C’est une coïncidence qui aurait mené ces trois hommes devant le tribunal correctionnel de Nîmes, ce jeudi 13 novembre. « On était au mauvais endroit, au mauvais moment », expliquent les prévenus lors de leurs auditions face aux policiers. Dans la soirée du 9 janvier 2025, Halim, Sofiane et Antoine ont été interpellés par une équipe de la Brigade anticriminalité nîmoise. La cause de cette arrestation ? Le vol d’une Renault Mégane RS au domicile de son propriétaire quelques minutes plus tôt. « Je ne l’ai même pas vu, le véhicule », lance Antoine, l’un des prévenus.
Présents sur les lieux, aux abords de la voiture volée et dégradée, les trois jeunes hommes racontent s’être réunis pour fumer. À leur arrivée sur place, les forces de l’ordre ont, certes, constaté la présence des trois hommes se faufilant dans un véhicule Peugeot 308, mais également le clignotement de la RS volée, signalant sa fermeture automatique. À l’intérieur de la 308, les trois prévenus, agités, auraient tenté de camoufler les clés de la Mégane dérobée sous les sièges avant. « Ils m’ont peut-être vu faire des mouvements », explique Sofiane, le plus jeune d’entre eux, qui refuse d'admettre ces faits. Deux autres cartes-clés de véhicules de marque Renault et un tournevis ont aussi été trouvés dans la 308.
Autant de versions que de prévenus
Chacun des prévenus décrit les faits de manière différente, mais le point commun reste l’absence de reconnaissance des faits. Halim, le conducteur de la 308, explique avoir simplement transporté les deux autres prévenus, sans connaître leur volonté de dérober un véhicule. « Je voulais juste rendre service », souligne-t-il. Un service rendu contre la modique somme de cent euros pour effectuer un aller-retour entre le Mas de Mingue et le lieu de vol du véhicule. Pourtant, des photos sur lesquelles Antoine est installé dans le véhicule volé sont retrouvées dans le téléphone de Halim. Sofiane, lui, explique avoir seulement participé à une réunion entre amis : « J’ai traîné un peu avec eux, je les ai rejoints pour fumer », décrit-il.
« J’avais espoir que les prévenus profitent de l’audience pour raconter ce qui s’est réellement passé », se désole Salomé Jacob, procureur de la République, face aux nombreuses contradictions dans les propos des trois hommes. D’autant que la vidéosurveillance fait bel et bien état d’une 308 suivant de près une Mégane RS, quelques minutes avant l’interpellation des trois prévenus.
Des peines mixtes
Après délibération, les trois hommes ont été reconnus coupables de vol en réunion et de dégradation. Le tribunal a prononcé à leur encontre des peines de mixtes. L’un d’entre eux a écopé d’une peine de 18 mois d’emprisonnement, dont 8 avec sursis probatoire. Les deux autres ont été condamnés à une peine plus lourde, étant tous deux en état de récidive. Ils purgeront alors une peine de 24 mois d’emprisonnement, dont 12 assortis d’un sursis probatoire. Les parties fermes de ces peines ont toutes été aménagées sous la forme d’un bracelet électronique. Les trois hommes auront enfin des obligations identiques : l’obligation de travail et de paiement des sommes dues à la fois au Trésor public et à la victime.