NÎMES L'expo de Ouf ! No Turfulututu, mais fresques pointues

Yves Gallard, 20 rue de la Faïence
- Photo Yannick PonsL’Expo de Ouf ! a verni sa 13ᵉ édition samedi dans les quartiers Gambetta et Richelieu autour du Spot. Entre micro street art, fresques monumentales et fiesta pyrotechnique, le rendez-vous nîmois confirme son rôle de laboratoire artistique et citoyen à ciel ouvert.
L’Expo de Ouf ! a ouvert samedi 6 septembre sa 13ᵉ édition dans les quartiers Gambetta et Richelieu. Placé cette année sous le signe de NoTurfulututu, le festival a rassemblé un public nombreux et déambulateur dès le vernissage, ce samedi.
Micro Street art
Depuis sa création, l’Expo de Ouf ! a réuni près de 500 artistes et donné vie à près de 200 œuvres dans l’espace public. Chaque année, ce sont environ 20 000 visiteurs qui parcourent les rues des quartiers Gambetta et Richelieu depuis douze ans, dont 5 000 rien que sur les deux mois du festival.
Fidèle à son esprit, l’Expo de Ouf ! choisit cette année le débordement comme mot d’ordre, déborder pour se faire entendre, pour exister, pour colorer le réel. L’édition 2025 met l’accent sur le micro street art, des interventions poétiques et inattendues qui se glissent dans les détails du quotidien.
Comme Monsieur BMX qui a accroché des vélos en hauteur dans les rues de Nîmes. L’artiste travaille de façon manuelle, avec des gestes empruntés au chantier : couper les vélos, mettre des fixations, percer des trous au perforateur, mettre du scellement chimique pour que ça colle, utiliser la disqueuse, la truelle, le ciment, la ferraille et le marteau, là où d’autres se servent de pinceaux et de peinture. « Leur thème, c'était les petites œuvres, le micro street art. Donc ils ont décidé d'inviter les artistes qui faisaient des petits trucs, comme tu vois au coin des rues, des petits personnages. Moi, je fais des petites œuvres comme ces vélos que j'accroche aux murs », indique Monsieur BMX.
Dans les rues, de nouvelles œuvres se sont ajoutées aux fresques déjà présentes, comme les mosaïques de Stéphanie Chatelet. Les promeneurs pourront ainsi tomber sur les vélos suspendus de Monsieur BMX mais aussi sur les créations de Foa, Evazésir, Yves Gallard, Damien Mauro, Indy Sakki ou encore les mini-fresques de Brokovich...
Soirée électro pyrotechnique
La galerie et le bar ont ouvert leurs portes à 16 heures, avant un DJ set de Samsam à 18 heures. Lucia Rosenfeld, qui ouvre bientôt son ateier de danse Open role tango au Studio Pi de Nîmes, a fait une performance.
Le spectacle L’Écho du feu des Commandos Percu, en partenariat avec Nîmes Métropole Jazz Festival / Jazz 70 et Un Toit pour Tous, a embrasé les rues du quartier en soirée devant près de 2 000 personnes. Puis DJ Marina Rabita a prolongé la fête jusqu’à tard dans la nuit avec un set entre bass music et dancehall.
Tout au long de l’automne, le festival proposera 27 événements et 5 projets participatifs, ainsi que plus de 50 visites guidées menées avec la complicité d’une cinquantaine de bénévoles. La grande exposition collective, à la galerie du Spot, réunit cette année encore plus de trente artistes, parmi lesquels Alicja Pakulska, Aude Brouiller, Ben Sanaïr, Les Merveilles d’Alice, Olis, Pablito Zago ou encore Natto Sito.
Le festival se veut aussi un espace de débat et de réflexion. Le 27 novembre, une rencontre publique est organisée avec les candidats aux municipales, autour d’un cahier de doléances consacré à la culture et à l’économie sociale et solidaire. Enfin, le 18 décembre, l’Expo de Ouf ! tirera sa révérence lors d’une grande soirée de clôture placée sous le signe de la fête, des couleurs et des surprises, fidèle à l’esprit d’un événement qui transforme chaque année Nîmes en terrain d’expression artistique à ciel ouvert.