Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 27.05.2018 - anthony-maurin - 2 min  - vu 749 fois

NÎMES Les vilains petits canards du Conservatoire

Jour de conseil municipal, jour de rassemblement populaire
Le rassemblement en faveur de la baisse des tarifs au Conservatoire de Nîmes (Photo Anthony Maurin).

(Photo Anthony Maurin).

Un comité d’une soixantaine de personnes s’est rassemblé à l’entrée de l’Hôtel de Ville pour accueillir en chanson et en notes discordantes les élus de la majorité du Conseil municipal.

Des parents d’élèves du Conservatoire, des membres de l’opposition, des réboussiers bien connus,  mais aussi des Nîmois et quelques riverains de l’agglo, qui n’arrivent toujours pas à comprendre la hausse radicale des prix de l’établissement, s'étaient donnés rendez-vous.

« Avec le nouveau Pass Famille les tarifs vont augmenter à la rentrée prochaine de façon démesurée et ce d’autant qu’il n’y aura plus aucune dégressivité lorsqu’on pratique plusieurs activités ou lorsque plusieurs membres d’un même foyer sont inscrits. C’est toute la culture qui est attaquée avec un relèvement des tarifs de l’offre culturelle », évoque un tract distribué à l’entrée par l’association des Parents d’élèves du conservatoire de Nîmes.

Entrée des élus, huées des parents d'élèves du Conservatoire (Photo Anthony Maurin).

Le tarif d’inscription au Conservatoire passerait de 235 euros à 1 320 euros, soit 560% d’augmentation et jusqu’à 2 610 euros pour un double cursus musical… « Pour certains, cela pourrait représenter une hausse de 735% ou pire, de plus de 1200% ! » Visiblement une seule famille serait non-imposable parmi les inscrits au Conservatoire. Cela suffit-il à augmenter les prix sans se couper des plus humbles ? Comment la culture, base de la société moderne, puits de connaissance, de savoir et de bien vivre ensemble, peut-elle être scindée ainsi ?

« D’une façon générale, c’est la fin de l’accès à la culture pour les familles les plus modestes. La baisse inéluctable des effectifs du Conservatoire, conduira à l’affaiblissement et au classement de ce dernier en école de musique », concluent les parents d’élèves. Avoir un rayonnement national, régional, départemental ou être une simple école locale, côté municipalité le choix est fait. Le Conservatoire sera d’ailleurs déplacé des Carmes. « Actuellement il faut déménager des Carmes pour aller sur le site Hoche-Sernam, on ne maîtrise pas tout nous, c’est l’État aussi ! », affirme Jean-Paul Founier, maire de Nîmes.

Quelques parents d'élèves ont reçu une lettre expliquant cette nouvelle politique. " Ce n'est pas une augmentation de 2, 5 ou 10% que vous être en train de faire ! Vous multipliez par 4 l'accès au conservatoire et il y aura de nombreuses désinscriptions. Le nouveaux tarifs sont un frein et une discrimination pour tous et je n'aime pas faire de procès d'intention mais c'est la fin du conservatoire qui est programmée", annonce en séance Sylvette Fayet (FDG-EELV) sous une longue salve d'applaudissements émanant du public.

Pour l'adjoint à la culture Daniel-Jean Valade la charge est démesurée : " N'exagérez pas madame Fayet. Vous savez que le Conservatoire est essentiel à une ville et cette vision est outrancière, fausse et surréaliste. Je ne veux pas être discourtois donc je m'arrête là. Il est conseillé aux parents d'aller au conservatoire où se trouve un logiciel pour connaître les nouveaux tarifs qui seront appliqués. Beaucoup sont rassurés car il y a tellement d'intox sur le sujet ! Les habitants de l'Agglo peuvent aussi aller voir leur maire. C'est la ville de Nîmes qui assume la très grande majorité du budget du conservatoire. "

Et Jean-Paul Fournier de rappeler que " le conservatoire de Nîmes était l'un des moins chers de France. "  Une manifestation sera certainement organisée samedi ou dimanche à l'occasion de l'inauguration du Musée de la Romanité. Une pétition est en ligne sur http://chn.ge/2vknM2K

Anthony Maurin

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