"C'est le premier dossier que j'aie eu à connaître quand je suis arrivé. Mais il faisait face à un écueil juridique et financier." Encore récent délégué départemental de l'Agence régionale de santé, Guillaume Dubois a, selon les acteurs concernés, beaucoup œuvré à la réouverture du Centre médico-psychologique pour enfants et adolescents (CMPEA) du Vigan. En aidant financièrement et en tordant les habitudes de gestion de tels organismes pour que le centre hospitalier Alès-Cévennes (CHAC) puisse conventionner avec l'Association éducative du Mas Cavaillac (AEMC) et lui confier les rênes de la structure.
Le CHAC se déleste ainsi du centre pour la zone qui couvre les trois communautés de communes les plus au nord-ouest du département (Pays Viganais, Causse-Aigoual-Cévennes et Cévennes gangeoises et suménoises), pour confier le travail à ceux qui œuvrent déjà sur place (relire ici). De son côté, il continuera d'assurer le service à Saint-Hippolyte-du-Fort.
"Ce fut complexe en matière administrative et juridique, a abondé Christian Cataldo, directeur du CHAC. Mais c'est pour le plus grand bien des enfants." Pour Jean-Luc Sauvaire - dont l'entente avec Christian Cataldo a été primordiale - la victoire dans ce "dossier difficile" est "une belle réponse aux parents du territoire". Malgré la "grande frayeur, il y a deux ans, en assistant à la fermeture", exprimée par Régis Bayle, président du Pays viganais, la maire du Vigan, Sylvie Arnal, a rappelé que "des solutions" d'urgence avaient heureusement existé, au Vigan, dans l'intervalle.
"Pendant toute la période de fermeture, en mutualisant, on a quand même pu suivre 400 enfants, témoigne le psychiatre William Alarcon. Qui ont été évalués, même si c'était en mode dégradé..." Dans la structure désormais recrée, le psychiatre assure qu'un premier accueil d'un enfant ou d'un adolescent en souffrance pourra avoir lieu dans les trois semaines, puis un rendez-vous dans les deux mois. Tout en conservant des créneaux d'urgence.
Sur ce qui relève des souffrances psychosociales, William Alarcon a précisé que le CMPEA "est parti sur ce que l'État avait mis en forme : on a mis fin aux psychothérapies au long cours". Désormais, les douze séances sont non renouvelables, sauf cas particulier décelé par les praticiens. "Il faut qu'il y ait un turn-over...", a commenté William Alarcon. Pour les 16-18 ans, une hospitalisation sera possible au CMP du Mas Careiron, à Saint-Hippolyte-du-Fort ou au CMP d'Alès.