agglo qui s’est engagé à donner une réponse, « après 18 mois de discussion au cours des comités de pilotage ». Alors à choisir, la majorité des élus laudunois (15 élus) penche pour le projet Gifi, car « le projet LEF paraît encore trop flou pour l’instant », rapporte Yves Cazorla.

Entre 280 et 500 emplois à la clé, mais presque autant de poids lourds en plus sur les routes

La plateforme logistique Gifi de 120 000 m² pourrait être prête pour début 2024 et créer 280 à 500 emplois directs, selon les pics saisonniers. Son aménagement amènerait entre 250 et 500 poids lourds supplémentaires par jour sur les routes.

Ce choix pour Gifi, le président du conseil d’agglo le soutiendra même si lui aurait préféré LEF car le projet prévoyait d’utiliser une modalité multiple alliant route, rail et même fluvial, et l’étude d’impact lui semblait plus fiable. « Le gros avantage de LEF c’est qu’on pouvait faire partie de la gouvernance et donc maîtriser les flux de camions. Gifi, une fois qu’on leur a vendu, c’est fini », ajoute-t-il.

Jean-Yves Chapelet aurait, lui aussi, préféré LEF et sa trimodalité « allant dans le sens de l’histoire ». Ce à quoi Yves Cazorla a rétorqué : « Le rail, ce n’est pas encore ça, ça va la devenir certainement... » Quant à Anthony Cellier, à la fois député et conseiller communautaire, il a tenu à rappeler que le projet s’inscrira dans un territoire de CTE (Contrat de transition écologique), et « qu’il faudra se plier à quelques contraintes environnementales et c’est à nous de mettre une énorme pression pour qu’il soit un peu plus vertueux. »

Si sur le papier, le choix Gifi a été adopté à l’unanimité, dans les faits, ce sont 44 élus communautaires qui se sont abstenus sur cette délibération. Pour LEF, ce n’est pas une mise en bière, mais le projet se place en second choix si jamais celui de Gifi n’aboutit pas.

Marie Meunier

À lire ou à relire sur ce sujet : www.objectifgard.com/2021/04/11/gard-rhodanien-lheure-du-choix-pour-lancien-site-arcelor-mittal-de-lardoise/

La section PCF du Gard rhodanien réagit. Pour les communistes du Gard rhodanien : "il faut suspendre le projet et permettre aux habitants d'être bien informés et consultés". Ils pointent du doigt l'ajout de ces centaines de poids lourds supplémentaires "aux 30 000 véhicules/jour qui sillonnent déjà le territoire". Ils reprochent aussi au projet Gifi de "favoriser la route au détriment des autres formes de trafic de fret plus écologiques."

Marie Meunier

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