Le jeudi, de 13h30 à 17h, les jeunes défilent devant la permanence du Secours pop. Une vaste salle d’accueil où sont positionnés, d’un côté les bénévoles de l’asso à des bureaux, de l’autre les jeunes. Un rapide entretien, quelques mots, quelques conseils, pas de jugement bien entendu et hop, le jeune bascule dans l’autre partie de la pièce, celle où des tables garnies de victuailles sont alignées.
Produits de première nécessité, des aliments plus ou moins communs, de quoi vivre dignement quelques jours de plus. Le SPF a toujours besoin d’alimenter ses distributions car la pauvreté, en France, ne recule guère.
Pour Fabienne Lauron, secrétaire général du SPF Gard, « Nous collectons et chaque campagne de don est très importante pour faire vivre la solidarité axée sur les permanences d’accueil. Nous aidons sur l’alimentaire, l’accès aux droits, le soutien scolaire, l’accès à la culture, les ateliers sociolinguistiques pour aider les personnes à s’enraciner et à devenir autonomes. »
Fabienne poursuit, « Dans le Gard, nous aidons 20 000 personnes dont 10 000 rien qu’à Nîmes ! Ce que l’on voit et que l’on ne voyait pas avant, ce sont les familles qui travaillent mais qui n’arrivent pas à faire sans cette aide alimentaire. »
Marjorie, une bénévole, précise l’action du jour. Avec elle, c’est une vingtaine de bénévoles qui œuvre à la cause. Toutes les semaines il faut préparer les camions, les conduire, livrer les colis, les distribuer, faire de l’administratif… Bref il faut du monde !
« UNîmes sait que le taux de précarité étudiante ne cesse d’augmenter. Nous dépassons les 600 inscrits à la fac de Nîmes et nous distribuons des denrées alimentaires mais nous les aidons à accéder à leurs droits, nous les soutenons, les conseillons, les orientons vers des dispositifs spécifiques si nécessaires. La santé mentale des jeunes est un sujet important mais nous votons aussi chaque année des étudiants bénéficiaires de notre aide qui deviennent bénévoles à leur tour, ça fait chaud au cœur ! »
Il y en avait 25 l’année dernière, il y a 28 jeunes intéressés cette année. Ils trouveront leur place dans cette société, mais en attendant, ils donnent de leur temps. Et les besoins sont forts.
À la fac, la file d’attente ne désemplie pas et le défilé estudiantin est long. Chaque jeune repart avec un sac bien garni de dix ou quinze kilos de produits de base. En plus de cela et pour garder le sourire, quelques petites surprises.
Et pour les étudiants, chaque jeudi une distribution a lieu, soit sur le site Vauban, soit sur celui de la Cité U à Saint-Césaire. Les jeunes peuvent venir retirer quatre colis pour deux mois soit deux colis par mois.
Chaque année, le SPF réalise un sondage pour connaître les nécessités des Français et ainsi être au plus proche de la réalité des choses. Cette année, le 19e baromètre de la pauvreté et de la précarité ciblait les 18-34 ans et la structure relève une forte paupérisation des jeunes, entre 10 et 20 % de plus en quinze ans seulement.
Pleinement conscient du sujet et moteur dans l’action sociale pour les jeunes, le président d’UNîmes, Benoît Roig, est le premier à jouer le jeu pour que « ses » élèves soient mieux dans leur peau et dans leur tête.
« Je dois dire merci au SPF de venir et d’être ici. Nous avons plus de 50 % de nos étudiants qui sont boursiers, étrangers ou dans la précarité. Il n’y a plus de sentiment de honte à venir car la précarité est partout même si la prise en charge est meilleure. Avec le temps, voir ces distributions, ça marque l’esprit des jeunes et certains s’engagent pour leurs camarades, c’est un combat de tous les jours. La présence du SPF permet aussi aux jeunes de savoir ce qu’ils peuvent demander comme aide, c’est une valeur ajoutée ! »
De manière plus générale et si vous voulez aider le SPF, vous pouvez bien sûr donner ici, mais vous pouvez vous rapprocher des bénévoles via un moment sympa, la feria ! Sur l’Esplanade, à Nîmes, une casita sera, comme toujours, investie par le Secours pop qui y cuisine des délicieuses moules-frites que vous pourrez déguster avec une excellente sangria !