Publié il y a 9 ans - Mise à jour le 05.09.2014 - thierry-allard - 3 min  - vu 392 fois

LAUDUN Laudun Chusclan Vignerons investit dans le blanc

Philippe Pellaton et ses deux vice-présidents, Grégory Brunel et Jocelyn Sigaud, devant les nouveaux pressoirs (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Et si le vin blanc était l’avenir de la côte du Rhône ? Laudun Chusclan Vignerons y croit.

La cave vient en effet de subir de lourds travaux ces six derniers mois pour refondre totalement sa fabrication de blanc : 8 000 hectolitres de cuverie entièrement dédiés au blanc, un chai de débourbage, un chai de vinification, deux nouveaux pressoirs, l’ajout d’un groupe de froid ou encore l’ajout d’un quai de réception, le tout sur 3 000 mètres carrés… de quoi révolutionner la production de vin blanc au sein de la cave.

Les nouvelles cuves de vinification (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La cave « leader de la vallée du Rhône sur le blanc »

« Les travaux ont débuté début mars, note Jocelyn Sigaud, vice-président de la cave. Nous avons démoli un bâtiment obsolète et tout aménagé. C’était un vrai défi de finir avant les vendanges. » Les travaux viennent de se terminer il y a quelques jours, et on imagine que le mois d’août froid et pluvieux, qui a retardé les vendanges, a été bienvenu…

Ces travaux ont nécessité un lourd investissement, 3,4 millions d’euros, qui prouve que Laudun Chusclan Vignerons croit au vin blanc. Si le rouge reste très loin devant, « il y a une reconversion vers le blanc, les côtes du Rhône vont sans doute doubler leur production de blanc d’ici quelques années », explique Philippe Pellaton, président de la cave.

« Sur l’ensemble de la côte du Rhône, les blancs pèsent 2 % des volumes, soit 50 000 hectolitres. Ici, 10 % des volumes de la cave sont des blancs, cela représente 15 000 hectolitres, et d’ici 2 - 3 ans, ce sera 20 000 », affirme le président, qui assume le costume de « leader de la vallée du Rhône sur le blanc. »

Une position de leader qui donne un statut à assumer. « Avec ce nouvel outil plus rationnel, on va pouvoir augmenter le nombre de nos sélections, on aura la capacité de faire des petites cuvées différentes, plus élitistes, et on pourra mieux traiter les petits lots de vins blancs bios », se projette Philippe Pellaton, avant de résumer : « l’objectif est à la fois quantitatif et qualitatif. »

Les nouvelles cuves de fermentation alcoolique (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Le blanc n’a pas subi la crise »

Mais pourquoi miser sur le blanc et pas sur le rosé ? Pour le président de la cave, le marché montre qu’il est « plus difficile d’exister sur le rouge et le rosé, alors que rouge et blanc cohabitent mieux. Les régions qui ont basculé sur le rosé ne font plus de rouge. » Mais ce n’est pas la seule raison.

« Le blanc est un produit de niche qui n’a pas subi la crise, son prix en vrac n’a jamais bougé », explique-t-il, avant de deviser sur la marge de progression dont les côtes du Rhône bénéficient sur ce marché : « le côtes du Rhône blanc n’est pas beaucoup distribué en grande surface car il n’y a pas encore assez de production. Mais la mayonnaise prend, il y a une demande, et si on n’y va pas, on risque de laisser passer le train. C’est peut-être pas un TGV, mais il est séduisant, ce train. »

Les barriques de fermentation alcoolique (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

D’autres investissements à venir

Développer le blanc pourra aussi permettre à Laudun Chusclan Vignerons de mieux s’exporter : 60 % de la production de blanc conditionné (bouteilles ou bag in box) de la cave part à l’étranger.

D’une manière plus globale, la cave prévoit encore une augmentation de sa production de vin, et s’apprête à investir 600 000 euros dans la construction d’un entrepôt de stockage d’un million de bouteilles qui verra le jour au premier trimestre 2015 à Chusclan.

Et la cave, sur la lancée d’une belle année 2013 qui l’a vue vendre 6,5 millions de bouteilles et dégager un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros, ne compte pas s’arrêter là : à plus long terme, elle investira plus de 10 millions d’euros notamment pour le déplacement du site de Codolet, la chaîne d’embouteillage de Laudun et l’aménagement des boutiques.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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