Au milieu du rouge de la CGT, des couleurs de la FSU et du violet de Solidaires, la couleur de sa chasuble bleue ressort. En plus de syndicats habituels, Thierry Passet, délégué syndical CFTC chez Point P Méridionale bois et matériaux a répondu "à l'appel national. Je suis venu protester contre les propositions budgétaires du gouvernement Bayrou." S'il a bien vu changer le Premier ministre, cela ne change pas grand chose à ses yeux. "Il faut maintenir un rapport de force pour faire entendre les voix des travailleurs de ce pays. De la rigueur budgétaire, pourquoi pas, mais pas au détriment des travailleurs qui participent grandement à la richesse de ce pays".
Le délégué CFTC souhaite "des efforts mieux partagés et un travail sur les salaires, qui sont trop bas". Pour la CGT, la secrétaire de l'union locale résume à son tour les motifs de mécontentement. "Justice sociale et fiscale, une meilleure répartition des richesses, et que le monde du travail et le mouvement citoyen se retrouvent", espère Coralie Joly, qui souhaite aussi que le mouvement perdure.
Ce 18 septembre, si quelques figures mobilisées le 10 septembre au rond-point des Gilets jaunes sont bien là, la manifestation ne réunit pas tout à fait les mêmes perlsonnes. Comme Priscilla Manzanares, pour Sud Solidaires, les revendications du "monde du travail" sont mises en avant dans les motivations à manifester. À commencer par "les conditions de travail, la question du pouvoir d'achat, alors que la pauvreté a explosé. Le gens ne peuvent plus encaisser."
Sud Solidaires porte également "la défense des services publics, qui assure une égalité dans le traitement des citoyens". Ce qui n'est plus le cas dans le territoire, explique cette professeure des écoles, en prenant pour exemple la fermeture de la maternité de Ganges. Ce sont aussi les services publics qui animent le discours de Frédéric Vacquier, membre de la FSU, "le seul patrimoine de ceux qui n'en ont pas", avance-t-il, après avoir dénoncé "la baisse des recettes qui a creusé la dette publique" et les "200 milliards de cadeaux fiscaux, sans condition et sans tranparence".
Au nom du mouvement citoyen de Ganges, Marc et Robert ont produit un discours commun appelant à agir à son niveau. "Un des leviers dans les mains de la population est sa façon de consommer". Ils ont notamment appelé à "boycotter les produits issus des colonies israéliennes" ou à renforcer l'idée, notamment portée par la Confédération paysanne, d'une "Sécurité sociale alimentaire".
Dans le cortège, chasuble FO sur le dos, Jacques Moscovitch est venu "défendre la Sécurité sociale. C'est vraiment ce qui est visé actuellement. Pas seulement par le gouvernement sortant, mais par une succession de gouvernements depuis quelques années", poursuit-il. Membre du bureau de la fédération nationale du secteur médico-social, il assiste à une dégradation accélérée des conditions de travail, alors que les négociations sont bloquées sur les nouvelles conventions collectives. Et dénonce l'allègement des cotisations sociales, "qu'on appelle salaire différé dans notre secteur. Supprimer les cotisations revient donc, pardoxalement, à amputer une partie de notre salaire". Salaires qui généralement, dans cette branche, n'atteignent pas des sommets...