Samuel, 36 ans, et Élie, 31 ans, ont été surpris en train de couper le cadenas du portail de la gare SNCF de Saint-Césaire, en vue d’y voler du cuivre, le 18 août dernier vers 21h30.

Le duo avait déjà découpé et franchi un premier grillage au moment où les agents de sécurité arrivent. Interpellé sur place, Samuel, t-shirt bleu, était sorti de détention depuis deux jours seulement, et fêtait la fin de son incarcération ce soir-là ! « On a commencé à faire des grillades, à boire un petit coup. On voulait juste se faire quelques sous sans rien casser…, s’empresse-t-il d’admettre à la barre du tribunal. J’ai fait n’importe quoi ! J’ai trois enfants, je suis désolé. Mais on n’a rien pris du tout, du tout ! » La juge le regarde sévèrement. « En effet, mais seulement parce que vous avez été surpris en flagrant délit… », le corrige-t-elle.

« Pendant l'apéritif, il m'a proposé un plan facile »

Grâce aux indications de Samuel, les policiers se rendent chez Élie, qui a pris la fuite. Dans son camion, ils découvrent une pince. « On a commencé par faire un barbecue en prenant l’apéritif, puis il m’a proposé un plan facile. À cause de l’alcool, j’ai bêtement dit oui. À cause de la hausse du prix du gasoil et de mes quatre enfants, je l’ai suivi. C’était stupide !, admet le second à la barre. Je regrette, j’ai passé trois jours en prison, mes enfants me manquent et la dernière a besoin de soins… »

Samuel a déjà été condamné à douze reprises pour vols principalement. « Sans réduction de peine, vous n’auriez pas pu commettre ce vol… », remarque amèrement la présidente, Aude Venturini. « Je vais vraiment changer, m’occuper de ma famille et reprendre une formation pour travailler dans les espaces verts », jure encore Samuel. Le casier judiciaire d’Élie présente huit mentions.

Samuel écope 18 mois, dont 6 mois avec sursis. Mais il devra purger immédiatement la partie ferme, ainsi que trois mois supplémentaires de retrait de remise de peine. De son côté, Élie est condamné à 18 mois, dont 12 mois avec sursis. Il pourra bénéficier d’un régime de semi-liberté pour purger ses 6 mois ferme.

Pierre Havez