Publié il y a 2 mois - Mise à jour le 16.05.2024 - Propos recueillis par François Desmeures - 4 min  - vu 664 fois

L'INTERVIEW Maxime Vilgrain : "Aux Fumades, l'objectif majeur est la fréquentation de l'établissement thermal conventionné"

Maxime Vilgrain préside le groupe Arenadour, qui a repris et remodelé entièrement les thermes des Fumades, physiquement et dans son offre de soins

- François Desmeures

Maxime Vilgrain préside Arenadour depuis un an et demi. C'est en 2019 que le groupe a décidé d'investir hors de ses Landes orginelles et de ses dépendances pyrénéennes, en posant sa patte aux Fumades. Retardée par diverses péripéties - dont le Covid ne fut pas la moindre - l'ouverture du nouveau centre se fera en deux temps, au 27 mai pour la partie bien-être et spa et le 10 juin pour les activités thermales. L'occasion de faire le point, avec le président du groupe, sur les nouveautés, la fréquentation attendue et les perspectives.

Maxime Vilgrain préside le groupe Arenadour, qui a repris et remodelé entièrement les thermes des Fumades, physiquement et dans son offre de soins • François Desmeures

Objectif Gard : Après toutes ces péripéties et un dernier retard d'un mois environ, on vous imagine soulagé de voir s'approcher la date d'ouverture du complexe...

Maxime Vilgrain : Le sentiment, aujourd'hui, il est résolument positif. Ce contrat de délégation de service public, on l'a signé en octobre 2019. On est quand même en 2024, donc de l'eau a coulé sous les ponts. On est soulagés, impatients. Mais on est avant tout très heureux : on ouvre le 10 juin, pour la station thermale et les soins conventionnés, et on enregistre déjà environ 1 850 réservations, pour un objectif fixé à 2 000 curistes cette première saison.

Quand vous avez signé en 2019, quelles transformations majeures souhaitiez-vous impulser sur le site ?

Nous nous sommes tout de suite projetés dans l'exploitation du site. On a identifié que l'établissement historique était vétuste, il arrivait vraiment à ses limites. On s'est dit qu'il fallait rebâtir, rénover, agrémenter de nouvelles zones de soins. Et puis, compléter le dispositif d'une activité essentielle, l'hébergement. Historiquement, il n'y avait pas d'hébergement intégré. On a pu construire un hôtel et une résidence, avec des unités conçues pour la clientèle de passage mais aussi pour les curistes de trois semaines, avec studios et appartements. On a aussi ajouté une zone dédiée au bien-être, avec une partie aqua-ludique et une zone spa. 

"Les curistes qui fréquentaient l'établissement avant 2021 découvriront de nouveaux soins en 2024"

Vous avez aussi annoncé un certain nombre d'innovations, comme les soins de la bouche ou la douche sensorielle. Quelles sont-elles exactement ?

Il y a plusieurs choses innovantes. Quand on a repris la station thermale des Fumades, par rapport aux soins dispensés avant, on a adressé des demandes à notre organisme de tutelle et obtenu des autorisations pour mettre en place de nouveaux soins. Les curistes qui fréquentaient l'établissement avant 2021 découvriront de nouveaux soins en 2024. Parmi lesquels les douches térébentinées, qui sont un mélange d'eau thermale et de térébentine. On a innové, aussi, dans les postes de soin : on les a enrichis sur la base de ce qu'on peut faire ailleurs. Sur le ludique, le flottarium est un élément important, une piscine chargée en sel qui donne cette impression de flottaison naturelle, façon mer Morte. 

Est-ce que la limite de pompage de 7m3/heure d'eau thermale peut représenter un frein à votre développement ?

Aujourd'hui, avec le plateau technique tel qu'on l'a conçu, 7 m3/h ça nous donne une capacité d'accueil de 4 000 à 4 500 curistes. On a quand même de la marge devant nous. 

"L'eau thermale est puisée à 123 mètres, elle n'a rien à voir avec les nappes phréatiques"

Pour ce qui est de l'eau courante, lors de la visite de presse de novembre, tout le monde espérait la pluie. Elle est bien venue depuis. Mais est-ce que d'éventuelles sécheresses ne risqueraient pas de mettre en danger l'activité ludique ?

L'eau thermale est puisée à 123 mètres, elle n'a rien à voir avec les nappes phréatiques. Et puis, il y a cet enjeu de stress hydrique, auquel il faut qu'on soit attentifs, parce qu'une partie de nos installations va fonctionner à l'eau de ville notamment, effectivement, dans la partie ludique. Mais on ne s'interdit pas, une fois qu'on aura plus de maturité sur la gestion de nos installations, que le ludique puisse être alimenté aussi en eau thermale, toujours dans le respect des débits qui nous ont été autorisés. 

Quels sont vos objectifs de fréquentation ?

L'objectif majeur est la fréquentation de l'établissement thermal conventionné. On parle d'environ 2 000 curistes sur cette première saison. Sur les autres activités, on est un peu plus prudents. On est conscients des qualités des installations. Mais on attend de voir, sur le territoire, l'afflux des Gardois et d'ailleurs. 

"On va mettre en place un service d'auto-partagée"

Les Fumades sont à proximité d'une ligne de TER qui devrait rouvrir dans quatre ans, peut-être moins. Est-ce que vous espérez des visiteurs - notamment à la journée pour la partie bien-être - par ce moyen de transport ?

L'accessibilité d'une station thermale est toujours très importante. On va d'ailleurs mettre en place un service d'auto-partagée. L'objectif est aussi de dire à nos curistes qui ne sont pas du département et vont venir trois semaines, qu'ils peuvent venir en train et bénéficier, sur place, d'une solution de mobilité partagée. Donc, oui, on attend de pied ferme le TER. 

Que représente Les Fumades pour le groupe Arenadour ? Un galop d'essai hors de vos frontières géographiques habituelles ? L'une des insfrastructures majeures du groupe ? 

La station des Fumades, c'est une première sortie de notre terrain de jeu historique, landais. C'est surtout la possibilité d'enrichir l'offre de soins que l'on propose. Historiquement, sur nos stations de Dax et de Saint-Paul, on est sur une double orientation rhumato-phlébologie. Ce qui a retenu toute notre attention aux Fumades, ce sont les caractéristiques de l'eau thermale et la possibilité de pouvoir opérer des orientations thérapeutiques complémentaires que sont la dermatologie et les affections muqueuses de la bouche. Cette eau thermale nous permet aussi de nous adresser à d'autres curistes qui peuvent souffrir de pathologies, comme le psoriasis. 

Et en dimension, par rapport aux autres sites que vous gérez ?

À Dax et Saint-Paul, on accueille environ 20 000  curistes par an. Ici, on commence à 2 000. Mais la qualité est au coeur de nos dispositifs de soin. On fait du thermalisme médical de qualité. Les trois mots ont leur importance. 

www.fumades.com

Propos recueillis par François Desmeures

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